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. Depuis plusieurs décennies, la qualité, la richesse et la diversité de la littérature américaine est incomparable. Houlà ! », allez-vous me dire. Que voilà une affirmation bien péremptoire ! Et que dire de la littérature française anglaise/espagnole/italienne/japonaise rayez les mentions inutiles ?! » Et je vous répondrai Ben oui, mais non ! Si de l’autre côté de la manche, il y a de très grands auteurs, indubitablement, la production britannique n’arrive pas à la cheville aux genoux ? au nombril ? à l’épaule ? de son homologue Quant aux autres pays évoqués… on passe à autre chose ? » Mais après tout, c’est normal 325 millions d’habitants, 9 millions de km², les Etats-Unis, pays d’immigration multiethnique, est un monde, un gisement de talents incomparable Ceci dit, que retenir de la production américaine depuis la seconde guerre mondiale c’est le critère que j’ai pris en compte pour définir le terme contemporain » ? La très large sélection – près d’une centaine de romans ! – que je présente ici établie en fonction de plusieurs thèmes est, malgré ses dimensions, tout sauf exhaustive. Elle correspond à mes lectures – nombreuses-, à mes goûts – éclectiques -, à mes rejets de certaines réputations bien établies pas de noms, par charité !. A vous de voir si, au fil de vos découvertes, mes goûts s’approchent des vôtres. C’est le propre de ce site Le Tourne Page, c’est le cri d’amour sincère d’un lecteur aux livres ! Romans de l’Amérique des grandes villes, romans des grands espaces et de l’Amérique profonde, romans noirs, romans fantastiques, romans de SF il y en a pour tous les goûts. * Romans américains la richesse d’un monde* – Cliquez sur la couverture du livre pour accéder à la page Amazon afin de l’acquérir, ou sur le lien Lire la suite » pour accéder à la critique complète du livre – Rappel le modèle économique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accéder au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquérir un livre conseillé, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires réalisé par son intermédiaire. Le Tourne Page a été créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospérer elle représente un investissement en temps quotidien considérable mais aussi pour qu’elle garde son indépendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifiés sur le site. * Les romans de l’Amérique moderne et des grandes villes Les cygnes de la cinquième avenue – Melanie Benjamin 2016 Le livre de poche – 480 pages – € Le pitch Babe Paley est la plus en vue des Cygnes de la Cinquième Avenue, ces femmes de la haute société new-yorkaise des années 1950. Son atout indéfinissable son style. Elle incarne l’élégance, fait souvent la une de Vogue, mais ce que personne ne voit, c’est le sentiment de solitude qu’elle laisse dans son sillage, en dépit de sa fortune, de ses enfants, de son mari riche et puissant. Jusqu’au jour où Truman Capote surgit dans sa vie. Leur amitié est instantanée et fulgurante. Babe trouve chez l’écrivain prodige, aussi génial qu’extravagant, la passion qui manquait à son existence. Grâce à elle, Truman accède à cette élite qui le fascine tant. Et à ses secrets, ses rumeurs, ses scandales, y puisant son inspiration, au risque de trahir Babe. Mon avis Depuis le début du siècle, la mode au cinéma est aux biopics, ces films tournés autour de la vie d’une personne célèbre, artiste, personnage historique. Le réalisateur a le choix entre deux méthodes soit dérouler chronologiquement la biographie du sujet, soit réinventer sa vie au travers d’un prisme de lecture spécifique. Quelle que soit la méthode retenue, j’avoue être la plupart du temps dubitatif face au résultat obtenu, surtout si je connais vraiment bien le personnage central. Malheureusement, cette mode est en train de gagner la littérature. Au point que nos amis critiques ont créé un néologisme pour qualifier le genre l’exofiction ! Au cours de ces trois dernières années, combien de romans » écrits à partir d’une célébrité ? Des dizaines, tous moins intéressants les uns que les autres ce commentaire n’engage que moi, bien entendu. Un mouvement révélateur, à mon avis, de la pauvreté d’inspiration des auteurs contemporains… En découvrant le pitch des Cygnes de la cinquième avenue, je me suis dis que Mélanie Benjamin avait sacrifié à cette nouvelle mode. Mais la jolie couverture vintage, et le sujet de ce biobook Truman Capote ? un des plus grands auteurs américains du siècle dernier, à n’en pas douter !, si je puis utiliser ce néologisme, m’ont convaincu d’y jeter un œil. Bien m’en a pris, car c’est sur un véritable roman coup de cœur que je suis tombé, incapable que j’ai été de lâcher le livre avant d’en avoir parcouru les presque 500 pages ! ⇒ Lire la suite La chute des princes – Robert Goolrick 2014 10/18 – 240 pages – € Le pitch New York, années 1980. Robert Goolrick nous invite au bal des vanités, où une bande de jeunes hommes vont vendre leur âme au dollar et se consumer dans une ronde effrénée, sublime et macabre. Ils ont signé pour le frisson, une place sur le manège le plus enivrant que la vie ait à leur offrir. Et ces princes vont jouer toute la partie les fêtes, les drogues, l’alcool, les corps parfaits des deux sexes, les pique-niques dans la vaisselle de luxe, les costumes sur mesure taillés par des Anglais dans des tissus italiens, les Cadillac, le sexe encore et toujours, les suites à Las Vegas, des morts que l’on laisse en chemin mais pour lesquels il n’est pas besoin de s’attarder parce qu’on va les retrouver vite. Vite, toujours plus vite, c’est la seule règle de ce jeu. Aller suffisamment vite pour ne pas se laisser rattraper. Parce que les princes sont poursuivis par de terrifiants monstres le sida, les overdoses, le regard chargé de honte de leurs parents, le dégoût croissant de soi-même, un amour s’excusant de n’avoir sauvé personne. Mon avis Quand on lit La chute des princes découvert par pure curiosité, pour la beauté de la photo de la couverture, en édition format poche, on ne peut s’empêcher de faire des rapprochements avec plusieurs livres célèbres. Un rapprochement, de prime abord, avec le Loup de Wall Street, le récit sidérant et véridique d’un trader qui, au sommet de la bulle financière américaine du début du siècle, part dans tous les excès argent, fêtes, drogues, sexe. Cela se terminera très mal, comme dans celui-ci. Mais l’immense différence entre les deux romans tient – outre l’époque nous sommes ici dans les années 80 – dans l’intention. ⇒ Lire la suite Mrs Hemingway – Naomi Wood 2014 Folio – 352 pages – € Le pitch Ernest Hemingway était un homme à femmes. Mais il ne se contentait pas d’enchaîner les histoires. Ses maîtresses, il en a fait des Mrs Hemingway. Ainsi la généreuse Hadley Richardson a-t-elle été remplacée par la très mondaine Pauline Pfeiffer, et l’intrépide Martha Gellhorn par la dévouée Mary Welsh, au fil d’un scénario qui ne variait que de quelques lignes la passion initiale, les fêtes, l’orgueil de hisser son couple sur le devant de la scène, puis les démons, les noires pensées dont chacune de ses femmes espérait le sauver. Naomi Wood se penche sur la figure d’un colosse aux pieds d’argile, et redonne la voix à celles qui ont sacrifié un peu d’elles-mêmes pour en ériger le mythe. Mon avis Haldley, Fife, Martha. Mary. Quatre prénoms féminins. Ceux des quatre femmes qu’Ernest Hemingway épousera, au fil de sa vie aventureuse, des Etats-Unis à la France, l’Espagne, les îles… Ceux des quatre parties du très beau roman de Naomi Wood, une jeune auteure a qui je prédis une bien belle carrière, pour autant qu’elle maintienne le cap sur l’exigence thématique et stylistique dont elle a su faire preuve ici. Mrs Hemingway est un roman d’exofiction, genre éminemment à la mode. Il faut dire que broder un texte d’imagination autour d’un ou plusieurs personnages célèbres ayant réellement existé est séduisant. Après tout, la trame scénaristique est déjà là il suffit de broder autour, pensent nombre d’auteurs. Et pourtant, il n’y a rien de plus casse-gueule que de réinventer le réel, et la très large majorité des romans d’autofiction sont totalement décevants. Ce n’est pas le cas pour Mrs Hemingway. Au contraire Naomi Wood m’a totalement convaincu, et même séduit. ⇒ Lire la suite Un pays à l’aube – Dennis Lehane 2008 Rivages/noir –864 pages – € Le pitch Septembre 1918. L’Amérique se remet difficilement de la Première Guerre mondiale. L’économie est ébranlée, l’inflation fait des ravages. Les luttes syndicales fleurissent, les groupes anarchistes et les premiers mouvements de défense de la cause noire prospèrent. Luther Laurence, jeune ouvrier noir, est amené à disputer une partie de base-ball face à l’étoile montante Babe Ruth, une expérience qu’il n’oubliera jamais. L’agent de police d’origine irlandaise Danny Coughlin, est chargé par le lieutenant McKenna d’infiltrer les milieux syndicaux et anarchistes de Boston pour repérer, puis expulser les fauteurs de troubles ». Tandis que Luther fuit son passé, Danny cherche désespérément le sens de sa vie présente, en rupture avec le clan familial. Dans une ville où gronde la révolte, la grève des forces de police va mettre le feu aux poudres. Mon avis Dennis Lehane est, depuis maintenant de nombreuses années, un des auteurs majeurs du polar américain contemporain je vous invite d’ailleurs à lire l’intégralité de son oeuvre, que je chroniquerai peu à peu sur le site. Mais avec Un pays à l’aube, publié en 2010, l’auteur change carrément de braquet et de dimension, l’oeuvre romanesque qu’il livre est d’une très grande ambition… et le résultat est à la hauteur de l’ambition ! Soyons franc, direct et catégorique ce roman doit être considéré comme une oeuvre majeure de la littérature américaine de ce nouveau siècle ! Mais qu’est-il arrivé à Lehane ? La réponse est simple il est tout simplement passé de l’écriture de romans racontant des histoires, à une fresque romanesque racontant l’Histoire, avec un grand H. ⇒ Lire la suite Les bâtisseurs de l’empire – Thomas Kelly 2007 Rivages/Noir – 590 pages – € Le pitch Michael Briody, immigré irlandais déchiré entre son désir de refaire sa vie en Amérique et sa loyauté envers la cause républicaine dans sa patrie, s’échine sur le chantier pharaonique de l’Empire State Building. Par la mafia irlandaise, il rencontre Grace, dont il s’éprend. Mais Grace appartient à Johnny Farrell, relais du maire de New York auprès de la douteuse machine du parti démocrate. Plus l’Empire State s’élève vers le ciel, plus Briody prend conscience que ses fondations reposent sur un bourbier d’argent sale… Mon avis Thomas Kelly né en 1961 est un auteur quasiment inconnu en France, et je me demande encore pourquoi la notoriété ne s’est pas abattue sur lui comme cela aurait dû. Peut-être est-ce dû au fait qu’il n’a publié que trois romans, le dernier celui-ci datant de 2005 ? Kelly, c’est – sous un format et une toile de fond relativement proches du roman policier – l’Irlande à New York, c’est l’histoire de New York, c’est l’Amérique, quoi ! Achetez ce roman pas si facile que ça à trouver, d’ailleurs ! et plongez dans ce récit merveilleux sur toile de fond historique, la construction de l’Empire State Building, racontée de manière absolument extraordinaire ! ⇒ Lire la suite Le temps où nous chantions – Richard Powers 2003 Cherche Midi / 10/18 – 1 056 pages – € Le pitch En 1939, lors d’un concert de Marian Anderson, David Strom, un physicien juif allemand émigré aux États-Unis pour fuir les persécutions nazies, rencontre une jeune femme noire, Delia Daley. Ils se marient et élèvent leurs trois enfants dans le culte exclusif de la musique, de l’art, de la science et de l’amour universel, préférant ignorer la violence du monde autour d’eux. Cette éducation va avoir des conséquences diverses sur les trois enfants. Jonah devient un ténor de renommée mondiale, Ruth va rejeter les valeurs de sa famille pour adhérer au mouvement de Black Panthers, leur frère Joseph tentera de garder le cap entre l’aveuglement des uns et le débordement des autres, afin de préserver l’unité de sa famille en dépit des aléas de l’histoire. Élu meilleur livre de l’année 2003 par The New York Times et The Washington Post. Mon avis Prodigieux roman d’un auteur que j’ai découvert par cette porte exceptionnelle. La richesse de ce livre est telle qu’il est difficile de mettre en avant ce qui est le plus remarquable. Je parlerais avant tout, du style, tout à fait exceptionnel, une plume d’un classicisme parfait. Un style tenu, très neutre, mais capable de faire passer les sentiments les plus puissants grâce à la richesse de sa composition. Après, il y a les thèmes principaux, placés en strates complexes tout au long de ce très long roman plus de 1 000 pages en poche !, le premier étant la question de l’acceptation de l’autre et du métissage aux États-Unis. Le second, c’est le rôle de la musique dans la vie humaine. On ressort de ce livre bouleversé, le cerveau et le cœur en ébullition tant Richard Powers a su vous impliquer dans toutes les thématiques évoquées. ⇒ Lire la suite La poursuite du bonheur – Douglas Kennedy 2001 Pocket – 588 pages – € Le pitch Manhattan, Thanksgiving 1945. Artistes, écrivains, musiciens… tout Greenwich Village se presse à la fête organisée par Eric Smythe, dandy et dramaturge engagé. Ce soir-là, sa soeur Sara, fraîchement débarquée à New York, croise le regard de Jack Malone, journaliste de l’armée américaine. Amour d’une nuit, passion d’une vie, l’histoire de Sara et Jack va bouleverser plusieurs générations. Un demi-siècle plus tard, à l’enterrement de sa mère, Kate Malone remarque une vieille dame qui ne la quitte pas des yeux. Coups de téléphone, lettres incessantes… Commence alors un harcèlement de tous les instants. Jusqu’au jour où Kate reçoit un album de photos… La jeune femme prend peur qui est cette inconnue ? Que lui veut-elle ? Mon avis Vous n’avez jamais lu Douglas Kennedy, vous ne faites pas partie de la cohorte de lecteurs qui, durant des années, ont dévoré -à juste raison – tous ses premiers livres ? Quel dommage ! Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire… Ne partez surtout pas sur l’idée préconçue que cet auteur américain d’origine, mais français de cœur est un auteur grand public, dans le mauvais sens du terme, celui qui induit le fait que plus que c’est grand public, plus c’est facile et mal écrit. Car Kennedy n’est pas de la dimension de certains auteurs dont je tairais le nom pour ne pas les offenser, qui publient chaque année à date fixe un roman à suspens » vous voyez de qui je veux parler ou un roman d’amour » là, aussi, pas la peine de mettre un nom, qui ne possède ni fond, ni forme. S’il a su conquérir le public français, au fil du temps, c’est parce que quasiment tous ses premiers romans sont formidables. La poursuite du bonheur fait partie de ceux-là. ⇒ Lire la suite Le récital des anges – Tracy Chevalier 2001 Folio – 448 pages – € Le pitch Londres, janvier 1901 la reine Victoria vient de mourir. Comme la coutume l’impose, les familles se rendent au cimetière. Leurs tombes étant mitoyennes, les Waterhouse et les Coleman font connaissance et leurs petites filles se lient immédiatement d’amitié. Pourtant, les familles n’ont pas grand-chose en commun. L’une incarne les valeurs traditionnelles de l’ère victorienne et l’autre aspire à plus de liberté. Dans le cimetière, véritable coeur du roman, Lavinia et Maude se retrouvent souvent et partagent leurs jeux et leurs secrets avec Simon, le fils du fossoyeur, au grand dam de leurs parents. Lavinia est élevée dans le respect des principes alors que Maude est livrée à elle-même sa mère, Kitty Coleman, vit dans ses propres chimères. Ni la lecture, ni le jardinage, ni même une liaison ne suffisent à lui donner goût à la vie. Jusqu’au jour où elle découvre la cause des suffragettes. La vie des deux familles en sera bouleversée à jamais. Mon avis Le récital des anges est, pour moi, peut-être le meilleur roman de Tracy Chevalier. Une histoire familiale subtile, touchante, avec des personnages auxquels on s’attache les histoires enfantines sont toujours porteur ses d’émotions, pour peux qu’on prenne le soin d’éviter la facilité, doublé d’une analyse sociologique intéressante. Et une toile de fond historique absolument passionnante. J’avoue avoir découvert, au détour des pages de ce roman, des détails absolument étonnants sur un sujet que je pensais pourtant connaître un peu. ⇒ Lire la suite Le ventre de New York – Thomas Kelly 1998 Rivages/Noir – 469 pages – €* Le pitch Les frères Adare ont grandi dans une famille ouvrière du Bronx. A la mort du père, Paddy Adare est élevé par son oncle et devient le bras droit d’un chef de gang irlandais. Son frère Billy suit une autre voie et entre à l’université. Pour financer ses études, il travaille au creusement d’un tunnel qui doit alimenter la ville de New York en eau potable. Deux itinéraires, deux mondes incompatibles qui vont s’affronter. Mêlant étroitement fiction et réalité, Thomas Kelly dépeint l’univers hallucinant des tunnels où des hommes-taupes creusent au péril de leur vie, un univers qu’il a côtoyé de près pour y avoir lui-même travaillé. Mon avis Le ventre de New York est le premier des – seulement – trois romans écrits par Thomas Kelly au cours des vingt dernières années quel dommage que sa productivité soit si faible !. Et, dès le premier roman, le lecteur sait qu’il a affaire à un auteur exceptionnel, que je ne saurais mieux comparer qu’à un Dennis Lehane doté d’une fibre particulièrement sociale. Kelly, comme tout grand auteur américain de romans noirs, se nourrit de ses origines et de ses expériences. Il est irlandais – on s’en doutait un peu avec un nom pareil ! – et ses personnages principaux le sont aussi il y a donc beaucoup de flics parmi eux !. Il a travaillé dans le bâtiment, et ses héros sont des ouvriers – mineurs de fond pour construire une canalisation d’alimentation en eau ici, constructeurs de gratte-ciel dans Les bâtisseurs de l’empire. Il a passé son enfance et sa jeunesse et son adolescence dans le Bronx, et ses romans sont autant de plongées hyper réalistes dans le New York populaire. Irlandais, manœuvres, flics et voyous, New York… voilà de quelle chair sont composés les romans rares et les rares romans de Thomas Kelly. Et le résultat est assez exceptionnel. ⇒ Lire la suite Les heures – Michael Cunningham 1998 10/18 – 224 pages – € Le pitch Clarissa, Laura et Virginia, bien que vivant à des époques et dans des lieux différents, sont réunies par un solide point commun. Clarissa, que ses amis surnomment Mrs Dalloway, est éditrice à New York et prépare une réception pour son ami Richard qui vient de recevoir la consécration littéraire au moment où il se meurt du sida , Laura vit en Californie et vole à sa famille des heures qu’elle passe à l’hôtel à lire Mrs Dalloway, et Virginia n’est autre que Virginia Woolf en 1923 à Londres, alors qu’elle s’apprête à écrire Mrs Dalloway. Trois destins subtilement entrecroisés. Pour dire la difficulté mais aussi le bonheur de vivre. Mon avis Prix Pullitzer 1999. Prenez garde ! Si vous vous lancez dans la lecture de ce court roman court, mais d’une densité extrême, vous n’en sortirez pas intact ! Sur un principe de construction apparemment simple trois vies de femme, à des époques différentes, entrent en résonance par une alternance de chapitres, tout au long de l’oeuvre, mais profondément subtile dans sa mise en oeuvre, Michaël Cunningham met en perspective la coloration spleenesque de la vie de Virginia Woolf et des thèmes de son oeuvre. L’écriture de Cunningham est d’une simplicité confondante du moins, en apparence !, mais crée, peu à peu, une atmosphère douce-amère, désenchantée, qui gagne l’esprit du lecteur au point de l’immerger profondément dans ces histoires croisées. ⇒ Lire la suite Un dernier verre au bar sans nom – Don Carpenter 1995 10/18 – 480 pages – € Le pitch Lorsqu’il rencontre Jaime sur les bancs de la fac, Charlie en tombe immédiatement amoureux. Elle est bien meilleur écrivain, mais c’est lui qui décroche un prix et ambitionne d’écrire le Moby Dick de la guerre ». Dans le sillage charismatique du couple, déménagé à Portland, une bande d’écrivains se forme. Au tournant des années 1950-1960, tous rêvent de succéder à une Beat Generation agonisante. De la Californie à l’Oregon, entre succès éphémères et échecs cuisants, ils écument les bars de la côte Ouest et font le deuil de leurs illusions. Ce magnifique roman posthume, tiré de l’oubli grâce au dévouement de Jonathan Lethem qui s’est occupé d’éditer le manuscrit, déploie tous les thèmes chers à Don Carpenter qui y livre une ultime déclaration d’amour, amère mais lumineuse, à la littérature. Mon avis L’histoire de l’édition est jalonnée de textes inédits de grands auteurs retrouvés après leur mort et publiés, tels quels ou retravaillés, dotés d’un important appareil critique pour expliquer l’intérêt d’une telle publication. La plupart du temps, le résultat est décevant, parfois même pitoyable. Car, si l’auteur n’avait pas proposé le roman, les nouvelles ou l’essai à un éditeur, c’est sans doute parce qu’il considérait que le texte n’en valait pas la peine; et qui mieux que l’auteur peut juger de la valeur de ses propres écrits ? Mais, de temps un temps, un petit miracle survient. Et c’est le cas pour Un dernier verre au bar sans nom qui, remanié a minima par l’auteur Jonathan Lethem comme ce dernier l’explique fort bien et de manière totalement transparente dans la postface du livre, se révèle être un bijou de roman, un véritable petit chef-d’oeuvre ! ⇒ Lire la suite La couleur de l’eau – James McBride 1995 Gallmeister – 265 pages – € Le pitch Enfant, je n’ai jamais su d’où venait ma mère. » Arrivé à l’âge adulte, James McBride interroge celle qui l’a élevé et dont la peau est tellement plus claire que la sienne. Il découvre l’histoire cachée de Ruth, fille d’un rabbin polonais qui a bravé tous les interdits pour épouser un Noir protestant en 1942. Reniée par sa famille, elle élève James et ses onze frères et soeurs dans la précarité, le chaos et la joie. Pour elle, peu importe la couleur de peau. Seul compte l’avenir de ses enfants. Ils feront des études, et ainsi choisiront leur vie. Tressant leurs souvenirs, James McBride raconte, plein d’amour et de fierté, une femme forte et secrète, lucide et naïve, imperméable aux préjugés sa mère. Mon avis Les Etats-Unis se sont développés sur les bases d’un principe a priori positif et vertueux le melting pot. Depuis trois siècles, les immigrants arrivent du monde entier sur le territoire américain et, en une, deux ou trois générations, ils se fondent dans le terreau commun, y intégrant la richesse de leurs spécificités tout en récupérant celles apportées par leurs prédécesseurs. Processus vertueux ? Cela a été parfois vrai, mais à quel prix ?! Le très beau livre de James McBride illustre à merveille les obstacles auxquels sont confrontés les nouveaux » américains, pour autant qu’ils soient un tantinet différents des autres. ⇒ Lire la suite Corps et âme – Franck Conroy 1993 Gallimard / Folio – 704 pages – € Le pitch A New York, dans les années quarante, un enfant regarde, à travers les barreaux du soupirail où il est enfermé, les chaussures des passants qui marchent sur le trottoir. Pauvre, sans autre protection que celle d’une mère excentrique, Claude Rawling semble destiné à demeurer spectateur d’un monde inaccessible. Mais dans la chambre du fond, enseveli sous une montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano blanc désaccordé. En déchiffrant les secrets de son clavier, Claude, comme par magie, va se découvrir lui-même il est musicien. Ce livre est l histoire d’un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage, à l’extrémité d’une route jalonnée de mille rencontres, amitiés, amours romantiques, le conduira dans les salons des riches et des puissants, et jusqu’à Carnegie Hall… Mon avis Si je ne devais emporter qu’une grosse valise de livres sur une île déserte, Corps et âme serait certainement dedans. L’histoire de cet enfant surdoué qui, parce que c’est son destin, parce qu’il a aussi la chance de rencontrer un homme formidable qui va le guider, va plonger dans la musique et en faire sa vie. Roman d’apprentissage, roman de destinée, vaste fresque sur la musique sous toutes ces formes ou presque classique, contemporaine, jazz bien sûr, Corps et âme est une oeuvre quasi universelle. Si vous n’accordez aucune importance à la musique, lisez-le quand même, cela sera sans doute un peu moins extraordinaire, mais lisez-le quand même car c’est avant tout un chef d’oeuvre littéraire et sa lecture vous fera bourdonner le cœur ! ⇒ Lire la suite Le maître des illusions – Donna Tartt 1992 Pocket – 720 pages – € Le pitch En décrochant une bourse à l’université de Hampden, dans le Vermont, Richard Papen ne laisse pas grand-chose derrière lui la Californie, qui lui déplaît , son adolescence, faite de souvenirs incolores , et ses parents, avec qui il ne s’entend pas. Hampden est une porte de sortie inespérée, l’opportunité de vivre une nouvelle vie. Passées quelques semaines, il est bientôt attiré par un professeur atypique, Julian Morrow, esthète capricieux qui enseigne les lettres classiques à cinq étudiants apparemment très liés. Contre l’avis de ses professeurs, il tente de s’introduire dans le groupe de ces jeunes gens marginaux sur qui courent les plus folles rumeurs. Et il est loin d’imaginer ce que lui coûtera sa curiosité. Mon avis J’ai été un des premiers français à lire Le maître des illusions, il y a vingt ans, et depuis je n’ai pas arrêté d’en faire la promotion autour de moi. Comme pour tous les livres qui m’ont un jour fasciné, je n’ai cessé de l’offrir à mes amis en insistant sur le fait qu’il devrait les toucher, d’une manière ou d’une autre, car ce merveilleux roman est un roman d’initiation. J’adore les romans d’initiation quand ils sont réussis, car il touche à l’essence même de la vie le passage de l’enfance à l’âge adulte. Le maître des illusions quel beau titre, beaucoup plus beau, pour une fois, que le titre orignal The secret history est, sur ce point, une réussite absolue. ⇒ Lire la suite American psycho – Bret Easton Ellis 1991 Editions 10/18 – 449 pages – € Le pitch Avec son sourire carnassier et ses costumes chics, Patrick Bateman correspond au profil type du jeune Yuppie des années Trump. Comme ses associés de la Chemical Bank, il est d’une ambition sans scrupules. Comme ses amis, de il rythme ses soirées-cocktails pauses cocaïne. À la seule différence que Patrick Bateman viole, torture et tue. La nuit, il dévoile sa double personnalité en agressant de simples passants, des clochards, voire un ami. Mais il ne ressent jamais rien. Juste une légère contrariété lorsque ses scénarios ne se déroulent pas exactement comme prévu… Mon avis Lorsque j’ai lu American psycho, au début des années quatre-vingt-dix, j’ai fait des cauchemars pendant plusieurs jours. Cela ne m’était jamais arrivé, et cela n’est plus jamais arrivé dans ma vie de grand lecteur. Autant dire que je mets un avertissement énorme la lecture du roman de Bret Easton Ellis est réservée, je dis bien réservée, aux adultes, et aux adultes qui ne sont pas facilement impressionnables ! Ce livre est absolument hors-norme, une pierre dans l’histoire littéraire de la fin du XX° siècle. Un chef-d’oeuvre ? Un foutage de gueule ? En tous cas, sans aucun doute, le livre qui suscite le plus de réactions violentes, polémiques et contradictoires de la part de ses lecteurs ! ⇒ Lire la suite Le bûcher des vanités – Tom Wolfe 1987 Le livre de poche – 917 pages – € Le pitch Sherman McCoy mène une vie luxueuse entre Wall Street, dont il est l’un des jeunes lions, et Park Avenue. Un soir, revenant de l’aéroport avec sa maîtresse, il rate la sortie de l’autoroute, et se perd dans le Bronx. Au moment où il croit enfin échapper à ce quartier de tous les dangers, deux jeunes noirs s’avancent, menaçants, vers sa Mercedes… Le couple parvient à s’enfuir, mais écrase l’un des deux hommes. Pour Sherman McCoy, c’est le début de la chute. Sa vie affective et professionnelle est pulvérisée, et l’univers dont il se croyait le maître flambe sur le bûcher de toutes les vanités. Graduellement, inexorablement, l’étau se resserre, sans que l’on sache, jusqu’aux toutes dernières pages, comment le cauchemar se terminera. Mon avis Lorsque Le bûcher des vanités est sorti, il y a tout jute trente ans, le monde littéraire s’est arrêté de tourner un moment, sidéré par l’impact incroyable de ce roman qui ne ressemblait à rien d’autre ; à rien ! Trois décennies plus tard, ce chef-d’oeuvre n’a pas perdu une miette de sa force, de sa puissance et doit être considéré comme un des grands romans américains du XX° siècle. Que vous découvriez ce monstre en format broché 700 pages, un bon kilo et demi ou en édition poche plus de 900 pages, vous serez d’abord impressionné par sa dimension physique. Mais cette impression sera vite effacé par le choc que vous recevrez en pleine tronche dès que vous aurez lu la première page et que vous aurez été confronté au style de Tom Wolfe. ⇒ Lire la suite La trilogie new-yorkaise – Paul Auster 1985-1986 Actes Sud – 444 pages – € Le pitch De toutes les qualités qui ont justifié le succès de la Trilogie new-yorkaise, l’art de la narration est sans doute la plus déterminante. C’est qu’il suffit de s’embarquer dans la première phrase d’un de ces trois romans pour être emporté par les péripéties de l’action et étourdi jusqu’au vertige par les tribulations des personnages. Très vite pourtant le thriller prend une allure de quête métaphysique, et la ville illimitée, insaisissable – New York – devient un gigantesque échiquier où Auster dispose ses pions. De ces trois romans, il avoue d’ailleurs vers la fin de La Chambre dérobée qu’ils sont une seule et même histoire considérée à des stades différents de la conscience qu’il a pu en avoir. Et d’ajouter » Il y a longtemps que je me démène pour dire adieu à quelque chose… » Or il est vrai que, dans l’art de dire la dépossession, il est passé maître. Regroupe les trois romans La Cité de verre, La chambre dérobée, Revenants. Mon avis Avec ces trois romans publiés à quelques mois d’intervalle, Paul Auster révolutionne la narration romanesque classique et en fait quelque chose… qui ne ressemble à rien d’autre ! A lire pour la qualité intrinsèque de l’oeuvre, mais aussi comme un des textes majeurs sur la ville de New-York. Le jeu de la dame – Walter Tevis 1983 Gallmeister – 370 pages – € Le pitch Kentucky, 1957. Après la mort de sa mère, Beth Harmon, neuf ans, est placée dans un orphelinat où l’on donne aux enfants de mystérieuses vitamines » censées les apaiser. Elle y fait la connaissance d’un vieux gardien passionné d’échecs qui lui en apprend les règles. Beth commence alors à gagner, trop vite, trop facilement. Dans son lit, la nuit, la jeune fille rejoue les parties en regardant le plafond où les pièces se bousculent à un rythme effréné. Plus rien n’arrêtera l’enfant prodige pour conquérir le monde des échecs et devenir une championne. Mais, si Beth prédit sans faute les mouvements sur l’échiquier, son obsession et son addiction la feront trébucher plus d’une fois dans la vie réelle. Mon avis Ce roman écrit en 1983 par Walter Tevis n’aurait sans doute jamais été traduit et publié pour le première fois, semble-t-il en France par l’éditeur Gallmeister sans le succès fabuleux de l’adaptation en série sur Netflix, fin 2020. Dès sa mise en ligne, j’ai été littéralement scotché devant mon écran pendant les huit épisodes de la saison unique, fasciné par l’univers abordé et les thèmes développés, l’esthétique de la série les 60’s aux Etats-Unis, la qualité de la réalisation et, bien entendu, le jeu étonnant de l’actrice principale. J’ai alors découvert qu’il s’agissait, donc, d’une adaptation. Le jeu de la dame est un bouquin absolument formidable, que je place immédiatement dans ma bibliothèque idéale. Sa lecture m’a permis de découvrir, mieux que je ne l’avais fait jusqu’alors dans mon long parcours de grand lecteur, à quel point l’écriture d’un roman peut être, lorsque le talent est là, véritablement cinématographique. ⇒ Lire la suite Le choix de Sophie – William Styron 1979 Folio – 636 pages – € Le pitch A Brooklyn, en 1947, Stingo, jeune écrivain venu du Sud, rencontre Sophie, jeune catholique polonaise rescapée des camps de la mort. A la relation de la rencontre du jeune homme avec l’amour, se superposent la narration du martyre de Sophie, l’évocation de l’univers concentrationnaire et de l’holocauste nazi. Les deux veines, autobiographique et historique, irriguent en profondeur ce roman et fusionnent en une émouvante parabole sur l’omniprésence du Mal, symbolisé par l’horreur nazie, mais aussi par l’esclavage et le racisme brutal ou larvé de la société américaine, l’intolérance à tous les degrés, la férocité de la lutte de l’homme pour la vie ou la survie la plus élémentaire. Mon avis Lorsque Le choix de Sophie est sorti dans les librairies, en 1979, il a immédiatement rencontré un immense succès, tant critique que commercial. Bien plus le roman de William Styron a acquis le statut instantané de classique de la littérature mondiale. Près de quarante ans plus tard, personne ne cherchera à le contester. Une preuve parmi d’autres ? Aujourd’hui, qui ne connait pas, et n’a jamais utilisé, l’expression c’est un choix de Sophie » pour décrire le choix entre deux solutions aussi insupportables, mauvaises l’une que l’autre ? ⇒ Lire la suite L’étoffe des héros – Tom Wolfe 1979 Folio – 544 pages – € Le pitch En toile de fond la guerre froide que se livrent les Américains et les Russes. L’enjeu rien moins que les étoiles. Le projet Mercury. Les héros sept astronautes à la conquête du ciel, courageux, pleins d’expérience, prêts à payer. de leur peau pour goûter à la gloire. Héroïque, Chuck Yeager qui a franchi le premier le mur du son. Héroïque, John Glenn qui effectue le premier vol orbital jamais réalisé par un Américain. Héroïque, Gus Grissom qui réussit sa difficile mission… mais voilà qu’il saute à la mer, pris de panique ! Ils ont peur, ces héros ? Et leurs femmes pleurent ? Ça, des as ? Ou » des fils de p…, des salopards , comme le prétend Pancho Bannes, la patronne du bar, thêàtre de scènes d’un grand comique. Ou des singes, puis-qu’ils subissent les mêmes tests que les animaux de laboratoire et qu’on leur dit sans cesse que le premier à effectuer le projet Mercury sera… un chimpanzé. Ou des pantins entre les mains des médias américains. Un peu de tout cela, donc des hommes, écrit en substance Tom Wolfe. Et leur » Etoffe » est humaine, tout simplement. Mon avis J’espère que vous avez cliqué sur la couverture du livre, pour lire mon commentaire, car le dessin choisi par Folio est absolument hideux… Il serait en effet dommage de passer à côté de ce livre fabuleux, certainement le meilleur que j’ai eu la chance de lire au cours de mon existence sur la conquête spatiale . Tom Wolfe, outre le fait qu’il était un merveilleux auteur de fiction Le bûcher des vanités, comme meilleur exemple est aussi un des inventeur, en 1973, du concept de nouveau journalisme ». ⇒ Lire la suite Le monde selon Garp – John Irving 1978 Points – 680 pages – € Le pitch Jenny Fields ne veut pas d’homme dans sa vie mais elle désire un enfant. Ainsi naît Garp. Il grandit dans un collège où sa mère est infirmière. Puis ils décident tous deux d’écrire, et Jenny devient une icône du féminisme. Garp, heureux mari et père, vit pourtant dans la peur dans son univers dominé par les femmes, la violence des hommes n’est jamais loin… Un livre culte, à l’imagination débridée, facétieuse satire de notre monde. Mon avis livre dynamite, livre iconoclaste, Le monde selon Garp a donné un grand coup de pied en 1978 à la littérature américaine qui, grâce à lui le coup de pied au cul… a fait trois pas en avant. On y retrouve tous les thèmes et toutes les obsessions de John Irving, qui à partir de cet ouvrage rentre dans sa grande période, qui se prolongera jusqu’à son chef d’oeuvre, Une prière pour Owen. Ragtime – Doctorow 1975 Pavillons Poche – 416 pages – € Le pitch Lors de sa publication en 1975, Ragtime fut porté aux nues par la critique américaine avant de devenir un best-seller mondial. Avec cette tragi-comédie nostalgique mais pleine de bruit et de fureur dépeignant la naissance de l’Amérique moderne et les débuts de l’âge du jazz, E. L. Doctorow accédait au rang de grand écrivain. Aux héros de son invention, il mêle, entre autres, Ford, Freud, Jung et Houdini dans un kaléidoscope de personnages. Ragtime, porté à l’écran par Miloš Forman en 1981, est aujourd’hui un classique de la littérature américaine du XXe siècle. Mon avis Peut-être avez-vous vu, il y a de cela pas mal d’année, l’excellent film de Milos Forman, adaptation du roman de Doctorow ? Non ? Alors il y a peu de chance que vous ayez déjà entendu parler de Ragtime, best seller publié il y a près d’un demi-siècle aux Etats-Unis car, il faut bien l’avouer, l’édition française était passé complètement à côté de l’oeuvre, avant sa récente publication dans l’excellente collection Pavillons poche. Un oubli regrettable, indubitablement, car pour peu que la littérature américaine de qualité vous passionne, vous ressortirez ravi de la lecture de ce récit foisonnant, complexe et pourtant d’un accès bien plus facile qu’on bien voulu le dire certaines critiques. Attention Ragtime n’a rien à voir avec le style de jazz syncopé du même nom ! Ou alors, si peu, que cela ne vaut même pas la peine d’en parler. Non, le seul rapport, c’est l’époque le roman se passe lors de l’émergence du jazz moderne, au début du XX° siècle. ⇒ Lire la suite Le parrain – Mario Puzo 1969 Pavillons poche – 840 pages – € Le pitch Aux yeux de ses voisins, Don Corleone est un patriarche, un respectable père de famille qui a su donner à ses enfants une éducation où les rigoureux principes de la morale sicilienne s’adaptent aux nécessités de la vie américaine. Mais sa vraie famille est plus vaste , c’est une des » familles » de la Mafia dont il est un des chefs les plus aimés, mais aussi les plus respectés, car il est raisonnable et juste. Pour eux, il est le Parrain. Le Parrain, c’est l’évocation d’un monde souterrain qui sape les fondations de l’Amérique, d’une pègre redoutable que la société voudrait ignorer, mais que de retentissants scandales ne cessent de révéler au grand jour. De New York à Las Vegas, des somptueuses villas de Hollywood au maquis de Sicile, voici le portrait d’une nation gangrenée par ses syndicats du crime, sa guerre des gangs et ses puissances occultes Mon avis Dire que j’ai attendu 50 ans pour lire ce chef-d’oeuvre ! Tout ça pour des idées préconçues le premier véritable best-seller de l’histoire de l’édition ne pouvait être qu’un livre préfabriqué. Quelle erreur ! Fan absolu, depuis toujours, de la trilogie de Coppola 3 chefs-d’oeuvre, j’ai découvert avec effarement que le roman de Mario Puzo leur est supérieur en tout point ! En fait, cet énorme bouquin 840 pages en poche, dans la magnifique collection Pavillons Poche correspond simplement au premier film de la trilogie ! C’est dire s’il est autrement plus riche que le film. Alors que dire… c’est littéralement scotchant du début jusqu’à la fin. Oui, vous êtes scotché au livre ! ⇒ Lire la suite La vallée des poupées – Jacqueline Susann 1966 10/18 – 480 pages – € Le pitch 1945. Anne Welles quitte sa famille et son fiancé de Nouvelle-Angleterre pour débarquer à New York, la tête pleine de rêves et de gloire. Elle y devient secrétaire d’un avocat spécialisé dans le théâtre et fait la connaissance de deux autres jeunes femmes qui prévoient de faire carrière dans le monde du spectacle l’ambitieuse et prometteuse Neelly O’Hara et la très belle mais peu talentueuse Jennifer North. Des bureaux d’agents d’artistes aux coulisses de Broadway, des plateaux d’Hollywood aux premières émissions TV, le roman suit leur ascension et chute respective, au rythme de leurs rencontres plus ou moins heureuses, carrière, amitié, amours bien sûr et autres trahisons et désillusions… Mon avis Avec La vallée des poupées, 10 /18 continue à explorer le passé récent de la littérature américaine dite populaire, en exhumant de grands romans, best-sellers à leur époque, souvent adaptés au cinéma, comme Peyton Place. Merci 10 /18 pour cette initiative ! Si Peyton Place était le reflet d’une certaine Amérique des années 50, celle des petites villes rétives à l’évolution des mœurs, La vallée des poupées en est celui d’une autre Amérique, celle des grandes villes des années 60. Les poupées, dans ce long roman qui se lit d’une traite, comme on avalerait en binge watching les trois saisons d’une série, ce ne sont pas les filles, mais bien les petites pilules que les actrices, chanteuses et modèles, héroïnes de cette histoire, finissent toutes par avaler. Pour maigrir, pour dormir, pour supporter les rythmes de travail, le harcèlement des hommes… ⇒ Lire la suite Stoner – John Williams 1965 J’ai lu – 377 pages – € Le pitch Fils de paysan, William Stoner débarque à l’université du Missouri en 1910 pour y étudier l’agronomie. Délaissant ses cours de traitement des sols, il découvre les auteurs, la poésie et décide de se vouer à la littérature, quitte à décevoir les siens. Devenu professeur alors que la Première Guerre mondiale éclate, cet homme solitaire et droit traversera le siècle et les tumultes de sa vie personnelle avec la confiance de celui qui a depuis longtemps trouvé son refuge les livres Mon avis Ne passez pas à côté de cette petite merveille, dont la traduction a été assurée par Anna Gavalda ! La quatrième de couverture en fait largement état, mais c’est amplement mérité c’est elle, en effet, qui a repéré le texte outre-atlantique et qui a fait le nécessaire pour qu’une édition française du roman soit publiée. Un acte altruiste, pour permettre aux lecteurs français de découvrir ce roman publié en 1965 et qui n’avait jamais été édité en France jusqu’alors. Le thème du roman est formidable un homme de très basse extraction devient un professeur d’Université, avec pour seule et unique mission transmettre aux autres sa passion des livres, qui est depuis son enfance le moteur de sa vie. ⇒ Lire la suite Paris est une fête – Ernest Hemingway 1964 Folio – 352 pages – € Le pitch Au cours de l’été 1957, Hemingway commença à travailler sur les Vignettes parisiennes», comme il appelait alors Paris est une fête. Il y travailla à Cuba et à Ketchum, et emporta même le manuscrit avec lui en Espagne pendant l’été 59, puis à Paris, à l’automne de cette même année. Le livre, qui resta inachevé, fut publié de manière posthume en 1964. Pendant les trois années, ou presque, qui s’écoulent entre la mort de l’auteur et la première publication, le manuscrit subit d’importants amendements de la main des éditeurs. Se trouve aujourd’hui restitué et présenté pour la première fois le texte manuscrit original tel qu’il était au moment de la mort de l’écrivain en 1961. Mon avis Merci à Gallimard d’avoir présenté, cinquante après sa publication initiale, cette version revue et augmentée du recueil originalement appelé Vignettes parisiennes. L’occasion de faire découvrir aux plus grand nombre le génie d’Hemingway, puisque la sortie en poche de l’ouvrage a rencontré un incroyable succès, plusieurs centaines de milliers d’exemplaires vendus. Paris est une fête est un merveilleux titre, mais celui choisi par Hemingway est beaucoup plus fidèle à son intention première, lorsqu’il écrivit cette succession de nouvelles en très grande partie autobiographiques. ⇒ Lire la suite Mrs Bridge – Evan S. Connell 1959 10/18 – 312 pages – € Le pitch Tout allait bien, semblait-il. Les jours, les semaines, les mois passaient, plus rapidement que dans l’enfance, mais sans qu’elle ressentît la moindre nervosité. Parfois, cependant, au coeur de la nuit, tandis qu’ils dormaient enlacés comme pour se rassurer l’un l’autre dans l’attente de l’aube, puis d’un autre jour, puis d’une autre nuit qui peut-être leur donnerait l’immortalité, Mrs. Bridge s’éveillait. Alors elle contemplait le plafond, ou le visage de son mari auquel le sommeil enlevait de sa force, et son expression se faisait inquiète, comme si elle prévoyait, pressentait quelque chose des grandes années à venir. Mon avis Mrs Bridge et son pendant, Mr Bridge, constituent un phénomène de l’édition américaine d’après-guerre, resté pendant de longues décennies presque complètement inconnu en France. Incroyable le manque de porosité entre l’édition outre-atlantique des années 50 à 70 et son pendant français ! Que de grands romans à succès restés alors quasiment coincés entre les deux continents ! Heureusement, les éditeurs français comme Belfond et 10/18 pour le format poche ressuscitent depuis peu nombre de ces best-sellers qui sont aussi d’excellents romans… Mrs Bridge, publié en 1959, est certainement un des romans les plus remarquables que j’ai pu lire au cours de ces dernières années. Remarquable, car il ne ressemble à rien de comparable. ⇒ Lire la suite Petit déjeuner chez Tiffany – Truman Capote 1958 Folio – 192 pages – € Le pitch Holly Golightly adore traîner chez Tiffany, parce que tout y est beau. Holly au pas léger, gracile comme un songe, comme une Audrey Hepburn moulée dans une robe noire devenue légendaire, traverse l’existence telle un chat qui, n’ayant pas de nom, s’en invente un. De son passé de Lulamae, il lui reste pourtant quelque chose de plus profond que la frivolité qu’elle affiche avec impertinence, une absence de lest qui conduit à une existence de courants d’air. Jusqu’au jour où, des années après la disparition de la gosse, une photo vient raviver le souvenir de sa voix rauque et de sa silhouette de vent dans la mémoire du narrateur, qui lui fournira un hommage littéraire en guise de racines. Sur un ton tantôt léger et amusant, tantôt grinçant et poétique, maniant à plaisir l’ironie, le narrateur nous livre ses souvenirs de l’époque où l’amitié les liait et où gravitait autour de cet être libre et sauvage une myriade de personnages farfelus. Mon avis Le monde entier, ou presque, connait ce bref roman, grâce au film mythique de Blake Edwards, symbole de la légèreté new-yorkaise des 60’s, et à Audrey Hepburn, qui incarne Holly Golightly avec une grâce absolument fascinante. Mais si vous avez déjà visionné ce film, avez-vous lu le chef-d’oeuvre de Truman Capote ? Si ce n’est pas le cas, je vous invite avec fermeté c’est obligatoire ! à passer une ou deux heures en compagnie de la complexe Holly Golightly et du narrateur, son voisin fasciné par le personnage. Deux êtres qui vont, le temps d’une parenthèse dans leur vie, se rapprocher comme on le fait dans les vrais récits d’amitié… Vous découvrirez alors à quel point le film est proche du roman sur certains points, et très éloigné sur d’autres. Mais, de toute manière, vous tomberez sous le charme de la plume d’un des plus grands écrivains américains du XX° siècle. ⇒ Lire la suite L’homme au complet gris – Sloan Wilson 1955 10/18 – 456 pages – € Le pitch Tom Rath est un modèle de réussite sociale une très jolie femme, trois enfants et une maison de banlieue new-yorkaise. Mais dans l’Amérique des années 1950, seuls l’ambition et le salaire définissent la valeur d’un homme. Pour s’y conformer, le jeune trentenaire postule au service presse d’une compagnie de médias basée à Manhattan. Perdu dans cet univers d’effervescence et de profit, où tous les employés portent un complet gris, Tom cherche désespérément à concilier réussite sociale et aspirations personnelles. Et lorsqu’il croise un ancien soldat dans l’ascenseur, les traumatismes du passé refont surface… Mon avis L’homme au complet gris est un roman publié aux Etats-Unis en 1955, où il rencontre dès sa sortie un immense succès, au point qu’il est adapté dès l’année suivante au cinéma, avec Grégory Peck, alors au fait de sa gloire, dans le rôle principal. Les éditions Belfond et 10 /18 pour l’édition poche ont pris l’initiative formidable de le rééditer pour le faire connaître au public français. Cette initiative s’inscrit dans le mouvement de redécouverte des grands succès de la littérature américaine d’après-guerre entamé il y a deux ans par l’éditeur, à côté de titres comme La vallée des poupées ou Peyton Place. Autant le dire tout de suite c’est une nouvelle excellente surprise ! ⇒ Lire la suite L’attrape-cœurs – Salinger 1951 Pocket – 256 pages – € Le pitch Phénomène littéraire sans équivalent depuis les années 50, J. D. Salinger reste le plus mystérieux des écrivains contemporains, et son chef-d’œuvre, L’attrape-cœurs, roman de l’adolescence le plus lu du monde entier, est l’histoire d’une fugue, celle d’un garçon de la bourgeoisie new-yorkaise chassé de son collège trois jours avant Noël, qui n’ose pas rentrer chez lui et affronter ses parents. Trois jours de vagabondage et d’aventures cocasses, sordides ou émouvantes, d’incertitude et d’anxiété, à la recherche de soi-même et des autres. L’histoire éternelle d’un gosse perdu qui cherche des raisons de vivre dans un monde hostile et corrompu. Mon avis Impossible de ne pas placer ici un des romans fondateurs de la littérature américaine moderne, tant il est important pour les habitants du grand pays. Ceci dit, je n’ai jamais vraiment accroché à ce récit dont je trouve le style très daté en français courant je trouve que cela n’a pas très bien vieilli… Les romans des grands espaces et de l’Amérique profonde Ce que nous cache la lumière – Tim Gautreaux 2021 Le seuil – 512 pages – € Le pitch Tout absorbés qu’ils sont par leurs affaires de cœur, de foi, d’argent, par leurs marottes diverses et variées, occupés à peser les avantages et les inconvénients de la vie au sein de petites communautés aussi soudées que scrutatrices, les personnages de ces nouvelles tentent d’affronter les déceptions du quotidien. Ce sont des voix discrètes, rarement entendues, des vieilles filles un peu tristes, des ferrailleurs, des artisans, des retraités… souvent détestables, parfois admirables. Sur les rives du Mississippi, sous la neige du Minnesota ou dans les montagnes de Caroline du Nord, Tim Gautreaux cartographie des existences bien loin des mondanités et des grands drames. Il manie la malchance sans sentimentalité, nous offre dans une prose ciselée des histoires bouleversantes ou hilarantes et, surtout, nous rappelle avec humour et empathie qu’il est, en général, inutile de prendre les choses trop au sérieux. Mon avis Dans ses remerciements, en fin de livre, Tim Gautreaux écrit Les nouvelles n’ont pas bonne presse de nos jours . Il a parfaitement raison, mais qu’est-ce que l’auteur américain dirait s’il était français ! Aux Etats-Unis, de nombreux auteurs renommés ont fait leur carrière ou leur renommée grâce aux nouvelles, avec des recueils qui se vendent et sont largement appréciés; mais en France, l’édition de nouvelles est un parcours d’obstacle et un luxe pour l’éditeur, car l’exercice n’est que très rarement apprécié et considéré par les lecteurs. Quel dommage… Vous voulez une preuve de la magie de la nouvelle, sans pour autant aller piocher dans les œuvres de Maupassant, Somerset Maugham ou Jim Harrison ? Alors plongez-vous directement dans Ce que nous cache la lumière, le merveilleux recueil du grand Tim Gautreaux , je vous garantie satisfait ou remboursé ! que vous sortirez de sa lecture l’âme plus large, un léger sourire au coin des lèvres et l’oeil humide ! ⇒ Lire la suite Là où chantent les écrevisses – Delia Owens 2019 Points – 480 pages – € Le pitch Les rumeurs les plus folles courent sur » la Fille des marais » de Barkley Cove, en Caroline du Nord. Pourtant Kya n’est pas cette créature sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. Abandonnée à l’âge de dix ans par sa famille, c’est grâce au jeune Tate qu’elle apprend à lire et à écrire, découvre la science et la poésie. Mais Tate, appelé par ses études, doit partir à son tour. Et lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même… Mon avis Là où chantent les écrevisses avec un aussi joli titre, le roman de Delia Owens ne pouvait pas passer inaperçu. Mais de là à ce qu’il devienne un des livres les plus vendus dans le monde au cours de ces dernières années, il y a un précipice que les amateurs ont pourtant franchi avec allégresse ! Le miracle du bouche-à-oreille, en matière de littérature, m’a toujours fasciné pas de doute les lecteurs forment une immense communauté, hétérogène certes, mais réelle ! Pourtant, rien ne laissait entrevoir la reconnaissance quasi unanime des critiques professionnelles et amateures à l’égard de ce premier roman. Oui, un premier roman pour une jeune auteure qui venait de franchir les 70 balais avec un dynamisme indéniable. Avant tout biologiste et zoologiste, ayant vécu un quart de siècle au Botswana, c’est une véritable spécialiste des animaux qui, après quelques essais sérieux », a décidé de transcrire son amour de la nature sauvage au fil de sa plume, dans un magnifique roman que vous n’êtes pas près d’oublier. ⇒ Lire la suite Dernière saison dans les rocheuses – Shannon Burke 2018 10/18 – 286 pages – € Le pitch En 1820, aux Amériques, le commerce des fourrures est un moyen périlleux de faire fortune. À peine le jeune William Wyeth s’est-il engagé auprès de la compagnie de trappeurs la plus téméraire de l’État qu’il manque de se faire tuer. Il découvre alors la force des liens entre les hommes, dont la survie ne dépend que de leur solidarité. Chasse au bison, nuits passées à dormir sur des peaux de bête, confrontations aux forces de la nature ou aux tribus indiennes, la vie de trappeur est rude, mais William a soif d’aventures. Il a quitté sa famille pour le grand Ouest, sauvage et indompté. Il devra réunir plus de courage et d’habileté qu’il ait jamais cru avoir pour en sortir vivant. Retour aux sources pour cette expédition de trappeurs, dans la tradition des grands romans d’aventure à l’américaine Mon avis La littérature américaine fourmille actuellement de romans historiques ayant pour cadre la nouvelle frontière, cette ligne qui délimitait la progression des aventuriers et des colons vers l’ouest. La conquête de l’Ouest est furieusement à la mode. Il faut dire que c’est un vaste, immense sujet que de récits passionnants sur le wild west, la lutte contre les tribus indiennes, la chasse aux bisons… mais à côté de quelques réussites indiscutables au hasard Deadwood, Mille femmes blanches et, un cran au dessus, Le fils de Philip Meyer, que de nanars ! Avec Dernière saison pour les rocheuses, troisième roman de Shannon Burke, un jeune auteur new-yorkais, je vous garantie du 100 % qualité premium ! ⇒ Lire la suite Nuits Appalaches – Chris Offutt 2018 Gallmeister – 240 pages – € Le pitch De retour de la guerre de Corée, Tucker, jeune vétéran de dix-huit ans, traverse à pied ses Appalaches natales pour rentrer chez lui. Sur son chemin, il croise Rhonda, quinze ans à peine, et la sauve des griffes de son oncle. Immédiatement amoureux, tous deux décident de se marier pour ne plus jamais se quitter. Tucker trouve un boulot auprès d’un trafiquant d’alcool de la région. Au cours des années qui suivent, cinq enfants naissent, qui deviennent leur raison de vivre. Mais quand une enquête des services sociaux menace la famille, les réflexes de combattant de Tucker se réveillent. Acculé, il découvrira le prix à payer pour défendre les siens. Mon avis Court et affuté comme un couteau de chasse, Nuits Appalaches quel joli titre français ! est un roman de Chris Offutt publié par les Éditions Gallmeister. Nous sommes dans les années 60, au fin fond des Appalaches, à une époque et à un endroit où une famille pouvait fort bien vivre, se développer puis mourir seule, complètement seule au fond des bois. En déployant son style caractéristique, fait de phrases d’exposition courtes, sèches, et de nombreux dialogues qui fusent, acérés, souvent en préalable à une scène de violence extrême où le sang gicle, Chris Offutt raconte avec une simplicité et une efficacité extrême une histoire finalement aussi simple qu’extraordinaire. La note américaine – David Grann 2018 Pocket – 432 pages – € Le pitch 1921, Oklahoma. Dépossédés de leurs terres, les Indiens Osages ont été parqués dans une réserve aride. Mais sous leurs pieds coule un océan de pétrole. De quoi rameuter, en quelques mois, les vautours blancs assoiffés d’or noir. Bientôt, les membres les plus riches de la tribu disparaissent, l’un après l’autre. Balle dans la tête, empoisonnement, incendie… L’État fédéral n’a d’autre choix que d’ouvrir une enquête. À sa tête le futur directeur du FBI, l’ambitieux John Edgar Hoover, bien décidé à faire de ce dossier brûlant son marchepied vers la gloire… Il lui faudra s’associer aux Indiens s’il veut réussir à élucider l’une des affaires criminelles les plus fascinantes de l’histoire américaine. Mon avis Vous avez lu le pitch ? Bien ! Maintenant, dîtes-moi si vous avez compris que ce roman n’en est pas un, mais plus simplement une enquête journalistique. Non ? Cela me rassure ! Et pourtant, c’en est bien une David Grann, journaliste, s’est appuyé sur de longues recherches personnelles pour raconter cette incroyable mais vraie ! histoire, où l’histoire américaine et le polar se sont rencontrés. Cependant, il est fort possible que la confusion ait été volontairement entretenue car j’ai ressenti l’impression, en dévorant cette enquête passionnante, de revivre, d’une certaine manière, l’expérience inoubliable de la lecture de De sang froid, le livre marqueur de Truman Capote. ⇒ Lire la suite Washington Black – Esi Edugyan 2018 Folio – 480 pages – € Le pitch La Barbade, 1830. Washington Black, onze ans, est esclave dans une plantation détenue par un homme cruel. Très vite, sa vivacité et ses talents de dessinateur impressionnent le frère de son maître, l’excentrique Christopher Wild. Cet explorateur abolitionniste le prend sous son aile pour l’assister dans un projet fou construire un ballon dirigeable. Quand un jour Wash est accusé à tort d’un crime, les deux hommes sont contraints de fuir. S’envolant des Antilles au pôle Nord, de Londres au Maroc, c’est un voyage extraordinaire qui attend le jeune Wash en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le mènera vers la liberté. Mon avis Les romans sur l’esclavage sont à la mode. Je sais, cette affirmation a quelque chose de choquant dans son expression même, et pourtant il faut bien l’admettre un auteur américain aura, en ce premier quart du XXI° siècle, d’autant plus de chance de se faire repérer que son roman touche de près à ce traumatisme majeure de l’histoire de son pays. Une preuve parmi tant d’autres le prix Pulitzer attribué en 2017 à Colson Whitehead pour Underground railroad. Heureusement, certains de ces romans au thème si prévisible donnent prétexte à une ouverture sur un heureux imprévu. C’est le cas avec Washington Black ! ⇒ Lire la suite Des nouvelles du monde – Paulette Jiles 2016 Folio – 288 pages – € Le pitch Hiver 1870. Le capitaine Kyle Kidd parcourt le Texas et lit à voix haute des articles de journaux devant un public avide de nouvelles du monde. Un soir, à Wichita Falls, on lui propose de ramener une petite fille chez elle près de San Antonio. Ses parents ont été tués quatre ans plus tôt par les Kiowas, qui ont épargné et élevé Johanna comme une des leurs. Le vieil homme, veuf, accepte en échange d’une pièce d’or, mais sait qu’il lui faudra apprivoiser cette enfant sauvage qui guette la première occasion de s’échapper. Ainsi commence un voyage splendide et périlleux, aux allures de western. Dans ces terres vierges où la loi n’engage que ceux qui la respectent, ces deux solitaires en marge du monde vont tisser un lien précieux qui fera leur force. Mon avis Des nouvelles du monde est le premier roman de Paulette Jiles traduit en France en 2018, grâce aux éditions Quai Voltaire. Pourtant, Paulette Jiles, née en 1943, a publié de très nombreux romans aux Etats-Unis; mais c’est sans doute le fait que ce dernier récit ait obtenu une place de finaliste au National book award en 2016 qui a attiré l’attention de l’éditeur français. Et qu’il soit remercié de son initiative, car Des nouvelles du monde est un très grand et très beau récit western, dans la grande tradition américaine ! ⇒ Lire la suite Nos disparus – Tim Gautreaux 2015 Points – 576 pages – € Le pitch De retour à La Nouvelle-Orléans après la Grande Guerre, Sam Simoneaux assiste impuissant à l’enlèvement d’une petite fille. À la recherche de l’enfant, il embarque à bord de l’Ambassador, bateau à aubes qui sillonne le Mississippi au rythme endiablé des concerts de jazz. Au gré des escales et des bagarres, Sam ne tarde pas à mettre au jour un fructueux commerce d’enfants animé par la pègre des bayous. Mon avis Surtout, ne vous fiez pas au titre, à la couverture, et au pitch de ce roman, tous trois un peu terne ! Allez au delà de cela et – faites-moi confiance – vous découvrirez un des plus merveilleux romans américains de ce XXI° siècle… Tim Gautreaux, j’ai déjà eu l’occasion d’en parler à l’occasion de la magnifique découverte du Dernier arbre, un des trois romans écrits par cet auteur à la vocation ou à l’expression tardive. Un récit du grand sud, la Louisiane du début du XX° siècle. Bayous, chaleur, moustiques, lutte des hommes frustres contre la nature sauvage. Une capacité à développer des personnages d’une complexité et d’une profondeur formidable. Alors imaginez mon plaisir, immense, quand je me suis immergé dans ce long, long récit, au tempo aussi lent que le débit du Mississippi. ⇒ Lire la suite L’invention des ailes – Sue Monk Kidd 2014 10/18 – 552 pages – € Le pitch Caroline du Sud, 1803. Fille d’une riche famille de Charleston, Sarah Grimké sait dès le plus jeune âge qu’elle veut faire de grandes choses dans sa vie. Lorsque pour ses onze ans sa mère lui offre la petite Handful comme esclave personnelle, Sarah se dresse contre les horribles pratiques de telles servilité et inégalité, convictions qu’elle va nourrir tout au long de sa vie. Mais les limites imposées aux femmes écrasent ses ambitions. Une belle amitié nait entre les deux fillettes, Sarah et Handful, qui aspirent toutes deux à s’échapper de l’enceinte étouffante de la maison Grimké. À travers les années, à travers de nombreux obstacles, elles deviennent des jeunes femmes avides de liberté et d’indépendance, qui se battent pour affirmer leur droit de vivre et se faire une place dans le monde. Une superbe ode à l’espoir et à l’audace, les destins entrecroisés de deux personnages inoubliables ! Mon avis Joie ! Joie ! Noël ! Noël ! » aurais-je pu crier en tournant la dernière page de cet épais roman dans lequel je me suis immergé, plusieurs soirs de suite. Quel plaisir de déguster un roman aussi bien écrit le style de Sue Monk Kidd est d’une fluidité et d’une richesse remarquable, dont la lecture est génératrice de tant d’émotions mais aussi de découvertes historiques ! Je ne peux donc que vous recommander chaudement ce remarquable récit sudiste » racontant vous avez lu le pitch ci-dessus le destin parallèle de deux petites filles, devenues femmes, Sarah la blanche, la maîtresse et Handful la noire, l’esclave, de 1805 à 1838. ⇒ Lire la suite Nos premiers jours – Jane Smiley 2014 Rivages – 592 pages – € Le pitch Walter et Rosanna Langdon caressent un rêve posséder une ferme à eux, un giron protecteur où fonder une famille. C’est sur les terres sublimes de l’Iowa que se bâtit la légende des Langdon et de leurs enfants, qui vont connaître, de près ou de loin, les bouleversements de la première moitié du XXe siècle. Cette traversée commence en 1920, à l’aube de la Dépression, et s’achève en 1953. Le temps pour une génération d’éclore ; pour une autre de voir le monde changer. Dans cette puissante saga familiale, Jane Smiley épouse le rythme de la vie-même, les caprices du temps, du hasard, de l’Histoire. Mon avis Attention derrière la jolie couverture toute en douceur de cet épais roman au titre un peu fade, se cache une entreprise tout à fait originale ! Jane Smiley quel patronyme superbe !, prix Pulitzer 1992, s’est lancé en 2014 dans un pari a priori difficile à tenir raconter le dernier siècle américain au travers de la vie d’une famille. Nos premiers jours est donc le premier tome d’une trilogie aujourd’hui promptement achevée. Plus de 600 pages denses par tome, près de 2 000 pages au total, et le pari fou d’une narration au ton aussi neutre que possible où l’auteure, comme une historienne, déroule la vie de ses nombreux personnages avec une précision d’entomologiste. ⇒ Lire la suite Le fils – Philipp Meyer 2013 Le livre de poche – 792 pages – € Le pitch Vaste fresque de l’Amérique de 1850 à nos jours, Le Fils de Philipp Meyer, finaliste du prestigieux prix Pulitzer 2014, est porté par trois personnages, trois générations d’une famille texane, les McCullough, dont les voix successives tissent la trame de ce roman exceptionnel. Eli, enlevé par les Comanches à l’âge de onze ans, va passer parmi eux trois années qui marqueront sa vie. Revenu parmi les Blancs, il prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de bâtir un empire, devenant, sous le nom de Colonel », un personnage de légende. À la fois écrasé par son père et révolté par l’ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens. Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouvera à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’oeuvre de son arrière-grand-père. Mon avis Pour une fois,le pitch du roman rédigé par l’éditeur est à la fois clair, complet et suffisamment précis pour se faire une véritable idée de ce que renverse la jaquette. C’est par là que j’ai commencé, en 2014, attiré par le thème de cet énorme roman de l’Amérique ». Et je ne l’ai pas regretté une seconde ! Le fils est un roman exceptionnel. Une sorte de synthèse des mythes du grand sud de l’Amérique, entre le roman La trilogie des confins de Cormac Mac Carthy, ou Lonseome dove de Larry McMurtry et le film Géant de Georges Stevens. Un texte dont la lecture vous procurera les mêmes sensations que le visionnage d’un film américain des années 50 diffusé en 70 mm dans une salle avec écran géant. J’exagère à peine… ! ⇒ Lire la suite Les suprêmes – Edward Kelsey Moore 2013 Actes sud – 414 pages – € Le pitch Elles se sont rencontrées dans les années 1960 et ne se sont plus jamais quittées tout le monde les appelle les Suprêmes », en hommage au célèbre groupe des années 1970. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles quinquas » afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont fait d’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana. Longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles élaborent leurs stratégies de survie et se gavent de poulet frit. Rendez-vous avec vos futures meilleures amies. Mon avis Ce roman publié en 2014, écrit par un américain black ça, c’est le terme que je continue d’utiliser pour parler des personnes à la peau noire, malgré les tonnes de politiquement correct en cours aux !, violoncelliste professionnel de renom, qui composa ici son premier roman, est un coup de maître mais aussi un de mes coups de cœur absolus de ces dernières années. 400 pages pour raconter les aventures et suivre le destin de ces trois Suprêmes », trois amies afro-américaines ça, c’est le politiquement correct! qui se retrouvent dans leur restaurant favori, chez Earl all-you-can-eat titre original du roman, voilà ce que propose l’auteur. Rien de bien sexy, a priori. Et pourtant ! En allant au delà d’un pitch un peu mollasson, le lecteur va tomber sur une pépite ! Les Suprêmes est un véritable feu d’artifice d’émotions contradictoires. ⇒ Lire la suite Le diable, tout le temps – Donald Ray Pollock 2012 Le livre de poche – 369 pages – € Le pitch De l’Ohio à la Virginie-Occidentale, de 1945 à 1965, des destins se mêlent et s’entrechoquent un rescapé de l’enfer du Pacifique, traumatisé et prêt à tout pour sauver sa femme malade , un couple qui joue à piéger les auto-stoppeurs , un prédicateur et un musicien en fauteuil roulant qui vont de ville en ville, fuyant la loi. La prose somptueuse de ce premier roman de D. R. Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages. Un univers terrifiant que la critique n’hésite pas à comparer à ceux de Flannery O’Connor, Jim Thompson ou Cormac McCarthy. Mon avis Alors, j’y vais carrément je crois qu’il s’agit du meilleur livre que j’ai lu en 2014, et un des meilleurs de ces dix dernières années ; ce qui, vu le nombre de pages que j’ingurgite régulièrement depuis 50 ans, est un sacré compliment, je vous le jure ! Mais, me demanderez-vous, pour quelles raisons ? La première – et c’est la marque des chefs-d’oeuvre – c’est que ce roman d’une noirceur inégalé – jamais un livre n’eut un titre plus approprié ! – ne ressemble à aucun autre. Impossible de le classer, de le mettre en parallèle avec un autre c’est unique. ⇒ Lire la suite Nos âmes la nuit –Kent Haruf 2012 Pavillons poche – 192 pages – € Le pitch Dans la petite ville de Holt, Colorado, Addie, une septuagénaire veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure… Bravant les commérages, Louis se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une très belle histoire d’amour, lente et paisible, faite de confidences chuchotées dans la nuit, de mots de réconfort et d’encouragement. Une nouvelle vie apaisée, toute teintée du bonheur de vieillir à deux. Hymne à la tendresse et à la liberté parcouru d’un grand vent d’humour, Nos âmes la nuit est l’oeuvre qui a fait connaître Kent Haruf au grand public, quelques mois après sa mort. Mon avis Le pitch de l’éditeur est complet, précis, et surtout… parfaitement exact, y compris dans ses appréciations et ses qualificatifs, ce qui est assez rare pour le souligner ! Nos âmes la nuit est le livre le plus bouleversant que j’ai eu la chance et le privilège de lire en 2017. Pourtant, aucun pathos dans ce récit court et aussi lumineux dans son expression et son contenu qu’une journée de printemps. Kent Haruf raconte, avec une économie de moyens sidérante si tous les auteurs pouvaient prendre exemple sur lui !, le dernier amour d’un couple qui se trouve, aux portes de la mort. ⇒ Lire la suite Féroces – Robert Goolrick 2010 10/18 – 288 pages – € Le pitch Les Goolrick étaient des princes. Et tout le monde voulait leur ressembler. C’étaient les années 50, les femmes se faisaient des coiffures sophistiquées, elles portaient des robes de taffetas ou de soie, des gants et des chapeaux, et elles avaient de l’esprit. Les hommes préparaient des cocktails, des Gimlet, des Manhattan, des Gibson, des Singapore Sling, c’était la seule chose qu’ils prenaient au sérieux. Dans cette petite ville de Virginie, on avait vraiment de la classe, d’ailleurs on trouvait son style en lisant le New Yorker. Chez les Goolrick, il y avait trois enfants, tous brillants. Et une seule loi on ne parle jamais à l’extérieur de ce qui se passe à la maison. A la maison, il y avait des secrets. Les Goolrick étaient féroces. Mon avis Se faire secouer par un livre, cela n’est pas fréquent, mais cela arrive. Volontairement ou pas, on tombe parfois sur un roman dont le contenu est si terrible qu’il vous retourne l’intérieur. Mais se faire secouer par un livre tout en restant, jusqu’au bout, stupéfait, pétrifié par la qualité de la forme, du fond, du style, c’est assez rare. C’est ce qu’il vient de m’arriver avec Féroces, de Robert Goolrick. ⇒ Lire la suite La couleur des sentiments – Kathryn Stockett 2009 Babel – 624 pages – € Le pitch Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s’occuper des enfants, mais pas d’utiliser les toilettes de la maison. Quand deux domestiques, aidées par une journaliste, décident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s’apprête à rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la même. Mon avis La couleur des sentiments qui n’a pas ce roman en mémoire ? Vous ? Eh bien il est temps de rattraper le temps perdu ! Un méga succès de librairie dans le monde entier en 2010 des millions d’exemplaires, un giga succès dans les salles pour l’adaptation cinématographique impeccable en 2013. Et en prime, contrairement à d’autres best sellers au succès identique, il s’agit vraiment d’une très grande réussite littéraire! Parvenir à faire rire et émouvoir, rires et larmes mélangés, sur un sujet aussi casse-gueule que la ségrégation raciale aux États-Unis, ce n’est pas facile et pourtant, Kathryn Stockett y est parfaitement parvenu. ⇒ Lire la suite La route – Cormac McCarthy 2007 Editions de l’Olivier / 10/18 – 250 pages – € Le pitch L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. On ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes, car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie. Mon avis Prix Pulitzer 2007. Ce roman post-apocalyptique est un chef d’oeuvre terrifiant, qui ne manquera pas, j’en suis certain, d’inspirer indirectement quelques films d’horreur qui sauront en détourner les codes. L’écriture blanche comme le paysage, couvert de cendres de McCarthy est somptueuse ; elle se développe dans un contexte qui en démultiplie les effets. C’est une écriture à l’os », qui vous prend là, de part et d’autre du larynx, et qui vous étouffe peu à peu. À la fin, vous avez des visions, par manque d’air, et vous voyez… la route. ⇒ Lire la suite No country for old men – Cormac McCarthy 2005 Points – 298 pages – € Le pitch À la frontière du Texas, Moss découvre un carnage un homme à moitié mort, d’autres déjà froids, des armes, de l’héroïne et deux millions de dollars. La tentation est trop forte. Mais on ne vole pas impunément des narco trafiquants. Moss devient l’objet d’une impitoyable chasse à l’homme. À ses trousses, un vieux shérif et un tueur psychopathe de la pire espèce… Mon avis Si vous ne devez lire que trois romans de Cormac McCarthy, un des auteurs majeurs de l’Amérique de la fin du XX° siècle, il faut absolument que celui-ci en face partie, car c’est un chef-d’oeuvre, au même titre que La route. Cette espèce de thriller – même si le terme n’est pas vraiment approprié – est probablement de son livre le plus accessible, car il y a une véritable intrigue, prenante, avec de nombreux rebondissements, qui fait office de colonne vertébrale au roman. Attention, l’oeuvre n’est pas d’une lecture facile pour autant l’histoire est terrible, l’ambiance oppressante, les faits sanglants. Le livre de Joe – Jonathan Tropper 2003 10/18 – 416 pages – € Le pitch A priori, Joe Goffman a tout pour lui un quatre pièces dans les quartiers chic de Manhattan, des aventures sentimentales en série, une décapotable dernier cri et des dollars comme s’il en pleuvait. Une vie de rêve née deux ans plus tôt, avec la parution de son premier roman Bush Falls, un best-seller corrosif rapidement adapté à l’écran. Dans ce livre, il évoquait une adolescence passée entre un père et un frère moins préoccupés à l’aimer qu’à marquer des paniers au basket, ses deux meilleurs amis ne trouvant rien de mieux à faire que d’afficher leur relation homosexuelle dans une petite ville de province très conservatrice ! Seulement voilà, ce passé riche en névroses irrécupérables refait surface lorsque le père de Joe plonge brutalement dans le coma. Contraint de courir à son chevet, le romancier, qui n’a pas remis les pieds à Bush Falls depuis dix-sept ans, va se frotter à l’hostilité des résidents locaux, bien décidés à lui faire payer ses écarts autobiographiques. Mon avis Dès son premier roman, en 2004 – car Le livre de Joe est un premier roman, aussi incroyable que cela puisse paraître quand on découvre la maîtrise narrative déployée et la maturité des thèmes abordés – Tropper a remporté un très grand succès, d’ailleurs plus commercial que critique. Car, voilà son seul malheur, sa plume terriblement spirituelle et sa manière de se moquer apparemment des sujets les plus graves ont souvent généré une bonne dose de dédain de la part des pisse-vinaigres de la critique. Ne vous fiez pas à ces empêcheurs de tourner en rond. Si Jonathan Frenzen vous barbe, si Richard Ford vous endort, précipitez vous sur les romans de Jonathan Tropper ! ⇒ Lire la suite Le dernier arbre – Tim Gautreaux 2003 Points – 480 pages – € Le pitch Byron Aldridge, constable d’une scierie de Louisiane, noie dans l’alcool et la musique les traumatismes de la Grande Guerre. Pour le sauver, son frère Randolph rejoint l’exploitation. L’un fait régner l’ordre à coups de feu, l’autre croit au dialogue. Au cœur des marais, les deux frères vont devoir s’allier pour affronter les Buzetti, gangsters propriétaires du saloon, qui ont juré de les tuer avant le dernier arbre coupé… Mon avis Comment ai-je découvert Tim Gautreaux ? Eh bien… un peu malgré moi, car l’auteur américain n’est quasiment pas connu en France et, il faut le dire, le titre et la couverture de son roman le plus connu sont bien peu engageants ! Heureusement, quelque chose dans le pitch du Dernier arbre m’a accroché l’œil et, même si l’ouvrage est resté sur une étagère plus d’un an, j’ai fini par l’ouvrir. Dès le premier chapitre magie littéraire, j’ai été aspiré et transporté dans le temps l’après première guerre mondiale, l’espace le fin fond de la Louisiane et, dès lors, plus rien n’a compté… Disons le tout net ce premier roman de Tim Gautreaux, publié en France mais le deuxième dans l’ordre chronologique écrit à l’âge à l’âge de 56 ans, est un grand livre. ⇒ Lire la suite Le déclin de l’empire Whithing – Richard Russo 2001 10/18 – 640 pages – € Le pitch Bienvenue à Empire Falls, autrefois puissant centre industriel du Maine, à présent livré à la faillite et l’ennui. Miles Roby est gérant d’un snack. Sa femme l’a quitté, leur fille fait sa crise d’adolescence, Max, son père, est un profiteur excentrique, et Mrs Whithing, sa patronne, le tyrannise. Coincé dans cette vie misérable, hanté par le souvenir d’une mère dévouée, Miles veut comprendre. Entre secrets et mensonges, drames et joies, les histoires se mêlent dans cette fresque romanesque, prix Pulitzer 2002, où Richard Russo dresse avec humour et tendresse le portrait de l’Amérique d’aujourd’hui. Mon avis Richard Russo est un des auteurs américains majeurs de ses trente dernières années et, s’il ne fallait qu’un exemple pour le démontrer, c’est certainement avec ce merveilleux roman, son chef d’oeuvre, qu’il faudrait le faire. Voilà, je n’ai rien d’autre à ajouter. Lisez le. Non, cela ne vous suffit pas ? Vous ne me faites pas confiance ? Quel dommage… me voilà donc obligé de m’employer à vous en convaincre ! ⇒ Lire la suite La dernière récolte – John Grisham 2001 Pocket – 456 pages – € Le pitch ous les étés, dans la bourgade de Black Oak, Arkansas, les paysans se préparent à la récolte du coton. La ferme Chandler, dirigée par le solide grand-père Eli, recrute les indispensables saisonniers, » ceux des collines » et les Mexicains. Ensemble, ils ramasseront le coton avant la saison des inondations. Pour le petit Luke Chandler, c’est toujours l’occasion de rencontres, même si la cueillette est difficile pour un enfant de sept ans. Mais Luke ne compte pas rester à la ferme plus tard, c’est sûr, il deviendra professionnel de base-ball… Pour l’heure, au cours de ce qui sera sa dernière récolte, Luke va cueillir les premières leçons de la vie. Et elles ne seront pas toujours aussi douces que du coton… Mon avis Mine de rien, au cas où certains l’ignoreraient, John Grisham est un homme du sud. Né dans l’Arkansas, il a passé l’essentiel de son enfance, de son adolescence et de ses études dans le Mississipi, où il devient avocat pendant dix ans avant d’être élu à la chambre des représentants. C’est donc un vrai gars du deep south. Tout cela pour en arriver au fait qu’au delà de sa réputation de meilleur auteur de thriller juridique genre qu’il a probablement d’ailleurs inventé, il n’a jamais laissé tombé les thèmes du sud. Mais s’il a situé nombre de ses romans dans un cadre géographique et thématique du sud des Etats-Unis, La dernière récolte est certainement son roman le plus personnel, dont l’inspiration autobiographique transparaît dès la première page. C’est en effet un jeune garçon, Luke, qui est le narrateur. A travers sa vision de gamin, c’est toute une époque et un cadre de vie qui resurgissent, sous les yeux du lecteur. ⇒ Lire la suite Mille femmes blanches – Jim Fergus 1998 Pocket – 512 pages – € Le pitch En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles… L’une d’elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l’agonie de son peuple d’adoption… Mon avis Lorsque ce roman sort en France, en 2000, publié par Le Cherche Midi, l’éditeur est bien incapable d’imaginer le succès qu’il va remporter. Ce récit a certes reçu un accueil largement positif, deux ans plus tôt, aux mais de là à vendre plus de 400 000 exemplaires sur notre territoire, grâce à la magie du bouche-à-oreille… ! En découvrant cette histoire, près de vingt ans plus tard, il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre les raisons de ce vif succès Mille femmes blanches est le prototype absolument parfait du roman à trame historique à la fois bien écrit le style est d’une fluidité parfaite, très habilement composé, mêlant aventures exotiques, pédagogie historique et ethnique, tout en délivrant un message humaniste sincère… ⇒ Lire la suite L’homme qui voulait vivre sa vie – Douglas Kennedy 1998 Pocket – 512 pages – € Le pitch Un poste important, une vaste maison, une femme élégante, un bébé pour tout le monde, Ben Bradford a réussi. Pourtant à ses yeux, rien n’est moins sûr de son rêve d’enfant – être photographe – il ne reste plus rien. S’il possède les appareils photo les plus perfectionnés, les occasions de s’en servir sont rares. Et le sentiment d’être un imposteur dans sa propre existence est de plus en plus fort. Mon avis L’homme qui voulait vivre sa vie est le premier roman de Douglas Kennedy si l’on met de côté le merveilleux Cul de sac, renommé Piège nuptial. C’est aussi celui qui m’a fait découvrir ce très grand écrivain populaire – dans le sens noble du terme – alors que sa notoriété n’avait pas encore explosé. C’est aussi probablement son livre le plus efficace, si ce n’est son meilleur, car on y trouve tout ce qui fera de Kennedy, pendant plus de dix ans, un des plus grands story teller du début du siècle. On y trouve déjà son truc » narratif, avant qu’il n’en fasse – parfois – un procédé la bascule d’un destin. Un homme, installé confortablement dans sa vie, va prendre de plein fouet un événement qui va le contraindre à se réinventer et à passer à autre chose. Je ne vais pas y aller par quatre chemins ce roman est une merveille de tourne page, un prototype du genre. ⇒ Lire la suite Minuit dans le jardin du bien et du mal – John Berendt 1994 Pocket – 388 pages – € Le pitch Savannah, Géorgie, une ville orgueilleusement repliée sur elle-même depuis des siècles, dernier vestige du vieux Sud. John Berendt, un journaliste new-yorkais, y débarque un jour et, littéralement envoûté par l’élégance mystérieuse de la cité, il décide de partir à sa découverte. Pendant huit ans, il analyse la société savannahienne avec une minutie digne d’un entomologiste. Il va être le témoin d’événements extraordinaires et rencontrer des personnages extravagants un vieux Noir, qui s’obstine à promener un chien mort depuis vingt ans, un biologiste névropathe qui menace d’empoisonner la ville entière , un sublime travesti noir prénommé Chablis, une femme, médecin vaudou qui se livre à d’étranges pratiques la nuit dans les cimetières, un richissime antiquaire, meurtrier de l’un de ses amants, dont l’incroyable procès-fleuve va déchaîner les passions… Mon avis Nombreux sont les cinéphiles amateurs du beau film de Clint Eastwood. Mais quand je leur explique qu’il s’agit de l’adaptation d’un des chefs-d’oeuvre de la littérature américaine, ils sont la plupart du temps complètement surpris. En France, personne ne connaît ce merveilleux récit, alors que c’est un best-seller absolu aux États-Unis. Il est donc temps que j’en fasse la promotion ! Tout d’abord, une précision ce livre est l’exact mélange entre un roman et une chronique documentaire, un mélange tout à fait unique à ma connaissance dans la littérature. ⇒ Lire la suite de mon avis Le droit de tuer – John Grisham 1994 Pocket – 696 pages – € Le pitch À Clanton, dans le Mississippi, la petite Tonya Hailey est sauvagement violée et torturée. En plein tribunal, son père, Carl Lee, tue les deux accusés. Son sort semble scellé la chambre à gaz. En effet, nous sommes dans le sud des États-Unis et Carl Lee est afro-américain… Mais Jake, un jeune avocat blanc, décide de le défendre. Le Ku Klux Klan fait front. Bientôt la haine embrase la petite ville de Clanton… Mon avis Un des grands romans de John Grisham – un homme du sud il faut absolument lire La dernière récolte qui représente l’essence même du roman sudiste – sur le racisme ordinaire si l’on peut dire ! des états du sud des Etats-Unis. Sur près de 700 pages, l »histoire est terrible, passionnante, haletante. Elle se déroule à une époque où cela ne dérangeait pas tant de monde que ça de voir des hommes avec des robes et des cagoules défiler dans les rues… Grisham parvient, comme dans tous ses meilleurs thrillers juridiques, à insérer et magnifier un sujet sociétal ou politique majeur dans le cadre d’un procès. Je vous défie de ne pas avoir les tripes nouées à la lecture de certains passages ! Voilà le plus grand talent de Grisham parvenir à sortir d’un classique sujet théorique et le personnaliser jusqu’à ce que ses lecteurs se sentent moralement et personnellement impliqués… NB l’histoire sera prolongée des années plus tard par l’auteur dans un roman presque aussi réussi, L’allée du sycomore. Dîtes-leur que je suis un homme – Ernest J. gaines 1993 Editions Liane Levi – 304 pages – € Le pitch Dans la Louisiane des années quarante, un jeune Noir, démuni et illettré, est accusé d’avoir assassiné un Blanc. Au cours de son procès, il est bafoué et traité comme un animal par l’avocat commis d’office. Si le verdict ne fait aucun doute, l’accusé, lui, décide de mener un combat pour retrouver aux yeux de tous sa dignité humaine… Mon avis Une fois de plus, le syndrome du titre traduit de travers a frappé ! Si vous lisez ce merveilleux texte – ce dont j’espère vous convaincre ! -, vous comprendrez mon étonnement à la découverte du titre original A lesson before dying. Un titre tellement, tellement plus beau, mais aussi fidèle à l’esprit du roman ! Mais fi de ces remarques liminaires ! Attaquons-nous au cœur du sujet la promotion du chef-d’oeuvre d’Ernest J. Gaines. Car ce roman de trois cents pages au style sec comme une barre de céréales mais au cœur fondant comme le plus délicieux des gâteaux à la crème à la réflexion, je ne suis pas certain que l’excellence de mes métaphores gastronomiques vous frappe… est un des meilleurs livres américains que j’ai eu l’occasion d’apprécier sur le sujet de la négritude et de ses malheureux corollaires, le racisme et la ségrégation. Vous avez lu et apprécié Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, d’ Harper Lee, j’imagine ? Alors ce roman est pour vous. ⇒ Lire la suite de mon avis Une prière pour Owen – John Irving 1989 Points roman – 752 pages – € Le pitch » Quand meurt, de façon inattendue, une personne aimée, on ne la perd pas tout en bloc ; on la perd par petits morceaux, et ça peut durer très longtemps. » Depuis le Canada où il s’est installé, John évoque avec nostalgie le puzzle de sa jeunesse, dans une petite ville du New Hampshire la vie de collégien, les premiers émois amoureux, la quête du père inconnu, les débuts sournois de la guerre du Vietnam ; et par-dessus tout l’amitié parfaite avec Owen – l’irrésistible Owen qui s’était voué à la double tâche de réparer le tort causé à John et de sauver le monde. Mon avis Probablement le sommet de l’oeuvre romanesque de John Irving, Une prière pour Owen est un roman complexe et simple à la fois, drôle et terriblement triste, optimiste et profondément pessimiste, porteur d’une réflexion profonde sur la nature et la destinée humaine. Indispensable. Dalva – Jim Harrison 1988 10/18 – 471 pages – € Le pitch Pour reprendre le contrôle de sa vie, Dalva s’installe dans le ranch familial du Nebraska et se souvient l’amour de Duane, les deuils, l’arrachement à ce fils nouveau-né qu’elle cherche obstinément. Meurtrie mais debout, elle découvre l’histoire de sa famille liée à celle du peuple sioux et d’une Amérique violente. Chef-d’œuvre humaniste, Dalva est un hymne à la vie. Mon avis Jim Harrison est l’écrivain des grands espaces, mais aussi celui qui a porté pour la première fois l’attention de la littérature américaines sur les minorités indiennes. Depuis, combien d’auteurs ont-ils repris le flambeau, rendant le genre incroyablement populaire ? Des dizaines ! A lire, indispensable, au même titre que les nouvelles rassemblées sous le titre Légendes d’Automne. Beignets de tomates vertes – Fannie Flag 1987 J’ai lu – 473 pages – € Le pitch Evelyn Couch, une femme entre deux âges Je suis trop jeune pour être vieille et trop vieille pour être jeune » dit-elle, dépressive, rend visite à une parente dans un hôpital. Là, elle fait la rencontre d’une charmante octogénaire, Ninny Threadgoode, qui lui raconte des histoires vécues soixante ans plus tôt. Cette rencontre va bouleverser sa vie. Mon avis Ce roman publié en 1987 fait partie d’une catégorie bien particulière celle des œuvres qui ont remporté un succès formidable au moment de leur sortie dans leur pays d’origine puis qui, dans les vingt ans qui ont suivi, ont vu leur notoriété cannibalisée par l’adaptation cinématographique. Demandez autour de vous vous verrez que le titre évoque le film excellent d’ailleurs dans la plupart des esprits. Et pourtant… quel bouquin formidable ! Formidable dans sa composition, complexe, ambitieuse, avec une multitude de courts chapitres où se croisent les voix de différents narrateurs et d’une chronique de journal au fil du temps un demi-siècle, avec des allers et retours incessants. Formidable dans son contenu avec de nombreux sujets très sérieux le racisme en premier plan, mais aussi la misère, le féminisme, l’homosexualité traités avec un talent fou. ⇒ Lire la suite Lonesome dove – Larry McMurtry 1985 Gallmeister – 1184 pages – 2* € Le pitch À Lonesome Dove, Texas, les héros sont fatigués. Augustus McCrae et Woodrow Call ont remisé leurs armes après de longues années passées à combattre les Comanches. En cette année 1880, pourtant, l’aventure va les rattraper lorsqu’ils décident de voler du bétail au Mexique et de le convoyer jusque dans le Montana pour y établir un ranch. Commence alors un immense périple à travers l’Ouest, au cours duquel le convoi affrontera de violentes tempêtes, des bandes de tueurs et d’Indiens rebelles… et laissera de nombreux hommes derrière lui. Mon avis Lonesome dove est un roman d’aventure, c’est aussi un pur roman western au cours duquel, pendant 1 200 pages, le lecteur suit une bande de cowboys décidés à voler, puis à convoyer un immense troupeau de vaches tout le long de la côte ouest américaine, du sud au nord. Attention ne fuyez pas ! Les mots western et cowboys évoque chez les français, la plupart du temps, des films un peu surannés avec John Wayne en héros fort et solitaire ou, au mieux quelques longs métrages où Clint Eastwood cligne des yeux en regardant le soleil se coucher à l’horizon… et pourtant, Lonesome dove est à mille lieues de ces images d’Epinal ! Non, je peux vous l’assurer, Lonesome dove est un des plus beaux romans d’aventure psychologique de toute l’histoire de la littérature américaine. Rien que ça. ⇒ Lire la suite La conjuration des imbéciles – John Kennedy Toole 1980 10/18 – 448 pages – € Le pitch À trente ans passés, Ignatus vit encore cloîtré chez sa mère, à La Nouvelle-Orléans. Harassée par ses frasques, celle-ci le somme de trouver du travail. C’est sans compter avec sa silhouette éléphantesque et son arrogance bizarre… Chef-d’oeuvre de la littérature américaine, La Conjuration des imbéciles offre le génial portrait d’un Don Quichotte yankee inclassable, et culte. Mon avis Passer des heures ou plutôt des pages à vous convaincre de vous précipiter sur ce roman unique serait inutile. Sachez juste, s’il vous ne l’avez pas déjà découvert auparavant par vous-même – ce qui ne doit pas être le cas car, si vous lisez ce commentaire, c’est que vous n’aviez pas jusqu’à maintenant entendu parler de ce livre, sinon pourquoi perdre votre temps ? – que ce texte possède une signature » d’édition unique dans la littérature. L’éditeur Walter Percy reçoit, en 1976, une femme qui l’exhorte à lire le manuscrit posthume écrit par son fils avant son suicide à l’âge de 31 ans, persuadé de son absence de talent littéraire. Un peu contre son gré, il plonge dans cet énorme roman 500 pages ultra serrées en édition poche et découvre, totalement ahuri, qu’il s’agit d’une oeuvre majeure, inclassable. Le livre est publié, remporte un succès phénoménal et remporte le prix Pulizer en 1981. ⇒ Lire la suite True Grit – Charles Portis 1968 Editions Le rocher – 253 pages – € Le pitch Une adolescente très têtue venge la mort de son père. Elle se fait aider d’un marshal borgne et d’un texas ranger assoifé d’argent. Mon avis Le pitch de l’éditeur est un peu court. Mais s’il résume bien l’histoire, qui est d’une certaine façon d’une linéarité exemplaire, il ne met absolument pas en valeur ce petit chef-d’oeuvre littéraire, connu uniquement en France pour l’adaptation très fidèle qu’en ont fait les frères Coen, mais publié uniquement en 2011 avec une préface de Dona Tartt. Un livre qui fait pourtant un carton aux États-Unis depuis sa sortie en 1968, où il est même devenu un vrai classique. Inconnu ? Alors, précipitez-vous sur ce merveilleux livre, même si l’univers du Far West » ne vous concerne pas du tout ! ⇒ Lire la suite Outsiders – Hinton 1967 Le livre de poche – 220 pages – € Le pitch 1966. Tucsa, Oklahoma. Deux bandes rivales, les Socs, la jeunesse dorée de la ville, et les Greasers, sortes de blousons noirs aux cheveux gominés, se livrent une guerre sans merci. Ponyboy Curtis, quatorze ans, est un Greaser. Il traîne dans les rues avec ses copains qui, comme lui, sont des loubards. Mais le meurtre d’un Soc bouleverse brutalement sa vie insouciante, le mettant hors la loi. Au fil d’événements dramatiques, le jeune garçon va devenir adulte et faire l’apprentissage de l’amour et de la mort. Devenu un best-seller, Outsiders a été adapté au cinéma par Francis Ford Coppola, avec Matt Dillon dans le rôle principal. Mon avis Quel plaisir ! Aujourd’hui, j’ai la chance de m’adonner à nouveau à mon activité favorite mettre ou remettre sous les feux des projecteurs un merveilleux livre un peu oublié, pour en faire profiter le plus grand nombre ! Rien que pour ce plaisir, cela valait le coup de créer ce site, je vous l’assure ! Je suis arrivé à ce court roman, il y a bien des années, comme souvent, par le chemin détourné de ma passion cinéphile. Outsiders a en effet adapté au cinéma par le grand Francis Ford Coppola au début des années soixante, à l’époque où sa réussite commerciale lui permettait de monter à peu près n’importe quel projet et avant que l’échec de ses studios American Zoetrope ne crashent sa carrière. Coppola adaptera d’ailleurs la même année un autre court roman de l’auteur Rumble fish. Hinton avait tout juste seize ans quand elle a écrit ce court récit qui met en scène deux bandes d’adolescents rivales, au fin fond de l’Amérique profonde. Comme dans West Side Story, l’affrontement des deux bandes va dégénérer et tourner au drame. ⇒ Lire la suite Little big man – Thomas Berger 1964 Gallmeister – 736 pages – € Le pitch Je m’appelle Jack Crabb. J’ai cent onze ans ; j’ai vécu la moitié de ma vie chez les Blancs et l’autre parmi les Indiens cheyennes. J’ai été pionnier, éclaireur, as de la gâchette, chasseur de bisons. J’ai aussi été prospecteur, joueur professionnel et tricheur, polygame et soldat. J’ai côtoyé Wyatt Earp, Buffalo Bill et le général Custer, ainsi que pas mal de braves et de chefs de différentes tribus. Je suis le seul survivant de la bataille de Little Bighorn et le dernier témoin de la conquête de l’Ouest, qui ressemble à tout ce que vous voulez, sauf à ce qu’on vous montre au cinéma. Avant de perdre la mémoire, je vais vous raconter ma vie. Mon avis Vous connaissez certainement le film Little big man. Forcement, si vous êtes un brin cinéphile. Mais je suis persuadé que, comme moi, vous n’aviez jusqu’à ce jour jamais entendu parler du roman dont est tiré le chef-d’œuvre d’Arthur Penn. Normal aucun éditeur ne s’est donné la peine de le mettre vraiment en avant. C’est désormais chose faite, car aux éditions Gallmeister, que je tiens une fois de plus à saluer pour sa capacité à faire vivre – ou revivre – de grands romans américains de ce côté-ci de l’Atlantique. Et c’est un bonheur, car le roman d’une vie de Thomas Berger est tout simplement exceptionnel ! ⇒ Lire la suite Vol au dessus d’un nid de coucou – Ken Kesey 1962 Le livre de poche – 480 pages – € Le pitch Un monde de carton-pâte peuplé de personnages en trompe-l’oeil, surgis de quelque histoire de fou qui serait vraiment drôle si ces héros n’étaient pas des types en chair et en os… » Devenu un classique contemporain, le roman de Ken Kesey, paru en 1962, n’a rien perdu de sa puissance. Il plonge dans le chaos d’un hôpital psychiatrique où l’infirmière en chef Ratched règne en maître sur son service. Jusqu’à l’arrivée de McMurphy, un criminel qui simule la folie pour échapper à la prison. Rebelle et gouailleur, bien décidé à redistribuer les cartes et à redonner un peu de dignité et d’espoir aux malades, il engage alors à ses risques et périls une résistance acharnée contre l’institution. Criant de vérité, Vol au-dessus d’un nid de coucou est une dénonciation en règle de l’enfermement psychiatrique, un hymne à la vie envers et contre tous. Mon avis L’histoire de la littérature est parsemée de romans dont l’adaptation au cinéma a cannibalisé la réputation, au point de les rendre quasiment invisibles. Mais rares sont ceux qui, comme Vol au dessus d’un nid de coucou, ont été littéralement aspiré par le vortex de la célébrité d’un long métrage. C’est sans doute la raison pour laquelle, pendant de très nombreuses années, j’ai totalement ignoré que le splendide film de Milos Forman était tiré d’une oeuvre littéraire ! Mais, même une fois découvert, comment parvenir à se plonger dans le roman de Ken Kesey en mettant de côté les innombrables images du film gravées dans sa mémoire ? Les grimaces de Jack Nicholson ? Le géant indien muet jouant au basket ? L’infirmière en chef sadique ? La sortie de pêche en mer ? Les séances d’électrochoc ? Impossible tout simplement impossible de les oublier. Alors, je me suis lancé, la tête pleine d’images et d’émotions revisitées. Et, miracle, j’ai découvert – presque redécouvert, en fait ! – un grand roman. ⇒ Lire la suite Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee 1960 Le livre de poche – 320 pages – € Le pitch Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Mon avis Tous les Américains ont lu le chef-d’oeuvre qu’est Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur à l’ nombreux jeunes lecteurs en ont fait de même en France, surtout au cours de ces dernières années, qui correspondent à une nécessaire période de réhabilitation d’Harper Lee. Jusqu’à il y a peu, notre beau pays n’avait pas su saluer ce chef d’oeuvre à la mesure de sa qualité. Mais je croise encore parfois certaines personnes qui n’ont pas eu le plaisir de lire ce classique instantané. Paradoxalement, je trouve cela formidable tant d’innocents à convertir ! Tant d’heures de plaisir à venir pour eux ! Alors, si vous en êtes de ces innocents !, précipitez-vous sur ce chef-d’oeuvre d’humanisme, qui traite avec tant de subtilité le sujet de la ségrégation des noirs blacks,afro-américains, le terme que vous préférez aux États-Unis, tout en développant ce que je considère comme parmi les plus belles pages écrites sur l’enfance au cours du siècle dernier. ⇒ Lire la suite Butcher’s crossing – John Williams 1960 10/18 – 336 pages – € Le pitch Dans les années 1870, persuadé que seule la nature peut donner un sens à sa vie, le jeune Will décide de quitter le confort de Harvard pour tenter la grande aventure dans l’Ouest sauvage. Parvenu à Butcher’s Crossing, une bourgade du Kansas, il se lie d’amitié avec un chasseur qui lui confie son secret il est le seul à savoir où se trouve l’un des derniers troupeaux de bisons, caché dans une vallée inexplorée des montagnes du Colorado. Will accepte de participer à l’expédition, convaincu de toucher au but de sa quête. Le lent voyage, semé d’embûches, est éprouvant mais la vallée ressemble effectivement à un paradis. Jusqu’à ce que les deux hommes se retrouvent piégés par l’hiver… Mon avis Si je me suis lancé dans la lecture de Butcher’s crossing, c’est avant tout sur les promesses conjuguées de la magnifique couverture, d’une part, et du pitch de la quatrième de couverture, particulièrement séduisant. Mais c’est aussi, lorsque j’ai réalisé, très vite, que l’oeuvre était le deuxième roman de John Williams sur trois écrits, seulement, tout au long de sa vie, achevée en 1990 j’ai découvert ce magnifique auteur il y a quelques années grâce à Stoner, formidable récit traduit en français grâce à Anna Gavalda. Pourtant, ici, strictement aucun rapport avec Stoner, récit de la vie désastreuse d’un fils de paysan devenu professeur de littérature américaine. Juste un récit du midwest, une plongée dans les profondeurs du Kansas en 1870. Quatre hommes qui partent chasser le bison et affronter les merveilles, mais surtout les terribles dangers de la nature alors quasi inviolée. Ce roman s’inscrit donc dans la mouvance du récit historique américain, centré sur la conquête, à partir de la deuxième partie du XIX° siècle des territoires inconnus, à l’ouest, et des populations sauvages » que l’homme blanc affronte pour survivre et s’installer. ⇒ Lire la suite Peyton place – Grace Metalious 1956 10/18 – 696 pages – € Le pitch Etats-Unis, années 40. Peyton Place est une petite ville aux apparences tranquilles. Mais derrière les façades proprettes des demeures victoriennes ou celles plus vétustes des maisons des faubourgs, des drames se jouent. Dans les beaux quartiers, Allison ignore tout du secret qui entoure sa naissance et du passé sulfureux de sa mère. Tout ce qui lui importe pour le moment est l’amitié de la jolie Selena Cross, issue des taudis de la ville, qui subit les violences d’un beau-père alcoolique… Chronique au vitriol d’une petite ville américaine, où la condition des femmes est sans cesse bafouée, Peyton Place fit scandale lorsqu’il parut en 1956. Il est aujourd’hui devenu un best-seller international. Mon avis Peyton Place, c’est peut être un nom qui résonne faiblement dans votre mémoire, et encore… Avant de me plonger dans la sortie en poche de cette réédition merci aux Presses de la Cité d’avoir pris la peine de remettre ce petit bijou à la disposition des français d’un roman de 1956, je n’avais que vaguement entendu parlé d’un feuilleton des années 50 qui avait eu un succès fou aux Etats-Unis. Mais après avoir refermé le très épais volume près de 700 pages en édition poche, j’étais bien mieux informé grâce à la remarquable postface d’Ardis Cameon 35 pages passionnantes. J’ai pu alors remettre les choses en perspective et reconstituer l’étonnante histoire ce livre remarquable. ⇒ Lire la suite Le passage du canyon – Ernest Haycox 1945 Actes sud/Babel – 368 pages – € Le pitch Oregon, 1850. Quand Logan Stuart, aventurier et homme d’affaires, arrive à Jacksonville, il découvre une bourgade sur laquelle plane la menace des Indiens… mais aussi les rivalités qui opposent prospecteurs, paysans et autres émigrants. Il va alors se retrouver au cœur de tous ces conflits. Une bagarre qui éclate, un joueur prêt à tuer pour dissimuler ses dettes, des rumeurs qui courent, des colons soudainement massacrés, et voilà que toute une société animée par la passion de l’argent ou du jeu, l’amitié profonde ou les liaisons cachées, est sur le point d’exploser. Mon avis Ernest Haycox est un auteur américain ayant vécu très exactement 1899/1950 la première partie du XX° siècle. Polygraphe assumé une trentaine de romans, une centaine de nouvelles, il a connu dans son pays une vraie gloire de son vivant, porté par les très nombreuses adaptations de ses romans au cinéma, à la grande époque d’Hollywood. Et en France ? Rien de rien, inconnu au bataillon ! Heureusement que, ces toutes dernières années, le grand réalisateur Bertrand Tavernier et les éditions Actes sud ont décidé de mettre – enfin ! – en lumière son œuvre, auprès des lecteurs français. Heureusement, car quel grand écrivain que cet amateur de l’histoire fondatrice des Etats-Unis, dont l’essentiel de l’œuvre se déroule sur toile de fond de la conquête de l’ouest ! Après avoir ouvert la porte de sa bibliographie par le chef-d’œuvre Les fugitifs de l’Alder Gulch, j’ai poursuivi ma visite par le tout aussi brillant et attachant Le passage du Canyon, dans lequel j’ai retrouvé tout ce qui avait fait mon admiration et mon plaisir lors de ma lecture des fugitifs. Les livres d’Haycox ne sont que charme et paradoxes. ⇒ Lire la suite Les fugitifs de l’Alder Gulch – Ernest Haycox 1942 Actes sud/Babel – 384 pages – € Le pitch Au milieu des années 1800, un couple improbable s’enfuit pour rejoindre le nouvel eldorado de la vallée de l’Alder Gulch, dans le Montana, où des milliers de chercheurs d’or s’aventurent pour faire fortune. Jeff Pierce est traqué par le frère de l’homme qu’il a tué. Sa compagne de route, Diana Castle, cherche à échapper à un mariage arrangé. Quel avenir leur réserve cet Ouest sauvage où la loi est piétinée ? Avec ce portrait d’une communauté d’orpailleurs dans les contrées sauvages des États-Unis, Ernest Haycox se hisse au rang des plus grands auteurs de westerns. Il y déploie à merveille son art romanesque et sa connaissance de la nature humaine dans une authenticité parfaitement lyrique. Et offre au genre une héroïne forte et éclatante, un vent de modernité. Mon avis Vous savez quel est le plus grand plaisir d’un grand lecteur ? C’est de tomber, à peu près une fois par an, pas plus, parfois moins, sur un livre écrit par un auteur que l’on ne connait pas, dont on n’a même jamais entendu parler, et que ce livre se révèle être un vrai chef-d’œuvre, un très gros coup de foudre. C’est une rencontre de ce type que j’ai faite, ces derniers jours, avec Ernest Haycox. Une fois le roman terminé, sidéré pas le roman, le lecteur !, j’ai découvert qu’Haycox était considéré aux Etats-Unis comme un auteur majeur… de la première partie du XX° siècle, puis qu’il est mort prématurément en 1950. Un grand spécialiste de la littérature de l’ouest, de la littérature de western diraient certains, même si ce vocable me parait très réducteur, voire un peu péjoratif de ce côté ci de l’Atlantique. Sous les dehors rugueux d’une apparente histoire d’hommes et de femmes, plongés dans la sauvage atmosphère de la ruée vers l’or des 1860’s tout le récit, y compris les détails, s’appuie sur des faits réels, se cache un trésor de récit gorgé d’humanité et de violence, de délicatesse de sentiments et de violence terrifiante. ⇒ Lire la suite Les romans noirs, policiers, thrillers Mascarade – Ray Célestin 2017 10/18 – 628 pages – € Le pitch » C’est la guerre. En temps de guerre, on tire avant de discuter. » L’agent de police William Shoemaker, Chicago, 1925. Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, Chicago vit au rythme du jazz, de la prohibition, et surtout du crime. Alors que des mafieux et des politiques meurent empoisonnés après un dîner, les détectives Michael Talbot et Ida Davis enquêtent sur la disparition, à la veille de leur mariage, d’un couple de fiancés appartenant à la plus riche dynastie de la ville. Au même moment, Jacob Russo, photographe pour la police, se trouve confronté à une scène de crime qui lui en rappelle effroyablement une autre. Inspirée de faits réels, une histoire de sang et de swing sur fond de guerre des gangs. Mon avis Ray Célestin est le jeune auteur de polar qui monte. Après un premier titre très remarqué en 2015, Carnaval, élu meilleur premier roman de l’année par l’Association des écrivains anglais de polar car, certes, Célestin est anglais, mais ses romans sont plus américains que nature !, il publie en 2017 Mascarade. Impossible de ne pas remarquer la magnifique couverture; impossible aussi de ne pas être tenté par le pitch de l’éditeur. Imaginez un roman se déroulant à Chicago en 1925, sur fond de prohibition, en pleine guerre des gangs avec des personnages – au rôle consistant – de la pointure d’Al Capone alors patron » de la ville et Louis Armstrong alors jeune instrumentiste sur le point de devenir une star… ?! Comment résister ? Impossible. Alors je n’ai pas résisté… et je n’ai pas été déçu ! ⇒ Lire la suite Darktown – Thomas Mullen 2016 Rivages/noir – 480 pages – € Le pitch Atlanta, 1948. Répondant aux ordres d’en haut, le département de police d’Atlanta est forcé d’embaucher ses premiers officiers noirs. Parmi eux, les vétérans de guerre Lucius Boggs et Tommy Smith. Mais dans l’Amérique de Jim Crow, un flic noir n’a pas le droit d’arrêter des suspects, de conduire des voitures de police ou de mettre les pieds dans les locaux de la police… Quand une femme métisse disparaît après avoir été vue pour la dernière fois dans la voiture d’un édile Blanc, Boggs et Smith soupçonnent leurs collègues de vouloir étouffer l’affaire. Leur enquête les confrontera à un policier brutal qui dirige depuis longtemps le quartier. Mon avis La lecture du pitch vous a donné l’eau à la bouche ? Oui ? C’est tout à fait normal, car l’idée de situer un roman policier dans le contexte historique – parfaitement véridique ! – d’un état ségrégationniste ayant permis à quelques noirs de devenir officiers de police est parfaitement géniale ! Alors n’hésitez pas une seconde à acheter cet épais roman près de 500 pages bien denses car les promesses du pitch sont tenues, largement. Darktown mérite son beau titre car son intrigue est digne d’un grand roman noir, et son atmosphère est souvent irrespirable. ⇒ Lire la suite Avant que tout se brise – Megan Abbott 2016 Le livre de poche – 416 pages – € Le pitch Elle a les épaules élancées, les hanches étroites et mesure moins de 1,55 mètre. À quinze ans, Devon est le jeune espoir du club de gymnastique Belstars, l’étoile montante sur qui se posent tous les regards, admiratifs ou envieux. Quand on est les parents d’une enfant hors norme, impossible de glisser sur les rails d’une vie ordinaire. C’est du moins ce que pense Katie, la mère de Devon, qui se dévoue corps et âme à la réussite de sa fille, même si cela demande des sacrifices. Lorsqu’un incident tragique au sein de leur communauté réveille les pires rumeurs, Katie flaire le danger et sort les griffes. Rien ni personne ne doit entraver la route toute tracée pour sa fille. Reste à déterminer quel prix Katie est prête à payer. Mon avis Situer un roman à suspens dans le milieu du sport de haut niveau, ah que voilà une excellente idée ! Sur ce point de départ assez original qui l’a visiblement merveilleusement inspiré, Megan Abbott – que j’avais repérée il y a trois ans pour Adieu Gloria, un délicieux premier roman noir à la manière de » façon 50’s, mais version féministe – a construit un thriller absolument scotchant, qui m’a absorbé pendant deux jours. Impossible de rendre les armes avant d’avoir terminé ce petit bijou de suspens, tant l’angoisse, distillée avec une technique diabolique par l’auteure, m’a saisi à la gorge ! ⇒ Lire la suite Gangsterland – Tod Goldberg 2014 10/18 – 456 pages – € Le pitch Tueur à la solde de la mafia de Chicago, Sal Cupertine est ce qui se fait de mieux dans le genre discret, redoutablement efficace et doté d’une mémoire hors norme. Jusqu’au jour où une opération tourne mal – très mal. Après avoir éliminé trois agents du FBI, Sal quitte la ville. Sa carrière est terminée. À moins que… Une opération chirurgicale plus tard, Sal Cupertine n’est plus voici David Cohen, rabbi à Las Vegas au sein d’un temple réformé. Armé de sa Torah, il se prend rapidement au jeu. Mais ses employeurs n’en ont pas terminé avec lui. Le cimetière dont Cohen a la responsabilité est utilisé par la mafia comme plaque tournante de trafics en tout genre et, pour ne rien arranger, le FBI est toujours à ses trousses. Bandit d’un côté, homme de Dieu de l’autre, Sal ne va pas s’en tirer si aisément ! Mon avis Si, comme je l’imagine, vous venez de regarder la couverture – excellente ! – de ce roman puis de parcourir le pitch, vous devez être persuadé – comme je l’ai été, juste avant de l’acheter – qu’il s’agit d’un polar humoristique. Un tueur de la mafia italienne qui se retrouve dans la peau d’un rabbin, c’est l’occasion pour l’auteur de détourner tous les codes du genre et, par là même, la prévision d’un sacré bon moment pour le lecteur. Eh bien non ce livre n’est pas une parodie d’histoire de gangster ! Et ce n’est pas non plus un livre où vous risquez d’éclater de rire à tous les coins de page ! Par contre, l’anticipation d’une excellente lecture se justifie, largement, car ce bouquin un peu à part mérite vraiment le détour ! ⇒ Lire la suite La griffe du chien – Don Winslow 2005 Points roman – 832 pages – € Le pitch Art Keller, le seigneur de la frontière », est en guerre contre les narcotrafiquants qui gangrènent le Mexique. Adán et Raúl Barrera, les seigneurs des cieux », règnent sans partage sur les siccarios, des tueurs armés recrutés dans les quartiers les plus démunis. Contre une poignée de dollars et un shoot d’héroïne, ils assassinent policiers, députés et archevêques. La guerre est sans pitié. Mon avis Ce livre, un pavé de plus de 800 pages, est un roman, un thriller de la plus belle eau. Mais c’est aussi, en quelque sorte, une vaste fresque quasi documentaire sur la guerre menée par les États-Unis, avec plutôt moins que plus de réussite, contre les narcotrafiquants du reste du continent et plus particulièrement du Mexique, pendant plus d’une génération. Austère ? Que nenni ! Pas un instant ! Au contraire dans cette saga rédigée sous la forme d’un thriller, passionnante de bout en bout, vous allez trembler, pauvres lecteurs, mais aussi découvrir tout un monde et apprendre une somme d’informations hallucinante sur la guerre des cartels. ⇒ Lire la suite Shutter Island – Dennis Lehane 2003 Rivages noir – 392 pages – € Le pitch Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l’allure sinistre. C’est un hôpital psychiatrique pour assassins. Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l’une des patientes, Rachel Solando, manque à l’appel. Comment a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d’une malade ou cryptogramme ? Progressivement, les deux policiers s’enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu’au choc final de la vérité. Mon avis Shutter island est un livre un peu à part dans la bibliographie de Dennis Lehane. Tout d’abord, comme pour Mystic river, il s’agit d’un one shot », une histoire sans lendemain. ici, point de personnages récurrents comme dans la série des Patrick Kenzie et Angela Gennaro, où le tryptique allant de Un pays à l’aube à Ce monde disparu. ⇒ Lire la suite Ne le dis à personne… – Harlan Coben 2001 Pocket – 448 pages – €* Le pitch Pédiatre, David Beck exerce dans une clinique pour le compte de Medicaid, structure sociale qui prend en charge les pauvres sans couverture sociale. Il aime son métier et l’exerce avec passion. Mais sa vie a été brisée lorsque son épouse, Elizabeth, qu’il connaissait depuis l’enfance, fut assassinée par un tueur sadique qui marquait ses victimes au fer rouge. Huit ans après ce drame, il reçoit un étrange e-mail codé dont la clé n’était connue que de lui-même et d’Elizabeth. Abasourdi, David essaie de se souvenir des détails qui entourèrent l’assassinat de sa femme, dont le propre père, officier de police, identifia formellement le corps. Impatient, il guette le prochain message qui lui donne rendez-vous le lendemain. En cliquant sur un lien hypertexte, il découvre alors le site d’une caméra de surveillance de rue et dans la foule, il voit, stupéfait, passer Elizabeth qui le regarde en articulant Pardon, je t’aime »… Mon avis C’est avec Ne le dis à personne qu’Harlan Coben, en 2001, s’est fait – outre une véritable fortune – une réputation dans le monde entier. C’est avec l’adaptation de ce thriller que Guillaume Canet, en 2006, s’est fait vraiment un nom comme réalisateur et que François Cluzet a relancé et boosté sa carrière d’acteur. C’est dire si ce titre, considéré aujourd’hui comme l’archétype du thriller à clef » par tous les amateurs du genre, est porteur de réussite. A juste raison car, très objectivement, le scénario de ce roman conduit de main de maître par l’auteur est un modèle de mécanique, où chaque fin de chaque chapitre est l’occasion pour le lecteur de reprendre sa respiration Ne le dis à personne est un top Tourne Page ! ⇒ Lire la suite Le poète – Michael Connelly 1996 Le livre de poche – 768 pages – € Le pitch Le policier Sean McEvoy est retrouvé mort dans sa voiture. Chargé d’une affaire de meurtre abominable, son enquête n’avançait pas. Lorsqu’il apprend le suicide de son frère, Jack, son jumeau, journaliste de faits divers, refuse d’y croire. En cherchant à comprendre, il découvre d’autres cas de policiers apparemment poussés au suicide par des meurtres non résolus. Tous ont été retrouvés avec, à leur côté, des lettres d’adieu composées d’extraits de poèmes d’Edgar Poe. Un effrayant tableau d’ensemble commence à se dessiner. Jack fait pression sur les agents du FBI pour qu’une enquête soit ouverte sur ces suicides en série. Mon avis Tout le monde a lu, ou a au moins entendu parler du Poète de Connelly. Non ? Vous ne connaissez pas ? Heureux lecteur ou heureuse lectrice ! Vous ne savez pas la chance que vous avez vous allez enfin découvrir le meilleur roman de Michael Connelly, mais aussi, j’ose le dire, un des classiques absolus de la littérature policière ! Mais pour quelle raison, allez-vous me demander ? Oui, pourquoi Le poète est-il un chef-d’oeuvre ? Je vous remercie d’avoir posé cette excellente question ! La réponse est paradoxale parce qu’il ne ressemble pas aux autres livres de Connelly ! Ici, pas d’inspecteur Harry Bosch, le héros récurrent des romans de l’auteur. Et foin des personnages à la psychologie complexe qui font tout le charme de ses romans ! ⇒ Lire la suite Piège nuptial – Douglas Kennedy 1994 Pocket – 256 pages – € Le pitch Fasciné par une carte d’Australie, Nick, un journaliste américain, décide de tout plaquer pour atterrir à Darwin. Une nuit fatale, un accident avec un kangourou et sa rencontre avec la jeune et robuste Angie vont le mener au coeur du bush, au milieu de nulle part, au sein d’un clan d’allumés coupés du monde. Pris au piège, Nick va devoir user de tous les moyens possibles pour échapper à ceux qui l’ont adopté à son corps très défendant. En jeu sa survie, tant physique que mentale… Mon avis Attention Piège nuptial est le nouveau titre français 2009 du premier roman de Douglas Kenned, The Dead Heart, datant de 1994 et publié dans un premier temps en 1998 par Gallimard dans la Série Noire sous le titre Cul-de-sac. J’ai découvert ce titre de Kennedy dans sa première mouture, il y a une dizaine d’années, après avoir apprécié tous ses premiers romans américains » même s’il s’agit du plus francophone des romanciers américains !. Passé inaperçu lors de sa sortie, ce roman du bush australien est pourtant une vraie pépite, un petit bijou d’humour noir. L’histoire, totalement improbable, est à mille lieues des sources d’inspiration ultérieure de Kennedy. On pourrait la rebaptiser Cauchemar chez les readnecks », tant le sort de Nick, le héros qui raconte cette histoire, prend le lecteur aux tripes, qui se prend au jeu en se mettant à sa place. ⇒ Lire la suite de mon avis L’affaire pélican – John Grisham 1992 Pocket – 432 pages – € Le pitch Un flash spécial de la NBC plonge l’Amérique dans la stupeur. Le président des États-Unis annonce la mort de Jensen et Rosenberg, les deux plus hauts magistrats de la Cour suprême. Leur disparition, à quelques heures d’intervalle, ne peut être le fait d’une coïncidence. Or ni la CIA ni le FBI ne savent par où commencer l’enquête. Seule Darby Shaw, brillante étudiante en droit, établit un lien entre les deux assassinats. Avec l’aide d’un journaliste du Washington Post, elle défie un ennemi invisible aux moyens illimités… Mon avis Troisième roman de John Grisham, publié un an après l’incroyable succès de La firme, L’affaire pélican remporte un succès encore plus éclatant carrément vertigineux. En deux thrillers juridiques, l’auteur est devenu – avec Tom Clancy dont la carrière a démarré au même moment – un des deux principaux écrivains bestsellers américains. Mais était-ce mérité ? Allez, je ne vais pas faire durer le suspens ! L’affaire pélican est, sans doute, au sens propre du terme page turner, le meilleur Tourne Page de Grisham car c’est, probablement celui de ses romans qui présente la forme et le fond les plus évidents d’un thriller, juridique ou pas. Hollywood ne s’y trompera pas, en adaptant tout de suite le roman avec une Julia Roberts au sommet de sa jeune gloire de Pretty Woman. Je ne vais pas revenir ici sur les raisons qui font que John Grisham est le pape du genre, mais je vais juste expliquer pourquoi ce récit est une réussite quasi parfaite. ⇒ Lire la suite Les égouts de Los Angeles – Michael Connelly 1992 Le livre de poche – 576 pages – € Le pitch Né d’un père inconnu et d’une mère qui se prostituait, l’inspecteur Harry Hieronimus Bosch – comme le peintre – voudrait bien oublier la guerre du Vietnam où il nettoyait des galeries souterraines creusées par le Viêt-Cong. Malheureusement pour lui, l’un de ses anciens collègues, Billy Meadows, a été assassiné dans une canalisation d’écoulement des eaux de pluie d’Hollywood. Le meurtre étant lié à une affaire de braquage, il faudra bien que, secondé et manipulé par la belle Eleanor Wish, agent très spécial du FBI, il affronte à nouveau sa peur.* Mon avis Les égouts de Los Angeles est un récit fondateur pour Michael Connelly il s’agit de son premier roman policier il était auparavant journaliste. Et, forcément, première enquête pour Harry Hieronymus Bosch. Il faut absolument que vous lisiez ce superbe roman avant les autres, car vous y trouverez à peu près tout ce qui explique la psychologie de Bosch son enfance difficile, la guerre du Vietnam dont il ne sortira pas intact, avec les traumas liés – notamment – au monde souterrain cela joue un rôle dans cette histoire. ⇒ Lire la suite La firme – John Grisham 1991 Pocket – 480 pages – € Le pitch Son attaché-case à la main, un jeune homme court à perdre haleine dans les rues de Memphis. Il s’appelle Mitch McDeere troisième de sa promotion en droit à Harvard, il a surpris tout le monde en choisissant la firme Bendini, Lambert & Locke. Ce très confidentiel cabinet de Memphis a su, par des arguments irrésistibles, s’assurer sa collaboration. Alors vers quel contrat mirifique notre brillant juriste est-il en train de se ruer, au point d’en oublier la gravité nécessaire à la profession ? Mitch a une excellente raison pour courir ainsi sauver sa vie. Mon avis La firme est le second roman de John Grisham après Non coupable, publié en 1991, et celui qui l’a révélé au grand public. Quand je parle de grand public, c’est un terme bien en dessous de la vérité il vaudrait mieux parler d’immense public, car Grisham a, dès la sortie de ce livre, figuré dans le top cinq des auteurs les plus lus dans le monde… et cela fait un quart de siècle que cela dure, sans discontinuer, à raison d’un roman par an. Grisham est l’inventeur du thriller juridique ». L’auteur, avocat pendant près de dix ans avant de se lancer dans l’écriture, possède une connaissance solide des milieux juridiques ainsi que des procédures, tant civiles que pénales. Ces romans se passent presque tous sur une toile de fond juridique; non en fait, le juridique ne constitue pas un fond, mais bien la colonne vertébrale de ses romans ! Dans l’expression thriller juridique, comme vous l’avez brillamment remarqué, il y a le mot thriller. Comment parvenir à passionner un lecteur, le scotcher littéralement durant 400 pages qui, le plus souvent, décrivent avec précision les méandres d’un procès ? Trois moyens ⇒ Lire la suite Le silence des agneaux – Thomas Harris 1990 Pocket – 384 pages – € Le pitch Le FBI est mis en échec par un psychopathe qui accumule les meurtres dans le seul but de récupérer leur peau. Lorsqu’il enlève la fille d’un sénateur, les fédéraux confient à la jeune Clarice Starling, encore élève stagiaire, l’inquiétante mission d’interroger le Dr Hannibal Lecter, emprisonné à vie pour meurtres et cannibalisme. L’ancien psychiatre, grâce à ses connaissances sur la psychologie des déviants criminels, reste la seule personne à pouvoir mettre le FBI sur la piste du tueur. Lecter accepte de communiquer avec Clarice, mais à la condition qu’elle dévoile ses peurs, ses souvenirs d’enfance. En échange, il va peut-être l’aider à retrouver le tueur… Mon avis Courez lire, si ce n’est déjà fait, cet incroyable Tourne Page qui vous empêchera de dormir pendant une poignée de nuits La première, pour aller jusqu’au bout de la lecture de ce chef-d’oeuvre du thriller qui vous laissera, blême, aux lueurs de l’aube ce moment où, coïncidence, les vampires vont se réfugier dans leur cercueil !, Les suivantes, parce que vous aurez les images terribles du roman qui vous tourneront dans la tête ! Certains d’entre vous objecteront qu’ils ont déjà visionné le formidable film avec Anthony Hopkins et Jodie Forster. Ce serait pourtant une grave erreur de faire l’impasse sur le roman de Thomas Harris. Outre le fait qu’il va beaucoup beaucoup plus loin dans les détails que son adaptation sur pellicule et quels détails !, il est en tout point aussi parfait que le film même tension, même plongée dans la folie du plus grand et génial des psychopathes de l’histoire de la littérature ; et même final époustouflant ! ⇒ Lire la suite Le dahlia noir – James Ellroy 1987 Rivages Noir – 558 pages – € Le pitch Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d’une jeune fille de vingt-deux ans Betty Short, surnommée le Dahlia Noir, par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l’une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique. Quarante après, James Ellroy s’est penché sur l’affaire Betty Short et lui a donné une solution romanesque, qu’il dédie à sa propre mère, elle-même assassinée le 22 juin 1958. Octobre rouge – Tom Clancy 1984 Le livre de poche – 505 pages – € Le pitch Le bâtiment le plus précieux de la flotte soviétique – un nouveau sous-marin balistique commandé par son plus brillant officier – tente de passer en Amérique. La flotte soviétique entière a reçu l’ordre de le traquer et de le détruire à tout prix. Si la flotte américaine parvient à localiser Octobre rouge à temps pour l’amener à bon port, ce sera le plus beau coup de tous les temps. Mais le sous-marin a deux millions de kilomètres carrés pour se cacher et un nouveau système de propulsion silencieux, impossible à détecter. La chasse dure dix-huit jours… À l’approche du but, tous les bâtiments convergent… Mon avis Tom Clancy est définitivement le pape du thriller espionnage/technologique, et Octobre rouge est la pierre angulaire de son oeuvre. Bien que le contexte politique la guerre froide, trente ans plus tard, ait beaucoup évolué quoi que…, ce roman n’a pas pris une ride. Avec sa précision habituelle dans sa documentation militaire c’est impressionnant de professionnalisme, Clancy vous embarque dans une épopée au suspens hallucinant, comme vous en lirez peu dans votre vie. ⇒ Lire la suite Rage noire – Jim Thompson 1972 Rivages/noir – 217 pages – € Le pitch C’est l’histoire d’un jeune noir à New York, dont la mère est blanche et qui ne connaît pas son père. Il a donc déjà des rapports terribles avec sa mère et, en plus, celle-ci l’oblige à coucher avec elle et c’est absolument épouvantable. Il atteint un degré de violence quasiment jamais atteint par un personnage de Thompson… Et ce môme a douze ou treize ans, et il joue au noir forcené, le couteau entre les dents. Chaque fois, tous les soirs, il s’écroule à cause du rôle qu’il est obligé de tenir. C’est réellement un concentré de toute l’oeuvre de Thompson. Mon avis Parfois, le titre français d’un roman trahit son esprit. Ici, ce n’est pas le cas, puisque le jeune héros qui n’a pas douze ou treize ans, comme l’écrit Aain Corneau dans le pitch, mais dix-huit est noir, et qu’il est en rage. Mais je préfère tout de même le titre américain Child of rage enfant de la rage. D’abord, parce que c’est un titre magnifique, mais aussi parce que cette notion d’enfant est absolument au centre du propos développé par Jim Thomson. Thomson, c’est le plus grand auteur de roman noir américain. Mais attention du noir de chez noir ! A chaque fois que je termine un de ces livres, je crois avoir atteint le fond de sa noircitude » qui est, ici, plutôt une négritude » mauvais jeu de mot, mais vous comprendrez mieux après avoir lu le roman, et à chaque fois, je découvre encore plus de profondeur à l’abîme. Mais avec Rage noir, l’auteur atteint vraiment le fond c’est d’ailleurs son dernier livre, publié en 1972. ⇒ Lire la suite Pierre qui roule – Donald Westlake 1970 Rivages/noir – 300 pages – € Le pitch À peine sorti de prison, Dortmunder retrouve son vieil ami AndyKelp qui lui propose un coup fumant subtiliser, au beau milieu d’une exposition, une émeraude de grand prix appartenant à un petit état africain. Facile ! Il suffit de réunir une bonne équipe et de concocter un plan à toute épreuve. Aussitôt dit, presque aussitôt fait. Mais en dépit d’une implacable préparation, les choses ont comme une fâcheuse tendance à dévier de leur cours. Il faut dire que l’un des complices de Dortmunder a la brillante idée d’avaler la pierre pour échapper à la police, alors forcément cela complique un peu la tâche. Mon avis Donald Westlake est réputé être l’auteur de roman policier le plus drôle du monde. Si vous vous lancez dans la lecture de Pierre qui roule et vous devez absolument le faire !, vous ne pourrez qu’en convenir; comme je l’ai fait, il y a quelques années. Il s’agit du premier titre mettant en scène Dortmunder, le héros récurrent de Westlake, ce cambrioleur qui parvient toujours, toujours, à se retrouver dans des situations absolument impossibles. Pour s’en sortir, Dortmunder va tenter des manœuvres improbables, toutes plus foireuses les unes que les autres, qui vont logiquement le plonger dans des situations encore plus inextricables si ! si ! c’est possible !. ⇒ Lire la suite Luke la main froide – Donn Pearce 1965 Rivages/Noir – 300 pages – € Le pitch Envoyé au bagne pour avoir vandalisé des parcmètres, Luke Jackson s’y lie d’amitié avec un autre détenu, Dragline, et devient très populaire grâce à son flegme et sa joie de vivre contagieuse, mais aussi parce que c’est un homme insoumis. Son personnage, symbole de la cool attitude et emblématique de son époque, finit par incarner une sorte de mythe anticonformiste. Un mythe que les forces de l’ordre ne toléreront pas très longtemps… Mon avis Comment ai-je pu passer à côté de ce fantastique bouquin jusqu’en 2014, alors que j’avais vu le film, comme beaucoup, trente ans plus tôt ? Mystère. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour bien faire, et j’espère pouvoir ici vous faire gagner le temps que j’ai perdu de mon côté ! Ce roman est donc très peu connu. Pour quelle raison ? Je l’ignore, c’est une vraie énigme, car c’est une réussite totale, merci à Rivages/noir de m’avoir attiré l’œil avec sa belle couverture, avec ce grain de papier que j’adore ! Lancez-vous donc en toute confiance dans la lecture de ce récit absolument étonnant de la vie au jour le jour dans un bagne américain après-guerre. ⇒ Lire la suite Pottsville, 1280 habitants – Jim Thompson 1964 Rivages/Noir – 270 pages – € Le pitch Shérif de Pottsville, 1280 habitants, Texas, au début du vingtième siècle, Nick Corey mène une vie routinière pas trop fatigante dans la mesure où il évite de se mêler des affaires de ses administrés. Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public. Comme si ça ne suffisait pas, il est cocu et aux prochaines élections, il pourrait perdre sa place. Il décide donc de commencer à faire le ménage… Mon avis Pottsville, 1280 habitants, c’est le titre, revu en 2016, du célèbre roman de Jim Thompson paru sous la couverture du numéro 1000 de la série noire sous le titre saugrenu 1275 âmes. Saugrenu, puisque le titre original est POP. 1280. Pourquoi Marcel Duhamel avait-il soustrait cinq habitants au titre américain ? Mystère ! Mais je me demande tout autant aujourd’hui pourquoi Rivages/Noir, quitte à retraduire le titre et aussi tout le roman, merci !, est presque aussi peu précis que la première version ?! Car, diantre, POP. 1280, cela se traduit par POP. 1280, un point c’est tout ! Erreur étonnante de la part de l’éditeur, mais qui n’est pas la seule, puisque le pitch du livre est carrément mal écrit, imprécis et même faux… Bref pouf, pouf, comme disait Desproges, en dehors de ces problèmes de couverture, qu’y a-t-il là dedans, ma bonne dame ? Eh bien, tout simplement une petite perle de roman policier ethnique et humoristique. ⇒ Lire la suite Monsieur Ripley – Patricia Highsmith 1955 Le livre de poche – 318 page – € Le pitch Italie, fin des années cinquante. Le jeune Dickie Greenleaf mène la dolce vita grâce à la fortune de son père, en compagnie de Marge Sherwood. Plutôt irrité par son comportement irresponsable, Herbert Greenleaf, riche armateur, demande à Tom Ripley de ramener son fils en Amérique. Tom découvre un monde éblouissant, qu’il ne soupçonnait pas, et ira jusqu’au meurtre pour conserver cette vie de rêve. Mon avis On ne parle plus assez de Patricia Highsmith. Depuis sa mort, en 1988, elle survit dans les mémoires essentiellement grâce aux innombrables adaptations cinématographiques de ses romans l’adaptation du présent roman est un film magnifique, alors que c’était avant tout, une auteure au style formidable. Pour moi, sans aucun doute, la reine du polar psychologique… mais aussi une championne de la nouvelle. Mr Ripley est le roman fondateur de sa carrière et il n’a pas pris une ride pour autant qu’un roman puisse avoir besoin un jour d’un lifting !. ⇒ Lire la suite Les romans fantastiques & fantasy Le trône de fer – Intégrale T1 à 5 – George Martin 1996 à 2012 Editions Pygmalion – 1 044 pages T1 € Le pitch Il était une fois, perdu dans un lointain passé, le royaume des Sept Couronnes… En ces temps nimbés de brume, où la belle saison pouvait durer des années, la mauvaise toute une vie d’homme, se multiplièrent un jour des présages alarmants. Au nord du Mur colossal qui protégeait le royaume, se massèrent soudain des forces obscures; au sud, l’ordre établi chancela, la luxure et l’inceste, le meurtre et la corruption, la lâcheté et le mensonge enserrèrent inexorablement le trône convoité. Dans la lignée des Rois maudits et d’Excalibur, Le Trône de fer plonge le lecteur, sans lui laisser reprendre souffle, dans un univers de délices et de feu. Mon avis Lorsque j’ai entamé la lecture de Le trône de fer, au tout début du millénaire, seuls neuf des quinze ou plutôt trois des cinq volumes, voir plus bas de la saga étaient parus, et les romans et le titre original, A Song of Ice and Fire Un chant de glace et de feu connus des seuls initiés. Quant au projet d’une adaptation intitulé Game of thrones, il était encore dans les limbes. Ce roman de fantasy m’avait été conseillé par un de mes amis, grand lecteur, alors que je sortais de la lecture enthousiaste d’une autre saga fantasy, L’assassin royal. Il m’avait alors dit tu verras, Le trône de fer, c’est autre chose, c’est du costaud !. Aujourd’hui, avec le recul, je pense qu’il était en dessous de la vérité par l’ampleur de son récit et de son imagination, la multitude de thèmes et de personnages abordés, mais aussi par la qualité de son écriture, je pense que l’on doit placer cette série au niveau, si ce n’est devant la référence absolue en ce domaine Le seigneur des anneaux. ⇒ Lire la suite Terreur – Dan Simmons 2007 Pocket – 1 056 pages – € Le pitch 1845, Vétéran de l’exploration polaire, Sir John Franklin se déclare certain de percer le mystère du passage du Nord-Ouest. Mais l’équipée, mal préparée, tourne court , le Grand Nord referme ses glaces sur Erebus et Terror, les deux navires de la Marine royale anglaise commandés par Sir John. Tenaillés par le froid et la faim, les cent vingt-neuf hommes de l’expédition se retrouvent pris au piège des ténèbres arctiques. L’équipage est, en outre, en butte aux assauts d’une sorte d’ours polaire à l’aspect prodigieux, qui transforme la vie à bord en cauchemar éveillé. Quel lien unit cette chose des glaces à Lady Silence, jeune Inuit à la langue coupée et passagère clandestine du Terror ? Serait-il possible que l’étrange créature ait une influence sur les épouvantables conditions climatiques rencontrées par l’expédition ? Le capitaine Crozier, promu commandant en chef dans des circonstances tragiques, parviendra-t-il à réprimer la mutinerie qui couve ? Mon avis Dans l’univers Dan Simmons, il y a des sommets splendides L’échiquier du mal, Hypérion, et des abîmes sans fond Flashback. Avec Terreur, on se retrouve clairement en altitude, pas loin d’un géant comme Ilium. Même si ce roman n’a rien à voir avec de la Science Fiction, et si je l’ai classé dans la catégorie Fantastique, c’est uniquement pour ne pas vous tromper sur la marchandise il y a bien un élément fantastique, très présent, dans ce très épais ouvrage plus de 700 pages en version brochée, plus de 1 000 pages en poche, mais ce n’est pas l’essentiel du propos, loin de là. En fait, Dan Simmons embarque ses lecteurs pour une expédition dans l’extrême Grand Nord, en plein milieu du XIX° siècle, au moment des voyages d’exploration vers les pôles. Nous voilà donc entraînés dans un voyage long, interminable pour ceux qui qui le vivent et non ceux qui le lisent !, qui peut à peu va tourner au cauchemar. Cauchemar, car non seulement il y a le froid, dément, le vent, la promiscuité, la faim, mais il y a aussi autre chose qui rode, dehors… ⇒ Lire la suite World war Z – Max Brooks 2006 Le livre de poche – 544 pages – € Le pitch La guerre des Zombies a eu lieu, et elle a failli éradiquer l’ensemble de l’humanité. L’auteur, en mission pour l’ONU – ou ce qu’il en reste – et poussé par l’urgence de préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, des cités en ruine qui jadis abritaient des millions d’âmes jusqu’aux coins les plus inhospitaliers de la planète. Il a recueilli les paroles d’hommes, de femmes, parfois d’enfants, ayant dû faire face à l’horreur ultime. Jamais auparavant nous n’avions eu accès à un document de première main aussi saisissant sur la réalité de l’existence de la survivance humaine au cours de ces années maudites. Mon avis Une fois de plus, nous voilà confronté au problème d’une adaptation cinématographique qui cannibalise en l’espèce, c’est vraiment le cas de le dire ! complètement la notoriété d’un excellent livre, au point que la plupart des gens ignore même que le livre a existé. Avec Worl War Z, que vous ayez aimé, ou détesté le film, même conseil oubliez-le aussi vite ! Car à part quelques scènes évoquées, de-ci de-là, il n’a rien à voir avec le roman. Roman ? Le terme paraît peu approprié puisque Max Brooks oui ! Le fils de Mel ! Incroyable, non, c’est comme si le fils de Groucho – Marx, également ! – se lançait dans une série sur les vampires ?! est construit comme un travail documentaire qui, sur le principe, pourrait être écrit par un historien ou un journaliste ⇒ Lire la suite La maison des feuilles – Mark Z. Danielewski 2000 Denoël – 750 pages – 32 € Le pitch Johnny a trouvé un mystérieux manuscrit à la mort d’un vieil homme aveugle. Il décide de le mettre en forme et de l’annoter de façon très personnelle. Le texte se présente comme un essai sur un film, le Navidson Record, réalisé par Will Navidson, un photoreporter, lauréat du prix Pulitzer. Will, qui vient d’emménager avec sa famille dans une maison en Virginie, filme son installation, réalisant une sorte de home movie». Tout s’annonce bien jusqu’à ce qu’il découvre une pièce qui n’existait pas. Passé l’étonnement, il se rend à une évidence troublante la maison est plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. Navidson tente d’explorer les lieux mais, après avoir manqué se perdre, il engage des explorateurs professionnels. L’horreur commence alors. Aussi bien pour les membres de l’expédition que pour le lecteur – lui-même égaré dans le dédale des notes qui envahissent les pages comme un lierre maléfique. Que cache la maison ? Quel est ce grondement qu’elle émet de temps en temps ? Pourquoi Johnny a-t-il ces cicatrices ? Pourquoi le manuscrit de Zampanó semble-t-il le rendre fou ? À la fois jeu de piste, récit fantastique, dérive personnelle, essai faussement académique, La Maison des feuilles a pour effet de changer progressivement le lecteur en apprenti sorcier, monteur de salle obscure, détective amateur, spectateur. Une lecture littéralement habitée. Mon avis Le livre des feuilles est un OVNI littéraire publié pour la première fois en France par Denoël en 2002. Rapidement épuisé, il est réédité en 2013 dans son format d’origine par la même maison d’édition dont il faut saluer l’extraordinaire travail de traduction et de composition, avec le concours du Centre national du livre, puis en format poche en 2015 dans la collection Point signatures. Autant vous le dire tout de suite inutile d’acheter ce roman unique en petit format, cela serait comme s’offrir Le déjeuner sur l’herbe de Monet, mais en photocopie et en noir et blanc impossible de rendre justice à ce livre improbable, si ce n’est dans son format originel ! Et 32 €, pour un tel ouvrage, 750 pages d’un format exceptionnel cm imprimé sur un extraordinaire papier à la fois lourd et très fin, dans une dimension, ce n’est absolument pas exagéré. ⇒ Lire la suite Enchantement – Orson Scott Card 1999 Points – 580 pages – € Le pitch 1975. La famille du jeune Ivan, dix ans, s’apprête à quitter l’URSS pour échapper aux persécutions antisémites. En attendant le visa, la famille se réfugie à la campagne. Le paradis pour Ivan qui explore la forêt… et y découvre une princesse endormie. Mais un monstre le fait fuir. Le temps passe… 1991. Ivan prépare son doctorat. Son sujet les contes de fées. La chute de l’URSS permet au jeune homme devenu américain de revenir à Kiev travailler sur les archives. Mais Ivan retrouve la clairière de son enfance… Peu avant l’an 1000. Dans un univers parallèle, la sorcière Baba Yaga et son mari l’Ours préparent de mauvais coups. L’une de leurs victimes, la princesse Katerina, est endormie aux limites de ce monde alternatif et du nôtre. Le baiser d’Ivan la réveille… Mon avis Orson Scott Card est un formidable auteur, connu dans le monde entier pour son best-seller absolu et mérité La stratégie Ender. Mais il a dispersé son talent, beaucoup trop écrit, et surtout pour d’innombrables déclinaisons autour d’Ender d’un intérêt discutable. Alors, quand je suis tombé sur ce récit, un peu tard le roman date de 1999 je me suis réjoui de retrouver le Card des débuts, l’auteur fabuleux des Maîtres chanteurs, d’Espoir-du-cerf, ou de la saga d’Alvin le faiseur. Un auteur capable d’élever son imagination vers des terres magiques, inconnues, poétiques… Enchantement est un… enchantement, ça y est je l’ai fait, un parfait mélange entre notre monde réel et un univers que l’on qualifierait un peu rapidement de conte de fées. Ce gros roman 580 pages en édition poche est bourré jusqu’à la gueule d’idées, de péripéties, d’humour, de personnages étonnants. ⇒ Lire la suite L’assassin royal – Robin Hobb 1995 à 1997 J’ai lu – 1 118 pages – € Le pitch Au royaume des six Duchés, le prince Chevalerie, de la famille régnante des Loinvoyant – par tradition, le nom des seigneurs doit modeler leur caractère- décide de renoncer à son ambition de devenir roi-servant en apprenant l’existence de Fitz, son fils illégitime. Le jeune bâtard grandit à Castelcerf, sous l’égide du maître d’écurie Burrich. Mais le roi Subtil impose bientôt que Fitz reçoive, malgré sa condition, une éducation princière. L’ enfant découvrira vite que le véritable dessein du monarque est autre faire de lui un assassin royal. Et tandis que les attaques des pirates rouges mettent en péril la contrée, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu’à un fil celui de sa lame… Mon avis Cet énorme volume dont la lecture va vous emmener, non pas au bout de la nuit, mais de plusieurs nuits, est paru à l’origine, en France, en six tomes. Il constitue le roman, finalisé, de L’Assassin royal, imaginé par Robin Hobb entre 1995 et 1997, qui le considérait comme clôt, définitif. Ce premier cycle, qui se suffit à lui-même et constitue un chef-d’oeuvre absolu de la littérature d’héroïc fantasy. A placer sur le podium, au côté du Seigneur des anneaux et du Trône de fer; rien moins que ça. De ces trois monuments, L’assassin royal est, de loin, le plus facile à lire et, d’une certaine manière, le plus soft, le moins noir, probablement parce que dans la tête de Robin Hobb, le roman était au départ avant tout destiné aux adolescents. ⇒ Lire la suite Nuit d’été – Dan Simmons 1991 Le livre de poche – 597 pages – € Le pitch Les pensionnaires d’un internat de l’Illinois sont les témoins d’une série d’événements mystérieux et terrifiants l’un d’entre eux disparaît, des bruits incompréhensibles se font entendre, un soldat de la Première Guerre mondiale réapparaît… L’enquête menée par un petit groupe de collégiens va les mener vers les bâtiments gothiques d’une ancienne école abandonnée, Old Central. Et c’est, au coeur de l’été, le plus insoutenable des face-à-face qui commence celui qui met aux prises l’innocence avec la plus monstrueuse terreur qu’on puisse imaginer… Mon avis Un des plus grands plaisirs de lecteur est de découvrir tardivement un roman d’un de ses auteurs de genre favoris, roman qui vous avait échappé jusqu’alors pour une raison inconnu. C’est ce qui vient de m’arriver avec Nuit d’été, de Dan Simmons, un des meilleurs auteurs de SF et de fantastique du dernier quart de siècle. Et ce plaisir a été prolongé tout au long de ma lecture, car le titre fait partie des tops de l’auteur qui, depuis toujours, alterne les chefs-d’oeuvre Hypérion, L’échiquier du mal, Terreur, Ilium et les loupés Flashback, Drood. Il s’agit pourtant d’un roman horrifique, alors que Simmons préfère d’habitude, lorsqu’il s’éloigne de la SF, s’aventurer dans la littérature fantastique. Mais la réussite est indiscutable, magistrale même, ⇒ Lire la suite Le mystère du lac – Robert R. McCammon 1991 Le livre de poche – 768 pages – € Le pitch Ce que le petit Cory a vu ce matin froid de printemps, au fin fond de l’Alabama, jamais il ne pourra l’oublier une voiture folle, surgie de nulle part, s’enfonçant dans les profondeurs du lac, un inconnu attaché au volant par des menottes. il luttera de toutes ses forces d’enfant pour découvrir la vérité et conjurer les puissances démoniaques que le mystère du lac a libérées. une étrange prêtresse noire, centenaire, tentera de le guider… À la lisière du fantastique et du merveilleux, dans le décor mythique du sud profond, Le Mystère du lac évoque, au long d’un périlleux parcours initiatique, les sortilèges d’un pays à jamais disparu celui de l’enfance. Mon avis Parfois, la découverte d’un auteur tient à pas grand chose. Une discussion, un titre évoqué à la radio ou à la télévision, un avis écrit sur un post-it… Avec Robert McCammon, c’est le destin. Un bouquin trouvé au fond d’une brocante. Improbable, tant les livres de l’auteur ont été soigneusement évités par l’édition française. Incroyable comment un auteur aussi encensé et connu aux Etats-Unis – quasiment l’équivalent de Stephen King dans la littérature fantastique – peut-il être aussi ignoré en France ? Plus de vingt romans publiés aux US, et tout juste une demi-douzaine en France, la plupart étant épuisés depuis belle lurette ?! Et pourtant… Le mystère du lac est un grand roman de pur divertissement, tel qu’on rêve d’en lire enfant, adolescent, adulte… à tous les âges de la vie. Près de 800 pages qui vont vous entraîner dans un autre monde. ⇒ Lire la suite L’échiquier du mal – Dan Simmons 1989 Folio SF – 1 024 pages – € Le pitch Ils ont le Talent. Ils ont la capacité de pénétrer dans notre esprit pour nous transformer en marionnettes au service de leurs perversions et de leur appétit de pouvoir. Ils tirent les ficelles de l’histoire. Sans eux le nazisme n’aurait peut-être jamais existé et nombre de flambées de violence, tueries, accidents inexpliqués n’auraient peut-être pas ensanglanté notre époque. Car ils se livrent aussi entre eux une guerre sans merci, selon des règles empruntées à celles des échecs. À qui appartiendra l’omnipotence ? À celui qui saura maîtriser pleinement son Talent. Ce sont des vampires psychiques… Un roman-monument qui a obtenu tous les grands prix littéraires anglo-saxons en matière de fantastique. Mon avis J’ai eu l’occasion de célébrer à plusieurs reprises sur le site le talent multiforme de Dan Simmons, un auteur qui laissera derrière une bonne demi-douzaine de très grands livres qui auront marqué, tant la SF que la littérature fantastique Hypérion, Ilium par exemple, pour la première, Terreur, Nuit d’été ou L’échiquier du mal pour la seconde. Ce dernier roman est un fleuve, une somme, une cathédrale du fantastique qui charrie sur plus de mille pages bien tassées le récit fantastique et horrifique d’une lutte sur plusieurs dizaines d’années entre certains hommes normaux et d’autres qui sont, en fait, des êtres maléfiques, des sortes de vampires psychiques aux pouvoirs terrifiants. Publié au début des années 90 chez Denoël en deux forts volumes brochés qui sont soigneusement rangés dans ma bibliothèque…, puis en format poche en deux ou quatre volumes, ce roman indispensable est enfin publié en une intégrale en un seul volume chez Folio SF. L’occasion de découvrir, ou relire ce chef-d’oeuvre. Ça 2 tomes – Stephen King 1986 Le livre de poche – 1 436 pages – € Le pitch Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du club des ratés, comme ils se désignaient, ont été confrontés à l’horreur absolue ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans… Vingt-sept ans plus tard, l’appel de l’un d’entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l’horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité. Mon avis Les deux tomes du chef d’oeuvre de Stephen King ici, les deux tomes se justifient, car le roman est énorme, plus de 3 millions de signes !. Il est assez curieux de voir que, chez tous les fans de King, une très large majorité d’entre eux se rejoignent pour considérer ce livre comme le sommet de sa carrière, alors que sa bibliographie ne manque pas de livres remarquables. Une telle unanimité est un signe qui ne trompe pas courrez lire Ça, vous ne vous en remettrez jamais ! Alors, pourquoi un chef-d’oeuvre ? La raison la plus évidente semble être la capacité unique de Stephen King a faire ressentir à ses lecteurs les peurs primales et, parmi elles, les plus terrifiantes, celles de l’enfance. ⇒ Lire la suite Replay – Ken Grimwood 1986 Points – 432 pages – € Le pitch En ce 18 octobre 1988, Jeff Winston se trouve dans son bureau new-yorkais, et écoute sa femme lui répéter au téléphone Il nous faut, il nous faut… » Il leur faudrait, bien sûr, un enfant, une maison plus confortable. Mais surtout parler. A cœur ouvert. Sur ce, Jeff meurt d’une crise cardiaque. Il se réveille en 1963, à l’âge de dix-huit ans, dans son ancienne chambre d’université. Va-t-il connaître le même avenir ? Non, car ses souvenirs sont intacts. Il sait qui va gagner le prochain Derby, et ce qu’il en sera d’IBM et d’Apple… Qui n’a jamais rêvé de pouvoir revivre son passé fort de son expérience d’aujourd’hui ? De quoi devenir l’homme le plus puissant du monde, jusqu’à… sa deuxième mort, et qu’une troisième, puis une quatrième vie commencent… Mon avis Voilà un des livres pour lesquels j’ai créé ce site un chef-d’oeuvre dont la notoriété est réelle, établie depuis des années, mais cependant toujours largement insuffisante. Il faut que vous achetiez Replay, que vous lisiez Replay, puis que vous en achetiez six exemplaires pour l’offrir à ceux qui vous sont chers, qui eux-mêmes le liront, puis… La chaîne de l’amour du livre, faites la vivre ! ⇒ Lire la suite Shining – Stephen King 1977 Le livre de poche – 576 pages – € Le pitch Situé dans les montagnes Rocheuses, l’Overlook Hotel est tenu pour être l’un des plus beaux lieux du monde. Beauté, confort, luxe, volupté… L’hiver, l’hôtel est fermé. Coupé du monde par le froid, la neige, les glaces. Alors seul l’habite un gardien. Celui qui a été engagé cet hiver-là s’appelle Jack Torrance, un alcoolique qui tente d’échapper à l’échec et au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, qui espère, grâce à cet isolement, reconstruire son foyer menacé, et surtout leur enfant. Danny. Danny qui possède le don de sentir, de voir, de ressusciter les choses et les êtres, les événements que l’on croit morts. Ce qu’il voit, lui, dans les cent dix chambres vides de l’Overlook Hotel, c’est la présence du démon. Cauchemar ou réalité le corps de cette femme assassinée ? ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? cette vie si étrange qui anime l’hôtel ? Mon avis Shining est le troisième roman de Stephen King publié. Après le succès de Carrie roman et film, l’auteur parvient à faire beaucoup mieux, puisque Shining est sans conteste un de ses chefs-d’oeuvre, et que l’adaptation au cinéma de Stanley Kubrick est tout autant une réussite éclatante qu’un énorme succès commercial. Que rêver de mieux ?! Ce qui est le plus frappant, lorsqu’on relit cet épais roman mais où l’on ne s’ennuie pas à une seule page !, c’est la virtuosité avec laquelle King reprend tous les thèmes sur l’enfance développés dans son premier roman les pouvoirs parapsychologiques subis et non maîtrisés, les traumatismes familiaux avec des parents dysfonctionnels, et parvient à en faire un récit virtuose, équilibre parfait entre le thriller psychologique, le récit fantastique et le pur roman horrifique. Shining fout la trouille, il faut le dire, le livre fait partie des quelques œuvres de l’auteur qui ne sont pas simplement inquiétantes, mais qui font viscéralement peur. Le délice de mourir de peur en lisant un roman si vous connaissez ce sentiment, vous savez qu’il est rare en littérature, et que Stephen King est un des rares maîtres à réussir à distiller ce délicieux venin. ⇒ Lire la suite Entretien avec un vampire – Anne Rice 1976 Pocket – 448 pages – € Le pitch À San Francisco, un journaliste se fait approcher une nuit par un homme se prétendant être un vampire et disposé à lui livrer l’histoire de sa vie ». Jeune propriétaire terrien vivant en Louisiane à la fin du XVIIIe siècle, Louis est un homme dépressif rongé par la culpabilité depuis la mort de ses proches. Un soir, il est approché par Lestat, une puissante créature, qui le transforme en vampire. Mais Louis n’accepte pas cette nouvelle condition et refuse de tuer des humains pour survivre. Après quelques années de vie commune sur la plantation de Louis, les deux vampires quittent la Louisiane pour échapper à une révolte d’esclaves ayant percé leur vraie nature. Ils s’installent alors à la Nouvelle-Orléans où Louis se met à imaginer sa vie loin de Lestat qu’il déteste. Ce dernier, ne voulant pas que son compagnon le quitte, transforme Claudia, une jeune enfant de cinq ans, pour que Louis reste à ses côtés. Mon avis Avec Entretien avec un vampire, Anne Rice entamait en 1974 une saga, Les chroniques des vampires, qui allait revisiter de fond en comble le mythe du vampire initié en littérature par le Dracula de Bram Stoker trois quarts de siècle plus tôt. Cette saga s’achèvera, dix tomes plus tard le fruit d’une réussite exemplaire. Porté à l’écran en 1994, ce roman va en effet remporter un invraisemblable succès à travers le monde. Ce succès qui sera à l’origine d’un véritable déferlement – un tsunami ! – de romans sur le mythe du vampire, deviendra même un genre littéraire à part entière ! ⇒ Lire la suite La maison des damnés – Richard Matheson 1971 J’ai lu – 349 pages – € Le pitch Parce qu’il sent venir la mort et veut savoir si la survie est ou non une réalité, Deutsch fait appel au physicien et parapsychologue Lionel Barrett. Deutsch a acquis, dans l’État du Maine, la maison Belasco — abandonnée depuis trente ans et fatale à tout visiteur la maison des damnés. A Barrett de percer le mystère du fantôme de Belasco. Deux spirites, un homme et une femme, accompagneront Barrett. Et les visiteurs découvrent une demeure qui vibre encore de tous les meurtres et de toutes les profanations dont elle a été le théâtre, une demeure qui métamorphose et possède » ceux qui osent franchir son seuil. Dans une atmosphère de cauchemar et d’orgie s’engage une lutte atroce… Mon avis Quant on aime Richard Matheson, le maître absolu du fantastique n’en déplaise aux amateurs de Stephen King – dont je fais partie – qui n’est, après tout, qu’un de ces disciples !, impossible de passer à côté de ce roman, modèle absolu du genre. Certains lecteurs pourraient, sans doute, trouver que ce texte au scénario dense, serré comme un expresso napolitain, manque d’originalité, tant il entre en résonance avec les multiples films de maison hantée tournés au cours des cinquante dernières années. Ce serait pourtant une erreur d’appréciation formidable car c’est au contraire le présent roman qui a inspiré l’intégralité des films de maison hantée ! La maison des damnés est le roman fondateur du genre, celui sans qui il ne serait sans doute pas devenu ce qu’il est… ⇒ Lire la suite Rosemary’s baby – Ira Levin 1967 Pavillons poche – 368 pages – € Le pitch Un cinq pièces au Bradford en plein coeur de New York, quel bonheur pour un jeune couple ! Rosemary et Guy n’en reviennent pas. Les jaloux disent que l’immeuble est maudit, marqué par la magie noire, que le sinistre Marcato y habita, que les soeurs Trench y pratiquèrent des sacrifices immondes… Peu de temps après l’arrivée de Rosemary, une jeune fille se jette par la fenêtre. Une étrange odeur règne dans les appartements. Quant aux voisins, leurs yeux sont bizarres, leurs prévenances suspectes. Guy lui-même change, et sa jeune femme, poursuivie par des rêves atroces, lutte en vain contre une terreur grandissante. Que deviendra, dans ces conditions, le bébé de Rosemary…? Mon avis Vous croyez que Stephen King est définitivement le meilleur auteur fantastique de ces dernières décennies ? Ah ! Ah ! Pauvres mortels ! Il serait temps de vous plonger dans ce roman fabuleux, écrit par Ira Levin, cet important auteur passé en France un peu à côté de la postérité, pourtant largement méritée voir par ailleurs ma critique d’Un bonheur insoutenable ! Est-ce mieux que S. King ? Non, mais c’est aussi accompli que certains de ses meilleurs romans fantastiques. Mais, allez-vous me dire, vous avez déjà vu l’adaptation cinématographique de Roman Polanski !… Certes, et cette adaptation, fidèle, est remarquable. Mais elle ne vaut pas le roman dont elle est tirée, qui est un petit-chef-d’oeuvre de perversité et de manipulation psychologique. ⇒ Lire la suite Je suis une légende – Richard Matheson 1954 Folio SF – 240 pages – € Le pitch Comme vous, il croyait que les vampires ne hantaient que les mythes de l’Europe centrale et la littérature d’épouvante. Comme vous, il se trompait. Il est aujourd’hui l’ultime survivant d’une étrange épidémie qui a fait subir à l’humanité une mutation irréversible le virus qui contraint les hommes à se nourrir de sang les empêche aussi de mourir tout à fait et les oblige à fuir les rayons du soleil. Ainsi, chaque jour, Robert Neville doit organiser sa survie et chaque nuit subir les assauts des demi-morts affamés. Mais l’horreur atteint son paroxysme lorsqu’il doit résister à l’appel suppliant de la femme qu’il aime… Mon avis La première fois que j’ai lu ce petit chef-d’oeuvre petit par la longueur, immense par la qualité, je devais avoir douze ans, il m’a hanté des nuits et des nuits, des cauchemars épouvantables. L’histoire est terrifiante, et le propos universel qu’est-ce que l’homme ?. La preuve on n’arrête pas de l’adapter au cinéma la version avec Will Smith est étonnamment intéressante, bien que non fidèle à bien des égards et les idées qu’il contient ont été pillées maintes et maintes fois par les scénaristes de ces vingt dernières années. ⇒ Lire la suite Les romans de SF L’homme des jeux – Iain M. Banks 1988 Le livre de poche – 390 pages – € Le pitch Dans l’empire d’Azad, le pouvoir se conquiert à travers un jeu multiforme. Jeu de stratégie, jeu de rôle, jeu de hasard, le prix en est le trône de l’Empereur. Gurgeh est le champion de la Culture, une vaste société galactique, pacifique, multiforme, anarchiste, tolérante, éthique et cynique où le jeu est considéré comme un art majeur. S’il gagne, la paix sera sauvée entre la Culture et Azad. S’il perd… Voici le premier volume de la fameuse série de la Culture qui a renouvelé avec humour et panache le thème de la société galactique. Il sera suivi de L’Usage des armes et d’Une forme de guerre. Mon avis Lorsque j’ai lu L’homme des jeux, le premier tome paru du Cycle de la Culture mais en fait le second dans l’ordre chronologique d’écriture, j’ai tout de suite pensé que la SF s’était trouvé un nouveau maître. Le parallèle entre les thèmes traités, le mode d’exposition, la richesse et l’ampleur de l’imagination, de Banks, d’une part, et Isaac Asimov dans son cycle de Fondation, d’autre part, écrit quarante ans auparavant, me paraît assez flagrant. ⇒ Lire la suite La stratégie Ender – Orson Scott Card 1985 J’ai lu – 380 pages – € Le pitch Andrew Wiggin, dit Ender, n’est pas un garçon comme les autres. Depuis sa naissance, ses faits et gestes sont observés par l’intermédiaire d’un moniteur greffé dans son cerveau. Car ceux qui l’ont conçu ambitionnent de faire de lui rien de moins que le plus grand général de tous les temps, le seul capable de sauver ses semblables de l’invasion des doryphores. Et alors qu’Ender suit pas à pas le dur chemin de son apprentissage de guerrier, ses créateurs mesurent la gravité de leur choix en donnant naissance à un monstre, n’ont-ils pas damné l’humanité elle-même ? Mon avis Orson Scott Card est un des écrivains majeurs de la SF et de la Fantaisy contemporaines, mais il est avant tout connu pour ce roman Prix Hugo et Prix Nebula lors de sa sortie et pour le fait qu’il est mormon. N’hésitons pas à la dire La stratégie Ender est un chef d’oeuvre. Il s’agit d’un des meilleurs romans initiatiques que j’ai pu lire et relire il est très rare que je relise au fil du temps. Qui a t-il de plus fascinant que de suivre un enfant franchir, peu à peu, toutes les étapes qui le mèneront à l’âge adulte ? ⇒ Lire la suite La servante écarlate – Margaret Atwood 1985 Pavillons poche – 544 pages – € Le pitch Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, » servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté. Mon avis Avant qu’une com’ démente ne submerge en 2017 les amateurs de littérature américaine, à propos de La servante écarlate, j’avoue n’avoir jamais entendu parlé de ce roman vendu par millions outre-Atlantique… Étrange, étrange, lorsqu’un livre est publié par un éditeur français en format poche… trente ans après qu’il l’ait sorti en format broché la publication de Robert Laffont date de 1987 ! Mais sans doute, est-ce dû à la sortie et à la diffusion récente de son adaptation en série télévisée. Terrible pouvoir que celui des séries, dont celui, bénéfique finalement, que de placer sous les feux des projecteurs une oeuvre qui, jusqu’à maintenant, n’avait pas reçu en France l’accueil qu’il méritait ! Car La servante écarlate, s’il est loin d’être l’immense chef-d’oeuvre que certains veulent bien y voir, est un excellent roman, au thème intéressant, qui présente le mérite insigne et malheureusement assez rare de faire réfléchir le lecteur. ⇒ Lire la suite Ecotopia – Ernest Callenbach 1975 Folio SF – 336 pages – € Le pitch Trois États de la côte ouest des États-Unis – la Californie, l’Oregon et l’État de Washington – décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale, baptisée Écotopia. Vingt ans après, l’heure est à la reprise des liaisons diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, Écotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain, William fil des articles envoyés au Times-Post, il décrit tous les aspects de la société écotopienne les femmes au pouvoir, l’autogestion, la décentralisation, les vingt heures de travail hebdomadaire et le recyclage systématique. D’abord sceptique, voire cynique, William Weston vit une profonde transformation intérieure. Son histoire d’amour intense avec une Écotopienne va le placer devant un dilemme crucial choisir entre deux mondes. Mon avis On ne prend jamais assez de temps pour remercier certains éditeurs français, pour leur capacité à aller piocher dans la littérature américaine des décennies passées afin d’en extraire un grand roman peu connu, voire oublié du lectorat francophone et le retraduire et le republier. C’est le cas de l’éditeur Rue de l’échiquier qui, grâce à une traduction de Brice Mathieussent, a exhumé Ecotopia des limbes d’outre-Atlantique, 40 ans après sa première édition chez Stock, relayé par Gallimard en format poche dans la collection Folio SF. ⇒ Lire la suite Rendez-vous avec Rama – Arthur C. Clarke 1975 J’ai lu – 253 pages – € Le pitch En l’an 2130… un objet » pénètre dans le système solaire et aussitôt les ordinateurs répondent un cylindre, longueur 30 km, vitesse 100 000 km/h… Il sera baptisé Rama. Le vaisseau spatial Endeavour part à sa rencontre, réussit à se poser dessus et pour le commandant Norton et ses hommes l’accès de Rama se révèle étonnamment facile. Un étonnement qui se change en stupeur, en effroi, quand ils pénètrent dans ses flancs il y a là quatre mille km à explorer, un monde de structures, d’escaliers vertigineux, de routes. Un monde de silence et de non-vie… Où tout semble d’une haute technologie, intact, et pourtant vieux de millions d’années ! Rama continue de fendre l’espace… Qui est aux commandes un robot ? un esprit ? Mon avis Clarke était un génie. Rendez-vous avec Rama n’est pas considéré comme une de ses œuvres majeures, mais pourtant… j’ai une affection particulière pour ce roman, car c’est une histoire d’exploration, et j’adore les histoires d’exploration ! Imaginez Richard Burton l’explorateur, pas l’acteur ! remontant, non pas les sources du Nil, mais l’intérieur d’un vaisseau-monde… Vous imaginez ? Alors, ici, vous êtes servi un vaisseau gigantesque, aussi grand qu’un petit pays, à explorer avec, à chaque coin de rue si je puis me permettre l’expression ! des mystères, des découvertes. ⇒ Lire la suite Des fleurs pour Algernon – Daniel Keyes 1972 J’ai lu – 542 pages – € Le pitch » Si l’opération réussi bien je montrerai a cète souris d’Algernon que je peux être ossi un télijen quelle et même plus. Et je pourrai mieux lire et ne pas faire de fotes en écrivan et apprendre des tas de choses et être comme les otres. Charlie Gordon a 33 ans et l’âge mental d’un enfant de 6 ans. Il voit sa vie bouleversée le jour où, comme la souris Algernon, il subit une opération qui multipliera son par 3. Charles va enfin pouvoir réaliser son rêve devenir intelligent. Au jour le jour, il fait le compte rendu de ses progrès. Mais jusqu’où cette ascension va-t-elle le mener ? Mon avis Ce roman est considéré comme un classique de la science-fiction. Mais la part de science-fiction n’est qu’extrêmement réduite dans l’histoire, elle n’a même en fait aucune importance. Certes, c’est grâce à une avancée scientifique que nous ne maîtrisons pas encore de nos jours que le héros » du roman, ce pauvre Charlie qui a les capacités cognitives d’un tout petit enfant, se voit offrir la possibilité de devenir intelligent, très intelligent, suprêmement intelligent. Mais tout l’intérêt du récit est de suivre comment il évolue, jour après jour, grâce au carnet de bord qu’il tient lui-même. D’une plume plus que malhabile au départ, bourrée de fôtes d’orthographe, dans un style d’une naïveté enfantine extrêmement touchante. Puis, au fur et à mesure que son grimpe à la vitesse de la lumière, dans une langue châtiée qui dévoile lentement la profondeur stupéfiante de son intelligence et l’éclosion de son moi et de son surmoi. Précipitez-vous sur ce roman qui, j’en suis persuadé, vous marquera pou r le reste de votre existence. ⇒ Lire la suite Le monde du fleuve – Philip José Farmer 1971 Mnemos – 1 280 pages – 30 € Le pitch Mark Twain, Hermann Goering, Jésus, Richard Burton. Voilà quatre des quarante milliards de protagonistes de cette fabuleuse saga. Lorsque tous les morts de l’histoire de la Terre se réveillent au bord d’un fleuve long de plusieurs millions de kilomètres, c’est une nouvelle vie qui commence. Mais au lieu de prendre cet événement comme une nouvelle chance, les ressuscités vont poursuivre ou répéter leur première existence. Et dans ce paradis où nul souci matériel n’existe, de petits états totalitaires, esclavagistes, racistes fleurissent. Seule une infime partie de cette population décide de partir en quête spirituelle pour certain avec la recherche d’une perfection de l’âme, plus existentielle pour ceux qui se demandent ce qu’ils font là et surtout qui les y a mis. Ils n’auront alors de cesse de remonter le fleuve pour voir ce qui se trouve à sa source. Mon avis L’édition en 2016 de l’ intégrale de cette saga comportant cinq volumes* est un bonheur qu’attendaient de nombreux amateurs depuis longtemps. Rien que ça, merci Mnemos ! 1 280 pages serrées pour une des œuvres phare de l’histoire de la science-fiction qui, lorsque j’ai lue pour la première fois, quand j’étais encore adolescent, a marqué profondément mon imagination. Vous avez lu le pitch Philip José Farmer lançait en 1970 une des plus fabuleuses idées de la SF. 40 milliards d’êtres humains reprenant conscience ressuscitant ? au pied de champignons géants, générateurs formidables. Des hommes qui se réveillent les uns à côté des autres, toutes époques et toutes ethnies confondues. Au milieu un fleuve géant, apparemment sans fin. Où sont-ils ? Au paradis ? En enfer ? Sur une autre planète ? A quelle époque ? Qui les a ressuscités » ? Un ou des dieux ? Des extra-terrestres ? ⇒ Lire la suite Un bonheur insoutenable – Ira Levin 1970 J’ai lu – 372 pages – € Le pitch L’action de ce livre se déroule dans un futur qui n’est peut-être pas très éloigné. Toutes les nations sont désormais gouvernées par un ordinateur géant enfoui sous la chaîne des Alpes. Les humains sont programmés dès leur naissance – du moins ceux qui ont été autorisés à naître – et sont régulièrement traités par des médicaments qui les immunisent contre les maladies, mais aussi contre l’initiative et la curiosité. Il y a cependant des révoltés. L’un d’eux, surnommé Copeau, va redécouvrir les sentiments interdits et d’abord l’amour. Il s’engage alors dans une lutte désespérée contre ce monde trop parfait, inhumain, qui accorde, certes, le bonheur à tous, mais un bonheur devenu insoutenable, parce qu’imposé. Mon avis Un des chefs-d’oeuvre de la dystopie, terme savant et un peu pédant utilisé pour désigner un récit peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Placé au côté du meilleur des mondes, d’Huxley, ou de 1984, d’Orwell, Un bonheur insoutenable soutient franchement la comparaison sur le fond, même si Ira Levin n’est pas un styliste littéraire du même niveau que ces augustes prédécesseurs. ⇒ Lire la suite L’homme dans le labyrinthe – Robert Silverberg 1969 J’ai lu – 308 pages – € Le pitch Muller vivait depuis neuf ans dans le labyrinthe. Maintenant, il le connaissait bien. Il savait ses pièges, ses méandres, ses embranchements trompeurs, ses trappes mortelles. Depuis le temps, il avait fini par se familiariser avec cet édifice de la dimension d’une ville, sinon avec la situation qui l’avait conduit à y chercher refuge. Tous les hommes qui avaient tenté de pénétrer dans le labyrinthe de Lemnos avant Muller étaient morts d’une façon atroce. Tous ceux qui avaient essayé de l’y rejoindre par la suite avaient été massacrés. Aujourd’hui, Ned Rowlins a reçu l’ordre de ramener Muller sur la terre, sa planète natale. Qui, neuf ans auparavant, l’a impitoyablement chassé… Mon avis Les années 60 furent les années bénies de la SF d’imagination, et Robert Silverberg était l’auteur du genre doté de la plus impressionnante imagination de l’époque. Quant à L’homme dans le labyrinthe, c’est un des romans d’aventure emblématique de ce bon vieux Robert, dont le cerveau cliquetait presque aussi vite que sa machine à écrire ce qui n’est pas rien. C’est dire s’il serait vraiment dommage que vous passiez à côté de ce court roman qui, même s’il n’est pas parfait trop vite écrit ? Mal poli ?, s’inscrit dans la short list des incontournables de la littérature de SF. En fait, en relisant ce bouquin pour la trois ou quatrième fois, je n’ai pu qu’être frappé par son potentiel cinématographique. Comment se fait-il qu’aucun producteur ne se soit encore emparé de cette histoire parfaitement construite pour une adaptation sur grand écran ? ⇒ Lire la suite Le cycle de Tschaï – Jack Vance 1968-1970 J’ai lu – 960 pages – € Le pitch Alors qu’il effectuait une mission de reconnaissance autour de la planète Tschaï, le vaisseau Explorateur IV a été abattu par un missile d’origine inconnue. Unique survivant du crash, Adam Reith découvre un monde d’une beauté et d’une âpreté sans pareilles, une terre d’aventures aussi dangereuse qu’attachante. Obsédé par l’idée de rentrer chez lui, le Terrien va traverser d’immenses et splendides paysages, rencontrer d’autres humains aux moeurs baroques et des extraterrestres belliqueux, vivre mille péripéties, perdre ses certitudes et trouver l’amitié. Parviendra-t-il à regagner la Terre ? Mon avis Le cycle de Tchaï est constitué de quatre romans qui se suivent et se lisent à la suite les uns des autres Le Chasch, Le Wankh, Le Dirdir et Le Pnume. Comme une série TV qui se déroulerait sur quatre saisons. Ce cycle est désormais enfin ! disponible en un seul volume format poche merci J’ai lu !, que vous ne regretterez pas d’avoir acheté, si ce n’est à cause de sa taille plus de 920 pages. Tchaï est considéré comme un des romans emblématiques de l’histoire de la SF. Une réputation tout à fait méritée car Jack Vance, entre 1968 et 1970, à littéralement imposé le cycle comme un des chefs-d’œuvre fondateurs avec Dune, sans doute du planet opéra, ce genre littéraire spécifique où un héros est amené à explorer une planète étrange et en affronter les dangers. ⇒ Lire la suite Ubik – Philip K. Dick 1966 10/18 – 288 pages – € Le pitch Une pulvérisation invisible d’Ubik et vous bannirez la crainte obsédante, irrésistible, de voir le monde entier se transformer en lait tourné ». Qu’est-ce qu’Ubik ? Une marque de bière ? Une sauce salade ? Une variété de café ? Un médicament ? Peut-être… Et quel est donc ce monde où les portes et les douches parlent et n’obéissent aux ordres qu’en retour de monnaie sonnante et trébuchante ? Un monde où les morts vivent en animation suspendue et communiquent avec les vivants dans les moratoriums ». C’est dans cet univers que Glen Runciter a créé un organisme de protection contre les intrusions mentales télépathie, précognition, para-kinésie. Joe Chip, un de ses employés, est chargé de monter un groupe de neutraliseurs » de pouvoirs psy », afin de lutter contre ce qui semble être une menace de grande envergure. Mon avis Relire, voire même re-relire un roman qui a marqué votre jeunesse, est un exercice périlleux. Confirmation de la première impression ? Parfait ! Déception profonde ? Cruelle manière de perdre un grand souvenir ! Avec Ubik, un des sommets de l’oeuvre de Philip K. Dick, j’ai ressenti tout au long de sa lecture un léger sentiment d’étourdissement, tant l’impression ressentie s’est révélée supérieure au souvenir, pourtant superbe, que je gardais en mémoire. Explication. Mettons de côté le fait que la traduction française du grand Alain Dorémieux, datant de 1970, a pris un sacré, sacré coup de vieux le roman mériterait vraiment une nouvelle traduction. Mettons aussi de côté les nombreux décalages technologiques, parfois étranges, créés par le temps, un demi-siècle s’étant écoulé depuis son écriture bien qu’on retrouve, de-ci, de-là, la capacité unique de Dick a anticiper sur le progrès, avec notamment un moteur de recherche à la google » assez génial sur le principe. Une fois ceci fait, il reste juste un chef-d’oeuvre. ⇒ Lire la suite Soleil vert – Harry Harrison 1966 J’ai lu – 350 pages – € Le pitch Tandis que l’humanité s’apprête à entrer clans le troisième millénaire, la surpopulation est devenue telle que les ressources naturelles ne suffisent plus à couvrir ses besoins. La nourriture et l’eau sont rationnées, il n’y a plus de pétrole, plus guère d’animaux. Trente-cinq millions de New-Yorkais, pour la plupart sans emploi ni logement, se battent pour survivre. Andy Rush a un travail, lui. Tous les jours, avec les autres policiers de sa brigade, il part disperser les émeutes de la faim qui se produisent lors de chaque nouvelle distribution de nourriture de synthèse. Alors, qu’importe si un nabab aux activités louches s’est fait descendre ? S’il parvenait à attraper le meurtrier, Andy le remercierait presque pour services rendus… Mon avis Parfois, un roman sort de l’anonymat pour des décennies, grâce à son adaptation au cinéma. Soleil vert est l’archétype de ce prototype d’oeuvre à laquelle un film devenu mythique a donné une seconde chance. Dans ce cas de figure, la lecture du roman, sur lequel le lecteur cinéphile va forcément plaquer des images chéries pendant des années, est presque toujours décevante. Coup de chance le livre d’anticipation d’ Harry Harrison échappe à cette malédiction et mérite de mener sa propre vie dans l’imaginaire des lecteurs ! Pourtant, ce n’était pas gagné Soleil vert est un film dont les images, à la fin des années 70, ont marqué à juste raison les esprits. ⇒ Lire la suite Dune – Frank Herbert 1965 Pocket – 832 pages – € Le pitch Il n’y a pas, dans tout l’Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse l’épice de longue vie, née du désert, et que tout l’univers convoite. Quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et changera le cours de l’histoire. Cependant les Révérendes Mères du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique , elles veulent créer un homme qui concrétisera tous les dons latents de l’espèce. Le Messie des Fremen est-il déjà né dans l’Empire ? Mon avis Vous connaissez Dune. Tout le monde connaît Dune. Mais l’avez-vous lu ? Mouais, c’est bien ce que je pensais il y a beaucoup moins de lecteurs de Dune que l’on ne le pense généralement, car ce n’est pas un roman si accessible que cela. Les 800 pages serrées de ce livre-monde j’inclus ici Le messie de Dune, qui se trouve dans le même volume dans l’édition brochée Ailleurs et Demain de ma bibliothèque demandent un peu d’exigence, car l’univers imaginé par Franck Herbert est d’une complexité inouïe. ⇒ Lire la suite En terre étrangère – Robert Heinlein 1961 Le livre de poche – 768 pages – € Le pitch Né sur Mars, Valentine Michaël Smith est retrouvé par une expédition de secours venue de la Terre tous les membres de l’expédition ont péri et Valentine a été recueilli et élevé par les Martiens, ces curieux êtres qui peuplent la planète rouge. Smith est ramené sur Terre mais il rencontre les pires difficultés à s’intégrer dans notre société. Son apparence est humaine mais son esprit est martien. Protégé par un écrivain célèbre et pittoresque, Jubal Harshaw, Smith réussira enfin à comprendre la place qu’il occupera sur la Terre, celle du nouveau Messie, rien de moins… Mon avis Comme j’ai pu l’écrire par ailleurs sur ce site, pour les vrais amateurs de SF, ceux qui bourlinguent depuis des années entre les romans du genre inventé il y a désormais plus d’un siècle par Wells et Jules Verne, Robert A. Heinlein est une référence. Sans doute un des trois piliers du mouvement hard science, en compagnie d’Isaac Asimov et d’Arthur C. Clarke. Avec 4 prix Hugo en onze ans, entre 1956 et 1967. Rien que ça. Et, parmi tous ses romans, tous ses succès, c’est sans conteste En terre étrangère, publié en 1961, qui est à ce jour considéré comme son chef-d’oeuvre, l’acmé de sa carrière. Lu alors que j’avais une quinzaine d’années, le roman m’avait laissé une impression très favorable et, bien qu’assez confuse avec le recul, assez troublante. ⇒ Lire la suite Minority report – Philip K. Dick 1956 Folio SF – 448 pages – € Le pitch Douglas Quail rêve depuis toujours d’aller sur Mars, mais la planète rouge est réservée aux agents du gouvernement et aux personnalités haut placées. Il lui reste toutefois la possibilité de s’acheter des souvenirs. Et pourquoi pas celui d’être allé en visite sur Mars ? Ce ne serait pas la réalité, certes. mais qui sait ? Après Blade Runner, le chef-d’ouvre de Ridley Scott, les textes de Philip K. Dick ont inspiré de nombreux films Planète hurlante, Impostor, Minority Report, Paycheck, A Scanner Darkly, L’Agence… Vous retrouverez dans ce recueil quelques-unes des nouvelles à l’origine de ces longs métrages, ainsi que Souvenirs à vendre We Can Remember it for You Wholesale» adapté une première fois en 1990 puis de nouveau en 2012, sous le titre Total Recall. Mon avis Ce livre est un recueil de nouvelles. Neuf nouvelles, dans l’ensemble assez longues, dont au moins deux sont passées à la postérité pour avoir été adaptées au cinéma The Minority report, adapté par Spielberg les autres éditions de poche portent ce titre, avec un visuel flashy de la tête de Tom Cruise dans le film, et We can remember it for your wholesale, adapté par Verhoeven sous le titre Total recall. Ceci posé, venons en au fait ces neuf nouvelles parmi les 120 écrites par Philip K. Dick au cours de sa courte vie sont d’une lecture absolument indispensables, car elles permettent, pour celui qui ne connait pas l’auteur, d’avoir une sorte de digest très représentatif de son travail de novelliste. ⇒ Lire la suite Les enfants d’Icare – Arthur 1953 Bragelonne – 336 pages – € Le pitch Ils sont apparus sans crier gare, leurs immenses vaisseaux flottant au-dessus des plus grandes capitales mondiales. Les Suzerains, des extraterrestres infiniment plus avancés, et qui affirment être là pour le bien de l’humanité. Et effectivement, même s’ils refusent pour le moment de se montrer, tout ce qu’ils font pour la Terre s’avère bénéfique désarmement général, éradication des maladies, de la faim et de la misère. Pourtant… ne faudrait-il pas se méfier de ces mystérieux bienfaiteurs ? Et se demander quelles sont leurs véritables intentions quant à l’avenir de l’espèce humaine ? Mon avis Arthur C. Clarke, disparu il y a dix ans, était né en décembre 1917. On a donc fêté récemment le centenaire de sa naissance. Comme le temps passe… Cet auteur, grand journaliste scientifique par ailleurs, passionné d’astronomie et de plongée sous-marine, fut longtemps considéré comme le leader du mouvement Hard science, cette branche de la SF où les auteurs privilégient la spéculation scientifique à la prospective historique ou sociale. Pourtant, en relisant Les enfants d’Icare, un des nombreux grands titres de Clarke, j’ai été frappé, non par la part du récit accordée à l’évolution scientifique, mais bien par sa dimension métaphysique ! ⇒ Lire la suite Fahrenheit 451 – Ray Bradbury 1953 Folio SF – 224 pages – € Le pitch Montag est un pompier du futur d’un genre particulier il brûle les livres. Jusqu’au jour où il se met à en lire, refuse le bonheur obligatoire et rêve d’un monde perdu où la littérature et l’imaginaire ne seraient pas bannis. Devenant du coup un dangereux criminel… Mon avis Comme j’ai pu l’écrire par ailleurs, Ray Bradbury est sans conteste un des auteurs majeurs de toute l’histoire de la science-fiction. Farenheit 451 est son roman le plus célèbre, son talent s’étant épanoui surtout dans le format des nouvelles y compris Chroniques martiennes, qui est un recueil de nouvelles. Ce roman est d’une beauté et d’une tristesse sidérante, dont François Truffaut sut saisir l’essentiel dans son adaptation qui date déjà de cinquante ans comme le temps passe…. ⇒ Lire la suite Demain les chiens – Clifford D. Simak 1952 J’ai lu – 283 pages – € Le pitch Les hommes ont disparu depuis si longtemps de la surface de la Terre que la civilisation canine, qui les a remplacés, peine à se les rappeler. Ont-ils véritablement existé ou ne sont-ils qu’une invention des conteurs, une belle histoire que les chiens se racontent à la veillée pour chasser les ténèbres qui menacent d’engloutir leur propre culture ? Fable moderne, portrait doux-amer d’une humanité à la dérive, Demain les chiens est devenu un classique de la littérature. Il est ici publié dans une nouvelle traduction, avec l’épilogue ajouté ultérieurement par l’auteur et une postface de Robert Silverberg. Mon avis Demain les chiens est l’oeuvre la plus célèbre de Clifford D. Simack, un des maîtres de la SF classique américaine. En relisant pour la troisième ou quatrième fois ce faux recueil de nouvelles, j’ai retrouvé toutes les sensations qui m’avaient marqué profondément, dès ma première lecture, alors que j’étais adolescent. Demain les chiens est en fait un roman, composé de huit récits sans lien direct entre eux d’où cette notion de nouvelles » souvent utilisée à leur propos, mis en perspective historiquement par un système de notes » , rédigées par ce qu’on imagine être un historien. Cette composition, particulièrement habile et rarement pratiquée dans la littérature, permet à l’auteur de retracer en tout juste 300 pages l’histoire de la fin de l’humanité. Effacement progressif de l’homme, au bénéfice d’autres espèces animales, dont – en majeure – les chiens. Cet effacement résulte d’une succession de choix et décisions improbables de quelques humains à des moments clés. ⇒ Lire la suite Cycle de Fondation 1 – Isaac Asimov 1951 Folio SF – 832 pages – € Le pitch Grâce à la psychohistoire qu’il a inventée, Hari Seldon prévoit l’effondrement de l’Empire galactique, suivi d’une ère de ténèbres de trente mille ans. Seule solution pour réduire cette période à mille ans la Fondation. Mais celle-ci a de nombreux et puissants ennemis… Mon avis Le cycle de Fondation est un des dix chefs-d’oeuvre de la science-fiction, écrit par Isaac Asimov, l’homme à la plume prolifique qui fut, pendant une trentaine d’année, le patriarche absolu du genre, respecté par tous pour, au moins, deux inventions majeures les trois règles de la robotique, dans sa série de nouvelles sur les robots, et la psychohistoire, dans Fondation . Cette intégrale éditée par Folio SF qu’il faut remercier de ses efforts actuels pour remettre en ligne » dans les meilleurs conditions les œuvres fondamentales du genre, regroupe la trilogie originelle du cycle, composée des romans Fondation, Fondation et empire et Seconde fondation vous pouvez vous arrêter là, les romans écrits beaucoup plus tard par Asimov, sous la pression du succès commercial, sont dispensables. Cette trilogie, qui a remporté en 1966 le prix Hugo spécial de la meilleure série de science-fiction/fantasy de tous les temps, stupéfie le lecteur par son ambition, son ampleur et son intelligence. Constitué, en fait, d’une dizaine de nouvelles qui couvrent le futur de l’histoire humaine, l’oeuvre est un sommet de la science fiction intelligente des années 60, époque où les meilleurs auteurs du genre utilisaient le futur pour réfléchir sur l’histoire et l’humanité. Plongez-vous dans ce récit passionnante, vous ne pourrez ensuite oublier des personnages comme le Mulet… ♠ Les autres sélections et articles du Tourne Page sur la littérature anglo-saxonne ♠ Racisme les grands livres américains sur les minorités noires et indiennes Westerns les meilleurs romans et BD sur l’ouest américain Etats-Unis le meilleur des romans du sud profond deep south Les meilleurs romans britanniques ♠ Le coin cadeau ** Les livres du jour**L’actualité des sorties **Les meilleures ventes** La vie d’un lecteur Rappel Le modèle économique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accéder au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquérir un livre conseillé, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires réalisé par son intermédiaire. Le Tourne Page a été créé pour la promotion du livre et de la lecture. 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Bienvenueau Village Gévaudan Aubrac. Coralie et Jean-Michel vous accueillent dans ce village vacances de toiles et de pierres niché dans un parc arboré de 4 hectares à Marvejols, à 10' de l'A75 et à 20’ de Mende, en Lozère. Tous deux souhaitent donner une nouvelle vie au village vacances "Les Légendes du Gévaudan", ancien VVF et
Je tiens à remercier les évaluateurtrices anonymes ainsi que les coordinateurtrices de ce numéro qui, par leurs suggestions et leurs précieux conseils, m’ont permis d’améliorer cet article. Je remercie également Marc Bessin, Ivan Garrec, Marianne Le Gagneur et Océane Sipan pour leurs nombreuses relectures. Enfin, je remercie Céline Béraud et Jérôme Michalon dont les remarques lors du comité de thèse ont conduit à de nettes améliorations. 1. Introduction 1L’historiographie nous rappelle que, dès sa naissance au XVIIIe siècle, la prison est soumise à de nombreuses réformes Foucault, 1975 ; Artières, Lascoumes, 2004. Face à la critique d’inhumanité, d’ institution dégradante » Rostaing, 2021, les gouvernants du système carcéral prétendent outrepasser les objectifs répressifs et punitifs de la prison pour en intégrer d’autres comme celui de réinsertion. Dans un contexte de modernisation de l’État et des administrations publiques débuté dans les années 1980 Avril et al., 2005, l’administration pénitentiaire se trouve tiraillée entre des réformes sécuritaires et des tentatives d’humanisation, de bien punir » Bouagga 2015 ; 2016. Le tournant des années 1970-1980 marque un décloisonnement relatif de la prison rendu en partie visible par la multiplication des intervenantes extérieures supposées œuvrer pour l’individualisation de la peine, une meilleure préparation à la sortie et in fine, la lutte contre la récidive. Dès lors, une nouvelle image de la personne incarcérée est promue au sein du système carcéral au centre de sa peine, active et responsable Hannah-Moffat, 2005 ; Quirion, 2009 ; Cliquennois, 2013. 1 Je me réfère ici à la fois à la définition de Michel Foucault du dispositif comme étant un réseau ... 2 Dans son livre, Jérôme Michalon regroupe ces pratiques sous l’expression soin par le contact anim ... 3 Voir le site de la Fondation 4 Le nombre connu des établissements pénitentiaires pratiquant la médiation animale n’est valable qu’ ... 2Les dispositifs1 de médiation animale que cet article analyse s’inscrivent dans cette dynamique d’ouverture relative de la prison et d’individualisation de la peine. La médiation animale est le terme choisi2 pour parler de l’ensemble de ces pratiques hétérogènes visant la mise en relation d’un animal vivant et d’un être humain en situation de souffrance liée à une maladie et/ou à un handicap en vue d’un bénéfice pour ce dernier » Michalon, 2014, 15. Ces médiations sont réalisées par des prestataires extérieurs qui interviennent en prison avec leurs propres animaux. Elles peuvent prendre des formats divers de la coprésence entre prisonnieres et animaux — chiens et petits rongeurs — lors de groupes de parole ou bien des médiations équines dans lesquels les prisonnieres sont censés apprendre à gérer leurs émotions et améliorer leur communication. Selon la Fondation Adrienne et Pierre Sommer3, actrice clef qui a cartographié les dispositifs de médiation animale en France, ils ont été présents dans un tiers des établissements pénitentiaires français4. 5 Les pages consacrées à la médiation animale sur le site du ministère de la Justice mettent en avant ... 3Tantôt qualifiés d’ activités », tantôt de thérapies », de programmes », d’ animations », ces dispositifs comptent parmi les interventions sociales non directement pénales en prison. On les retrouve liés à divers pôles en fonction des établissements pénitentiaires soin, culture, programmes de prévention de la récidive ou sport. À mesure qu’ils se multiplient et qu’ils s’ouvrent à divers publics en détention, la liste des objectifs affichés par l’administration pénitentiaire s’étend lutter contre les effets de l’incarcération, apaiser les tensions en détention, prévenir les suicides, lutter contre l’isolement, empêcher la récidive et favoriser la réinsertion5. 4Apparus dans les années 1970 dans les prisons américaines, les dispositifs de médiation animale voient le jour en France en 2008. Les intentions des acteurtrices qui les mettent en place — occuper, soigner, réinsérer — varient grandement selon les contextes. Que s’est-il passé pendant ces quarante années qui séparent les premières initiatives nord-américaines de celles françaises ? Comment se sont construits ces dispositifs de médiation animale outre-Atlantique et avec quels objectifs ? Quelles ont été les conditions de leur diffusion en France ? 5Les travaux de recherche croisant médiation animale et étude de la prison présents dans la littérature s’insèrent dans une logique de promotion de ces dispositifs en proposant des protocoles d’évaluation et la définition de bonnes pratiques à des fins de reproductibilité dans d’autres établissements Britton, Button, 2005 ; Furst, 2006 ; Cooke, Farrington, 2016 ; Allison, Ramaswamy, 2016 ; Jalongo, 2020. Ces travaux sous-tendus par une logique actuarielle visant à prédire le comportement des individus et gérer les risques, largement dominante dans le champ pénal américain Feely, Simon, 1992 ; Harcourt, 2005, se concentrent sur le lien entre la participation à un tel programme de médiation animale et la baisse du taux de récidive. 6En adoptant une perspective socio-historique, cet article explore le développement de tels dispositifs et leur double circulation interinstitutionnelle avec le passage de la médiation animale de l’hôpital à la prison, depuis des objectifs de soin vers des objectifs de réinsertion, et transnationale avec la diffusion du dispositif de l’Amérique du Nord vers la France. Il s’agit de documenter pour la première fois une histoire des médiations animales dans les prisons françaises afin d’identifier les stratégies de légitimation qui ont conduit certains dispositifs à s’institutionnaliser. 7Ce travail s’ancre dans la lignée des travaux de sociologie carcérale qui se sont intéressés à la place du soin en prison Bessin, Lechien, 2000, plus particulièrement aux hybridations des pratiques pénales Larminat, 2014 ; Lancelevée et al., 2019 ainsi qu’à l’évolution des rapports entre surveillantes et surveillées Chauvenet et al., 1994. À la manière d’une sociologie de l’action publique Delpeuch, 2009, cet article examinera le processus de diffusion des dispositifs de médiation animale, les transformations et ajustements qu’ils véhiculent. Les mécanismes à l’œuvre dans cette diffusion, les acteurtrices qui y prennent part éclairent les changements institutionnels de la prison. Analyser la médiation animale comme une pratique hybride, représente ainsi un angle privilégié pour comprendre les évolutions contemporaines du monde carcéral ainsi que la porosité des logiques — de soin, de réinsertion, de responsabilisation — qui cohabitent en son sein. 8L’article aborde en premier lieu la genèse de ces dispositifs aux États-Unis et en France et les conditions de leur diffusion afin de comprendre les logiques communes et singulières sur lesquelles reposent ces dispositifs. La seconde partie resserre la focale sur le contexte français et porte sur la réception de ces dispositifs en s’intéressant à deux stratégies de légitimation mises en œuvre pour les institutionnaliser d’une part, la participation du personnel pénitentiaire et, d’autre part, l’évaluation des dispositifs. 6 J’ai observé les groupes de parole une demi-journée par semaine pendant 18 semaines. Lorsque je me ... Méthodologie et terrain Les analyses que je présente sont issues d’un travail de recherche socio-anthropologique mené de l’automne 2018 au printemps 2020. Mon travail de thèse consiste en une ethnographie de ces dispositifs et se propose d’investiguer la médiation animale comme une nouvelle forme d’intervention et d’accompagnement des personnes incarcérées. J’ai observé une cinquantaine de séances de médiation animale au sein de sept établissements pénitentiaires des groupes de parole accompagnés d’animaux mais aussi des médiations équines à l’intérieur et à l’extérieur de la prison, dans le cadre de permissions de sortir ». Ces observations soulignent la grande hétérogénéité de ces pratiques de médiation animale Michalon, 2014. J’ai suivi à plusieurs reprises les mêmes groupes de parole et des médiations équines de manière plus ponctuelle, sur plusieurs journées6. Les structures dans lesquelles je suis allée dépendent de trois Directions interrégionales des services pénitentiaires DISP en France métropolitaine et couvrent plusieurs régimes de détention masculine et féminine deux centres pénitentiaires, quatre maisons d’arrêt et un établissement pour mineurs. La variété des établissements rend compte de l’étendue de ces pratiques de médiation animale sur l’ensemble du territoire français. J’ai complété mes observations par des entretiens semi-directifs individuels avec des prisonnieres N = 25 aux profils sociaux, pénaux et carcéraux variés et des professionnelles N = 28. Cette dernière série d’entretiens sert de matériau principal dans cet article. Parmi les professionnelles, j’ai interrogé des promoteurtrices de la médiation animale et personnel pénitentiaire surveillante pénitentiaire, conseillere pénitentiaire d’insertion et de probation CPIP, cheffe d’établissement, directeurtrice des services pénitentiaires d’insertion et de probation SPIP, chef du département des politiques d’insertion, de probation et de prévention de la récidive DPIPPR et responsable nationale du partenariat associatif à la Direction de l’administration pénitentiaire DAP. Ces entretiens me permettent d’écrire une histoire française des dispositifs de médiation animale. De plus, j’utilise des extraits de mon carnet de terrain qui permettent de voir comment cette institutionnalisation s’incarne à travers certaines acteurtrices. En outre, mon analyse repose sur une littérature grise » composée de documents issus des sites internet du gouvernement, divers rapports, cahiers et brochures de la fondation Sommer. 2. Sur les traces de la médiation animale en prison expérimentations aux États-Unis et en France 9Comment les dispositifs de médiation animale sont-ils passés d’une logique de soin à une logique de réinsertion voire de responsabilisation ? Les finalités de ces dispositifs sont-elles identiques aux États-Unis et en France ? L’étude de leur circulation transnationale, commencée au début des années 2000, nous renseigne sur les différentes acteurtrices qui portent cette innovation et veulent la voir prospérer dans les établissements pénitentiaires français. Mais, quelle appropriation peut-on alors analyser ? Que reste-t-il des dispositifs initiaux ? Les prison-based animal programs entre soin, réinsertion et responsabilisation 7 Un des traits caractéristiques des débuts de la médiation animale concerne la rencontre accidentell ... 8 Traduit en français par médecine des preuves », l’EBM se développe dans les années 1980-1990. 10Si l’on peut dater l’histoire des interactions entre prisonniers de guerre et animaux à la Seconde Guerre mondiale Strimple, 2003, la première expérience à succès » reste celle menée au Oakwood Forensic Center aussi appelé Lima State Hospital for the Criminally Insane au milieu des années 1970 et racontée par David Lee 1984, travailleur social dans cet établissement. L’histoire souvent mobilisée pour évoquer cet imprévu fondateur »7 Michalon, 2014, 51 — soit la rencontre accidentelle entre humains et animaux qui donne naissance à des programmes plus structurés — est qu’en 1974 un groupe de patients dépressifs et suicidaires d’un quartier ont pris ensemble le risque d’être punis en cachant un oiseau sauvage blessé dans un local ménage et en le nourrissant de restes du réfectoire » Lee, 1984, 231 [ma traduction]. Même si l’oiseau ne survit pas à ses blessures, David Lee trouve cette expérience suffisamment significative et les changements d’attitudes assez soudains, pour que celle-ci se poursuive et que l’établissement accueille des animaux en son sein. En 1975, l’établissement se lance dans une expérimentation qui marquera les débuts des Prison Animal-based Programs PAPs en accueillant durant trois mois, trois perruches ainsi qu’un aquarium dans l’établissement. Les PAPs proviendraient du lien existant entre humains et animaux Hines, 2003 et de son potentiel thérapeutique. Quelques années plus tard, en 1981, impulsée par le modèle de l’Evidence Based Medecine8, une étude comparative débute entre un groupe de patients incarcérés avec des animaux et l’autre sans, afin d’analyser les potentiels bénéfices de cette présence animale. Les résultats semblent sans équivoque et les bienfaits en termes de santé mentale en ressortent les patients ayant un animal de compagnie ont eu besoin de deux fois moins de médicaments, ont connu une réduction considérable des incidents violents et n’ont pas fait de tentative de suicide pendant l’année de comparaison » Lee, 1984, 232 [ma traduction]. David Lee souligne une nouvelle fois la réussite du programme dont la première ambition est thérapeutique auprès de personnes atteintes de dépressions chroniques et ayant des pensées suicidaires. 9 Dans son étude 1999, Véronique Servais interroge le pouvoir thérapeutique » des dauphins auprès ... 10 Disponible en ligne 11 La citation originale if you can’t get God in your life, bring a dog in there, because the word “ ... 11En 1981, une autre initiative pionnière voit le jour dans le champ des PAPs. Menée par Kathy Quinn 1942-2020, elle marque l’entrée de la médiation animale en prison. Kathy Quinn, devenue sœur dominicaine, incarne à elle seule ces belles histoires » Servais, 1999 qui accompagnent ces dispositifs de médiation animale supposés être vecteurs de changements9. Dans une interview diffusée sur les réseaux sociaux en 201910, Sœur Quinn effectue un jeu de mots entre Dieu God » et les chiens dog »11, exprimant explicitement la place des chiens dans le domaine du sacré en leur conférant des missions et qualités particulières, de guérison notamment. Convaincue des bénéfices apportés par la relation humain-chien et éducatrice canine elle-même, Sœur Quinn s’associe avec un vétérinaire, le Dr Leo Bustad, et lance un programme d’éducation canine en prison au Washington Correction Center for Women WCCW à Gig Harbor Strimple, 2003 ; Deaton, 2005. Ce programme, le plus ancien aujourd’hui et probablement l’un des plus structurés, comporte une forte dimension éducative Furst, 2006 et insiste sur les habilités sociales acquises à partir de ces programmes. 12Ce programme marque le passage d’objectifs thérapeutiques de soin psychologique et physiologique de l’individu à des objectifs de réinsertion, sociale et professionnelle pour éviter la récidive. Cette circulation du soin à la réinsertion est visible dans d’autres programmes comme les activités sportives. Dans son ouvrage Le sport en prison 2005, Laurent Gras montre que les vertus thérapeutiques du sport — meilleure hygiène des personnes incarcérées, lutte contre les effets de la sédentarité, nette amélioration de la santé mentale et physique — ont servi, dans un premier temps, à promouvoir ces activités et leur mise en place. Mais, dans un second temps, l’administration pénitentiaire a mis en avant la réinsertion comme finalité possible de l’activité sportive qui servirait de passerelle entre le dedans et le dehors et préparerait davantage les personnes incarcérées à leur sortie. Comme pour les dispositifs de médiation animale, il s’agit de trouver des fonctions institutionnelles » Gras, 2005 qui permettent de légitimer ces activités. 13À travers ce programme au WCCW, les femmes incarcérées se forment à de nouvelles compétences comme socialiser les chiens, prendre soin d’eux ou les toiletter Jalongo, 2020, qui sont valorisables sur le marché professionnel à leur sortie. En plus d’apprendre de nouvelles aptitudes professionnelles, elles offrent une réparation à la communauté », fragilisée par les délits et crimes dont elles sont accusées, en éduquant des chiens issus de refuges avant qu’ils soient remis à des personnes en situation de handicap. En cela, la médiation animale se rapproche ici plus d’une forme de justice restaurative que d’un programme correctif » en se concentrant davantage sur une justice pénale comme répondant à des objectifs de réparation et non aux actions individuelles des personnes jugées délinquantes Jalongo, 2020, 6. 14En 1981, le Prison Pet Partnership voit le jour marqué par une logique, que je qualifie de réparation », qui suppose qu’une personne se répare autant qu’elle contribue à réparer la société. Avec cette logique, un discours religieux porté par les intervenantes, prêchant le pardon, résonne en toile de fond de ces dispositifs. Depuis, ce programme s’est largement développé à travers les États-Unis et plus de 700 chiens ont été éduqués par des personnes incarcérées avant d’être placés dans des familles comme chiens d’assistance. Cette initiative et d’autres qui suivirent comme Cell Dogs ou Puppies Behind Bars, ont recours à la rhétorique selon laquelle humains et animaux ont tous deux droit à une seconde chance. 15La logique de responsabilisation occupe une place de choix dans les PAPs comme dans les travaux qui s’intéressent aux interventions correctionnelles. En ce sens, on peut dire que l’évolution des PAPs suit celle des rhétoriques rattachées à l’intervention correctionnelle. Bastien Quirion 2012 note un changement survenu ces trente dernières années au sujet des rhétoriques de l’intervention les rhétoriques de réforme et de réadaptation ont laissé peu à peu place à celle de la responsabilisation qui consiste en l’émergence d’une nouvelle grammaire de l’individu qui contribue à produire des individus autonomes et responsables dont la principale force est d’être en mesure de démontrer une certaine autonomie par rapport aux institutions traditionnelles de prise en charge » Quirion, 2012, 347‑348. Cette nouvelle grammaire de la responsabilisation se retrouve parfaitement dans un programme appelé TAILS — Teaching Animals and Inmates Life Skills — qui met en lien des prisonniers et des chiens de refuges, particulièrement stigmatisés comme les pitbulls. Les prisonnieres travaillent certaines habilités sociales comme l’empathie et la patience et se retrouvent responsables de la rééducation des chiens en vue de leur prochaine adoption. Aujourd’hui, cette logique de responsabilisation, étroitement liée à la notion de réparation, qu’on pourrait qualifier d’utilitariste car ces dispositifs servent à la communauté », s’impose aux États-Unis. La diversité des programmes en témoigne tantôt des chiens éduqués pour devenir des chiens d’assistance tantôt des chevaux sauvages dressés pour réguler leur nombre et réduire leur impact sur la biodiversité. 16Les études sur les PAPs témoignent de ce déplacement du soin à la réinsertion. Si auparavant les études s’intéressaient aux supposés bienfaits de la médiation animale notamment sur la santé des personnes incarcérées, elles prennent aujourd’hui racine dans une logique actuarielle centrée sur la gestion des risques. Dans cette lignée, plusieurs d’entre elles Moneymaker, Strimple, 1991 ; Cooke, Farington, 2014 mesurent l’impact de tels programmes et s’intéressent à la corrélation entre la participation à un PAP et la baisse du taux de récidive. 17À l’issue de ce portrait historique, l’on saisit bien les origines du soin dans le développement de la médiation animale en prison. Si les premiers objectifs visés étaient thérapeutiques, ils ne tardent pas à s’accorder aux objectifs de réinsertion. Par ailleurs, le fait d’être de nouveau responsable, devient une finalité recherchée par ces dispositifs, signe d’une nouvelle logique, de plus en plus centrée sur l’individu, promue par l’institution carcérale. L’émergence de ces dispositifs dans le contexte français provient d’une diffusion de l’Amérique du Nord vers la France. Il s’agit maintenant d’analyser les conditions de circulation de ces dispositifs en identifiant les acteurtrices qui y ont participé. De l’Amérique du Nord à la France itinéraire d’un dispositif 18Que s’est-il passé pendant ces quarante années qui séparent la première initiative de médiation animale américaine de celle française en 2008 ? Pour le comprendre, il nous faut analyser la circulation transnationale des dispositifs de médiation animale en s’intéressant aux acteurtrices qui ont contribué à leur diffusion ainsi qu’aux stratégies mises en œuvre au cours de celle-ci. Les dispositifs de médiation animale n’ont pas fait l’objet d’une importation au sens strict mais plutôt d’une diffusion, ce qui renvoie ici au processus par lequel une innovation est communiquée par certains canaux au fil du temps parmi les membres d’un système social » Rogers, 1983, 5. Dans The Diffusion of Innovations 1962, Everett Rogers définit quatre éléments nécessaires à une diffusion 1 une innovation, c’est-à-dire une idée, une pratique ou un objet perçu comme nouveau par un individu ou par une unité d’adoption, 2 un ou des canaux de communication, c’est-à-dire le moyen par lequel les messages passent d’un individu à un autre, 3 la dimension temporelle présente dans toute diffusion et enfin 4 un système social comme étant un ensemble d’unités reliées les unes aux autres pour atteindre un but commun. La médiation animale, alors comprise comme une innovation peut être analysée sous l’angle de la sociologie de l’action publique Delpeuch, 2009 et des policy transfer studies PTS Dolowitz, Marsh, 1996 ; 2000. Celles-ci ont largement étudié ces phénomènes de diffusion même si elles n’ont pu rendre compte de la complexité du phénomène négligeant ainsi les phénomènes de traduction modes de réception des éléments transférés et d’hybridation manière dont se lient les éléments transférés aux éléments existants accompagnant les transferts de politiques publiques Hassenteufel, Maillard, 2013. 19L’étude de cette diffusion témoigne d’une certaine ouverture de la prison et de sa porosité avec le monde extérieur, s’inscrivant dans la création de partenariats, notamment avec le monde associatif, comme le souligne l’extrait de terrain ci-dessous J’ai été invitée par la Fondation Sommer à une projection privée dans un cinéma luxueux du 8e arrondissement de Paris. Le film à l’écran est celui de Laure de Clermont-Tonnerre, Nevada, qu’elle présente en visio depuis les États-Unis. Il raconte l’histoire de Roman, un homme incarcéré dans une prison du Nevada, qui va participer à un programme de réhabilitation sociale en dressant des chevaux mustangs. À la suite de la projection, des alliées de la médiation animale de la première heure font un retour sur leurs expériences des médiations animales en prison. Boris Albrecht, directeur de la Fondation, déplore l’absence d’une personne rattachée au ministère de la Justice, qui s’était dit très intéressée par l’initiative. On y entend toutefois des intervenantes en médiation animale, une professionnelle en charge des partenariats associatifs à la Direction de l’administration pénitentiaire, un chef d’établissement qui a systématiquement mis à l’œuvre des dispositifs de médiation animale dans les établissements qu’il a dirigés et un psychologue clinicien qui revient sur les bénéfices de telles actions pour les personnes incarcérées et le personnel de surveillance. Dans le public se trouve Marie Claude Lebret, fondatrice d’Handi’Chiens, dont on salue l’initiative de départ avec les chiens d’assistance et qui se dit heureuse de voir se développer ces actions en prison dont elle loue les effets positifs visibles dans le film. Extrait de carnet de terrain, le 8 octobre 2019 20À propos de cette projection qui rassemble les promoteurs de la médiation animale en France, l’on peut noter la place centrale occupée par les associations. Dans Panser avec les animaux. Sociologie du soin par le contact animalier 2014, Jérôme Michalon étudie le contexte d’émergence de la communauté Human-Animal Interactions HAI et comment celle-ci se traduit par la création d’associations et de partenariats avec des centres universitaires qui s’intéressent à la question du lien entre humains et animaux et promeuvent l’importance de cette relation inter-espèce. Lors de cette projection où est réunie l’ élite de la médiation animale », au vu de leurs caractéristiques sociales classes moyennes, supérieures et capitaux culturels et économiques des acteurtrices présentes il s’agit des membres actifves de la communauté HAI française d’un côté, l’association Handi’Chiens et de l’autre, la Fondation Sommer. 21La première association française responsable de la diffusion de la médiation animale dans les prisons françaises est celle fondée en 1989 par Marie Claude Lebret, Handi’Chiens. Dans notre entretien, elle raconte sa rencontre avec les chiens d’assistance via un reportage télévisé J’ai vu un reportage télévisé en 1986 qui présentait les chiens d’assistance aux États-Unis. Et là, j’ai été subjuguée vraiment par le travail de ces chiens avec une personne handicapée en fauteuil roulant […]. Et la conclusion de l’émission, c’est qu’il n’y avait rien de fait en France concernant le chien d’assistance et que toute initiative serait la bienvenue […] j’ai pris contact avec l’association AFIRAC [Association française d’information et de recherche sur l’animal de compagnie] pour avoir un peu plus d’informations sur l’éducation de ces chiens. Entretien avec Marie Claude Lebret, fondatrice d’Handi’Chiens, 9 décembre 2020 22Soutenue par l’AFIRAC, Marie Claude Lebret, alors professeure de biologie zootechnie en lycée agricole, se rend par intermittence aux États-Unis entre 1989 et 1990 pour suivre les enseignements de Bonita Bergin, fondatrice de la Canine Companion for Independance. Cette dernière lui apprend la méthode pour éduquer les futurs chiens d’assistance. De ce voyage, elle revient avec deux chiots dont un qui servira d’ ambassadeur » afin de faire connaître les chiens d’assistance en France. Depuis, la liste des chiens au service des humains s’est élargie chiens d’éveil, d’assistance, détecteurs de crises d’épilepsie et d’accompagnement social — ceux que l’on retrouve en prison. Marie-Claude Lebret n’est pas la seule parmi les personnes que j’ai rencontrées à être allée se former outre-Atlantique. C’est aussi le cas de Raphaëlle, intervenante en médiation animale IMA dans plusieurs prisons, partie au début des années 2000 à l’Institut de zoothérapie du Québec pour devenir zoothérapeute. Bien qu’ils se soient développés depuis, ces cursus n’existaient pas en France. Leur importation en France confirme que cette diffusion s’explique en partie par la circulation des êtres partis se former outre-Atlantique. En effet, la diffusion passe d’abord par un temps d’observation du modèle de l’innovation à l’étranger, d’apprentissage d’une technique et de sa mise en place dans le nouveau contexte. 23Si Handi’Chiens contribue au départ de manière indirecte à la diffusion de la médiation animale dans les prisons françaises en introduisant des chiens d’assistance en France qui ouvriront la voie aux chiens d’interventions, présents en prison, la Fondation Sommer garantit, quant à elle, son soutien financier pour la mise en place de tels dispositifs. Fondée en 1971, la Fondation Sommer a trois missions informer, éduquer et soutenir. Depuis 2008, date à laquelle apparaissent pour la première fois les dispositifs de médiation animale dans les prisons françaises, la Fondation soutient financièrement leur mise en œuvre et informe sur ces pratiques en publiant des cahiers et des brochures dont plusieurs ont pour objet la médiation animale en prison. Boris Albrecht, directeur de la Fondation, revient en entretien sur l’appropriation de ladite innovation 12 À des fins d’anonymisation, les lieux et les prénoms ont été changés. Je suis allé aux États-Unis, j’avais rencontré deux trois personnes [qui intervenaient en prison] lors de la conférence de l’IHAIO [International Human Animal Interaction Organization] à Chicago. Je me suis dit il faut qu’on arrive éventuellement à faire la même chose en France, mais il faut adapter ces systèmes. Quand je suis revenu, je me suis dit qui a l’expérience ? ». Les chiens guides chez nous n’ont pas l’expérience des prisons, ils ne savent pas ce que c’est, ça va être compliqué à mettre en place. Et l’on s’est adressé à Handi’Chiens. Ils étaient plus sensibilisés et on a proposé à la prison de Montignes12. Entretien avec Boris Albrecht, directeur de la Fondation Sommer, le 3 septembre 2019 24De nouveau, on trouve la présence d’un réseau d’acteurtrices, déjà constitué, de la communauté HAI à travers l’IHAIO. Pour assurer la diffusion de telles pratiques, il ne reste plus qu’à trouver des partenaires qui pourront toutefois adapter ces systèmes en France » et Handi’Chiens représente un allié de choix pour la Fondation Sommer. 25Comme on l’a vu, cette diffusion a été principalement menée par des associations et fondations qui promeuvent le développement de ses pratiques à l’intérieur et en dehors du champ carcéral. Elles agissent comme des entrepreneurs de morale » Becker, 1985 dans le champ des médiations animales en véhiculant des normes et une idéologie selon laquelle être respectueuxse des animaux signifie être bon. L’administration pénitentiaire française ne semble pas avoir occupé de rôle spécifique dans cette diffusion, toutefois, l’étude de l’émergence de ces dispositifs dans les prisons françaises va montrer la manière dont ils ont été réceptionnés. La diffusion des dispositifs induit-elle alors une transformation ou une évolution de leurs objectifs ? Expérimentations locales de médiation animale en France de la vulnérabilité à la responsabilisation des prisonnieres ? 26En 2008, la médiation animale acte sa naissance dans les prisons françaises à travers deux expérimentations introduites parallèlement dans deux établissements situés dans des Directions interrégionales des services pénitentiaires DISP distinctes la maison d’arrêt de Valissan et le centre pénitentiaire pour femmes de Montignes. Que ce soit dans l’un ou l’autre établissement, les directions donnent leur feu vert aux professionnelles de la médiation animale pour répondre au problème du risque suicidaire. L’institution carcérale connaît en effet un taux record de suicides, sept fois plus élevés qu’en population générale Duthé et al., 2014. En réaction à cette statistique préoccupante, la médiation animale fait partie des réponses institutionnelles pour empêcher la mort » Cliquennois, Chantraine, 2009. 27Bien que les profils se soient élargis depuis, la mise en place de la médiation animale a d’abord été pensée pour des personnes dites vulnérables » présentant un risque suicidaire important. Raphaëlle, comme d’autres intervenantes en médiation animale IMA, a exercé la médiation animale dans des établissements de soin avant d’intervenir pour la première fois en 2008 à la maison d’arrêt de Valissan. Dans notre entretien, elle raconte le contexte dans lequel elle a débuté ses interventions C’était hyper explosif comme d’habitude, on retrouvait une surpopulation en prison […]. Mais il y avait eu une vague de suicide dans la région, chez les mineurs. Donc doublement impactant pour eux. Et lui [le directeur adjoint] avait malheureusement décroché un des jeunes ici à Valissan. Et c’était devenu une espèce de chantage au suicide. Le jeune qui n’avait pas ce qu’il voulait, menaçait de se suicider et le surveillant avait le choix, soit de céder et là, c’était la porte ouverte à tous les chantages, soit de ne pas céder avec le risque de le retrouver pendu le lendemain. […] Il m’appelle en me disant écoutez, on essaie. On n’a plus que cette solution ». On cherchait, il cherchait l’apaisement, c’était vraiment le maître mot l’apaisement. Et la prévention du suicide. Entretien avec Raphaëlle, IMA, 11 avril 2020 28Cet appel à l’aide insiste sur la situation urgente à laquelle la médiation animale est supposée apporter des réponses. Il est fréquent que la médiation animale soit présentée par ses promoteurtrices au sein de l’administration pénitentiaire comme l’ultime possibilité de prise en charge » là où d’autres solutions échouent comme le classement au travail de la personne incarcérée c’est-à-dire l’affectation dude la prisonniere à un poste de travail en prison, une prise en charge psychologique ou encore le maintien des liens familiaux. Si l’ouverture à d’autres profils a rapidement été envisagée, les personnes dites vulnérables », avec des tendances suicidaires » restent privilégiées, comme le raconte un surveillant — [Julie] Le profil qui serait le plus intéressant pour la médiation animale avec tout ce que vous en dites [il m’interrompt]. — [Guy] [Il baisse sa voix] Les profils vulnérables. Ceux qui sont vulnérables, ceux qui sont influençables, faibles psychologiquement. Excusez-moi du terme, mais ceux qui ont des tendances suicidaires […] ça leur apporte beaucoup. Entretien avec Guy, surveillant brigadier, 22 mai 2019 29La seconde expérimentation fondatrice pour la médiation animale dans les prisons françaises est celle menée par Bénédicte au centre pénitentiaire de Montignes. Alors psychologue dans l’établissement, aujourd’hui IMA, Bénédicte pense la médiation animale à partir d’un cas individuel, celui de Dorine, incarcérée pour une peine de 18 ans. Dans un texte sur la genèse du projet de médiation animale dans cet établissement, le cas de Dorine est exposé et fidèle aux vignettes cliniques, Bénédicte la surnomme la femme qui ne voulait pas mettre le pied dehors » en référence au risque suicidaire élevé à l’approche de sa sortie de prison. Bénédicte explique alors comment à partir de cette situation individuelle, elle a pensé un projet intitulé Autonomisation par le média du cheval » qui permettrait à un plus grand nombre de femmes incarcérées d’entrer dans un processus d’autonomisation, de valorisation de soi et l’appropriation du parcours de vie en détention ». 30Avec ces deux premières expérimentations françaises, l’on voit que ces dispositifs viennent élargir l’éventail des interventions possibles auprès des personnes incarcérées et proposer de nouvelles solutions à des situations, à première vue, sans issue. Les deux cas précédemment exposés montrent que le premier objectif était la prévention du suicide. En effet, il s’agit plutôt de proposer ces programmes aux personnes les plus isolées en détention et les moins investies dans leur parcours pénitentiaire. La médiation animale permettrait donc aux professionnelles de la prison surveillantes pénitentiaires, membres du SPIP de saisir un public situé aux confins de la prison, peu autonome et qui échappe ordinairement à la prise en charge institutionnelle. Souvent qualifiées de vulnérables », les personnes regroupées derrière cette catégorisation sont loin d’être un groupe homogène comme en témoigne cet extrait — [Julie] Qu’est-ce qu’il y a derrière vulnérable ? Moi j’avais l’impression que c’étaient des personnes qui avaient des risques suicidaires ? — [Mickaël] Aussi… — [Julie] Donc c’est quoi ? — [Mickaël] C’est des gens dépressifs, on va dire des gens qui sont plus surveillés. 13 Sont qualifiées ainsi les personnes qui sont incarcérées pour la première fois en prison. — [Julie] Et des primaires13 ? — [Mickaël] Oui. Des auteurs d’infractions à caractère sexuel AICS aussi. Entretien avec Mickaël, surveillant gradé, 11 octobre 2019 31Les personnes catégorisées AICS » par le personnel pénitentiaire ou de pointeurs » pour utiliser un terme vernaculaire sont en bas de la hiérarchie des personnes incarcérées. Depuis l’étude de Gresham Sykes 1958, les travaux centrés sur la prison comme sous-culture » ou culture » se sont multipliés et ont révélé une certaine hiérarchie de valeurs Caisne, 2004. Les personnes définies AICS » se trouvent en bas de cette hiérarchie et se trouvent être particulièrement isolées en détention. Souvent recluses pour leur propre sécurité, atteintes de troubles psychiques, elles sont le public cible pour la prévention du suicide et de facto, privilégiées pour les dispositifs de médiation animale. 32Avec ces dispositifs, il y a l’espoir que les prisonnieres remettent un pied à l’étrier » selon une expression souvent entendue sur le terrain et qu’ils et elles se responsabilisent en étant moins dépendantes de l’institution. Léa, une CPIP, me fait le récit de Tony, incarcéré depuis 10 ans, catégorisé AICS ». Pour Tony, la médiation animale est le seul lien qu’il ait en détention et pour Léa, elle représente l’unique moyen d’échanger afin de construire un projet de sortie et lui assurer sa réinsertion socio-professionnelle. Léa me dépeint son portrait et l’impact qu’a eu la médiation animale sur lui Il ne sortait pas en promenade. […] Il voulait être enfermé dans sa cellule jusqu’à la fin de sa peine […]. Aujourd’hui, il ne lui reste plus que la médiation animale. […] C’est son seul contact affectif et non pas humain, mais d’être à être vivant […] Moi quand je le vois physiquement marcher dans la rue [le chemin qui va de bâtiment en bâtiment], il est droit et il marche quasiment au milieu. Avant, il était à un centimètre du mur, il baissait la tête, il était voûté. Physiquement, on voit vraiment une différence et ce que je vois c’est que le changement correspond avec la médiation animale. Entretien avec Léa, CPIP, le 15 avril 2019 33L’histoire de Tony n’est pas une histoire isolée, au contraire, d’autres, semblables, sont racontées par de nombreuses intervenantes et servent à promouvoir la médiation animale. Il est fréquent de s’entendre conter ces belles histoires » Servais, 1999 par les professionnelles de la médiation et/ou de la prison qui insistent sur la transformation souvent radicale des personnes ayant participé à ces dispositifs. La médiation animale aiderait à maintenir les rares liens qui restent aux personnes dites vulnérables ». Toutefois, elle ne doit pas simplement rompre l’isolement en détention mais amener des changements de comportement chez la personne incarcérée. Ainsi, l’objectif en participant à un tel dispositif, est de sortir du cercle infernal », sous-entendu délictueux, criminel pour entrer dans un cercle vertueux » afin de préparer sa sortie On ne voulait pas que la médiation animale soit une action finie, c’est-à-dire je participe à une randonnée équestre. Une fois que les chevaux sont de nouveau aux box et que moi, je suis rentré en détention, ça s’arrête et ce qui me reste c’est j’ai participé à une rando ». Non c’est plutôt comment je vais rebondir sur cette randonnée pour pouvoir repartir sur un autre projet, m’inscrire cette fois-ci à l’école, parce que j’ai envie d’en savoir un peu plus ou je me suis découvert une passion pour les chiens et pour les chevaux et ça peut peut-être me donner des idées de formation ? » Entretien avec Arnaud, chef DPIPPR, le 8 octobre 2019 34Selon les IMA et plus généralement les personnes qui promeuvent les bienfaits de ces dispositifs, il est présumé que la participation à un tel dispositif entraînerait un ensemble de changements chez les prisonnieres et de multiples investissements à l’égard de leur parcours pénitentiaire comme l’inscription à une formation ou l’entrée dans un parcours de soins. Ces changements devraient mener sur le chemin de la désistance » — terme employé par certaines IMA — de sortie de la délinquance et/ou de la criminalité Mohammed, 2012 et les soutenir dans la construction d’un projet de sortie, remettant la notion de responsabilisation au centre. L’objectif est de rendre la personne actrice et responsable de son temps en détention. Pour répondre à cette attente institutionnelle à l’égard de la responsabilisation des personnes incarcérées, la médiation animale s’appuie sur le parcours d’exécution des peines PEP. 35Expérimenté localement à la fin des années 1990 puis généralisé à l’ensemble des établissements, le PEP devient le moyen de structurer le parcours d’exécution de peine des personnes incarcérées par une prise en charge globale et pluridisciplinaire. Cette démarche globale permet de responsabiliser la personne détenue et de limiter les effets désocialisants de l’incarcération en la rendant actrice du temps passé en détention en fonction des possibilités qui lui sont offertes » comme le prévoit la circulaire du 21 juillet 2000. Pour les programmes les plus structurés de médiation animale, le PEP sert de support, comme en atteste le cas de Bénédicte qui promeut la médiation animale comme un moyen d’accompagner la peine », un outil d’insertion » et non thérapeutique. L’usage du vocabulaire spécifique à la prison, la connaissance du milieu carcéral de la part des IMA indiquent une pénitentiarisation du discours des intervenantes extérieures. Il existe entre le PEP et la médiation animale une interdépendance la médiation représentant un moyen d’application du PEP. Cette interdépendance crée une absorption des logiques de responsabilisation et de réinsertion par ces dispositifs et une assimilation des objectifs pénitentiaires par les professionnelles de la médiation. 36Comme aux États-Unis, les objectifs des médiations connaissent des évolutions. D’abord thérapeutiques, ils s’insèrent de plus en plus dans une logique de réinsertion intrinsèquement liée à la responsabilisation. En revanche, la logique de réparation, caractéristique des dispositifs étasuniens, n’apparaît en France que plus récemment et dépouillée du registre religieux. Au centre pénitentiaire de Montignes, un programme d’éducation canine est en cours de création avec l’association Handi’Chiens dans lequel deux femmes incarcérées seraient choisies pour être famille d’accueil d’un futur chien d’assistance et assurer son éducation la première année. Comme le souligne, Nathalie Richard, responsable nationale du partenariat associatif en charge de la médiation animale On n’a pas du tout de programme comme il existe aux États-Unis avec des élevages de chevaux… […] Nous n’avons pas les architectures pénitentiaires et l’espace pour le faire, donc on n’en est pas encore là. Il y a des choses qui se mettent en place des chenils, des projets d’éducation de chiens avec Handi’Chiens comme on fait à l’extérieur. Entretien avec Nathalie Richard, responsable du partenariat associatif, le 5 octobre 2021 37L’expression on n’en est pas encore là » et des échanges informels sur des dispositifs en cours de création laisse entrevoir une possible convergence Hassenteufel, Maillard, 2013 entre les dispositifs américains et français. Revenir sur les premiers pas de la médiation animale aux États-Unis et en France a permis d’identifier un schéma similaire. Les dispositifs de médiation animale prennent d’abord racine dans les établissements de soin avant d’émerger en prison. Cette origine du soin se retrouve alors dans les premiers dispositifs, dans les prisons françaises, qui ont alors des objectifs thérapeutiques clairement identifiés tels que la prévention du suicide. Peu à peu, la dimension thérapeutique qui servait, dans un premier temps, à légitimer l’existence de ces dispositifs est remplacée par un nouvel argument propre à l’institution carcérale celui de la réinsertion. Alors que la logique de réparation n’était pas centrale, il semblerait que les dispositifs français l’intègrent petit à petit, sans pour autant relayer le discours religieux présent aux États-Unis. J’analyserai ci-dessous la manière dont ces dispositifs ont été reçus dans les prisons françaises. Quelles ont été les stratégies mises en place pour les légitimer voire conduire certains dispositifs à s’institutionnaliser ? 3. Réception de la médiation animale en France entre stratégies de légitimation et institutionnalisation 38À partir d’entretiens réalisés avec des personnes pionnières dans le champ de la médiation animale en prison, j’ai pu reconstruire une histoire empirique de ces dispositifs. Si sa reconstruction peut paraître linéaire, elle ne l’est qu’a posteriori car l’instauration de la médiation animale a connu des résistances. Mais des stratégies ont été mises en place pour légitimer ces nouvelles pratiques dans les établissements pénitentiaires et permettre leur institutionnalisation dans un certain nombre de prisons françaises. L’une d’entre elles est d’inclure le personnel pénitentiaire dans les dispositifs de médiation animale et l’autre est d’évaluer les effets de la médiation animale, recenser les initiatives existantes et formaliser ces dispositifs pour les développer. Quand la médiation animale participe à la gestion de la détention 39Dès ses débuts, la médiation animale en prison a rencontré des difficultés similaires à celles survenues dans les établissements de soin, notamment des inquiétudes sur l’hygiène, la sécurité et l’accessibilité des locaux. Au-delà de ces craintes habituelles, la médiation animale a suscité une levée de boucliers de la part des syndicats de surveillantes pénitentiaires, comme ce fut le cas pour d’autres innovations telles que les sports de combat en détention ou encore le droit de former des comités de détenus Charbit, 2018. La médiation animale — et particulièrement la médiation équine trop vite associée à l’équitation — a été perçue comme un cadeau » de la part de l’administration pénitentiaire pour les prisonnieres alors que les surveillantes pénitentiaires eux-mêmes ne se sentent pas valorisées dans leur travail et n’ont pas les moyens financiers de faire du cheval ». 40Au moment de la mise en place de la médiation animale, Arnaud, chef DPIPPR, reçoit un tract par mail de la part des syndicats qui s’y opposent, il raconte — [Arnaud] Aujourd’hui, on est entre deux forces syndicales qui sont dans une espèce de surenchère sécuritaire. C’est à celui qui sera le plus méchant, donc là… — [Julie] Mais qu’est-ce-que vient faire la médiation animale là-dedans ? — [Arnaud] Parce que la médiation animale, c’est lutter aussi. C’est travailler sur un certain nombre d’idées reçues, de préjugés. On a affaire, si tu les écoutes, à des féroces criminels et au lieu de répondre à ces féroces criminels par un acte sécuritaire, on va leur répondre en leur permettant de faire des câlins à un toutou, alors que ce n’est pas ça. Entretien avec Arnaud, chef DPIPPR, le 8 octobre 2019 41Légitimer les dispositifs de médiation animale passe d’abord par un travail autour des représentations. Le manque de connaissances », les préjugés » des personnels pénitentiaires à l’égard de la médiation animale apparaissent comme des freins à son instauration comme le souligne aussi la responsable nationale du partenariat associatif. Pour y remédier, une des stratégies de légitimation semble être d’inclure le personnel de surveillance dans ces dispositifs de médiation animale. 42La mission de réinsertion qui leur est confiée depuis la loi du 22 juin 1987, argumente en faveur de la participation du personnel de surveillance à ces dispositifs. Depuis les années 1980, le métier de surveillante pénitentiaire se transforme Chauvenet et al., 1994. Dans un contexte de normalisation du milieu carcéral, d’ouverture relative, ce que Gilles Chantraine nomme le post-disciplinaire » Chantraine, 2006, les surveillantes pénitentiaires profitent de cette reconfiguration carcérale pour redorer le blason de leur profession et contrer le stigmate du porte-clefs » que leur apposent souvent les prisonnieres et les milieux anti-carcéraux. Selon une recommandation du Comité des ministres du Conseil de l’Europe datant de 2003, le maintien du contrôle en prison doit recourir à la sécurité dynamique celle-ci peut se définir comme une approche préventive du maintien de la sécurité́ interne en détention, qui repose sur le développement de relations positives » entre le personnel pénitentiaire et les personnes détenues » Icard, 2016, 434. 43À la manière des modules de respect étudiés par Valérie Icard qui viennent transformer le travail quotidien des surveillantes de prison, les remettre dans le circuit » 2016, les dispositifs de médiation animale partagent ce souhait les surveillantes ainsi que d’autres membres du personnel pénitentiaire sont mises dans la boucle » selon une expression maintes fois entendue sur le terrain. Cela signifie qu’ils et elles sont informées de l’existence de ces actions et que leur participation aux séances est même attendue. Toutefois, leur participation est variable selon le format des dispositifs. Pour les groupes de parole, le personnel ne gère que les mouvements arrivée et départ de l’activité et il n’est donc présent qu’au début et à la fin de la séance. Quant aux médiations équines, la présence de surveillantes est exigée pour veiller à la sécurité des intervenantes et des chevaux » comme le rappelle un surveillant. Enfin, les surveillantes ont un rôle central dans les permissions de sortir ils et elles sont des participantes à part entière de l’activité et en charge de son bon déroulement. 44Afin de développer des relations positives » entre le personnel pénitentiaire et les personnes incarcérées en vue d’une amélioration des conditions de détention et ainsi participer au maintien de l’ordre, un travail autour des représentations est réalisé grâce à la présence de tiers, les médiatrices. En effet, il s’agit de travailler autour de la figure stéréotypée de la personne surveillée d’un côté et de la personne surveillante de l’autre la personne incarcérée se réduisant aux actes pour laquelle elle est incarcérée, associée à la violence et à l’incivilité et la personne qui surveille, comme quelqu’un qui abuse de son pouvoir et un simple porte-clés. En effet, une des ambitions de la médiation animale en intégrant les surveillantes est de déconstruire les représentations négatives de la part des deux parties comme l’explique Raphaëlle Il y avait un changement au niveau relationnel, même dans la discussion c’est-à-dire qu’aux yeux du jeune, le surveillant reprenait un visage humain en lui disant moi aussi j’ai un chien, de cette race-là etc. » et inversement, le jeune avait une facette qui était pas dévoilée jusque-là et ça permettait justement ce changement de regard, ce qui était vraiment intéressant et assez impactant là tout de suite […] Et donc l’impact au niveau de la détention s’est fait sentir très rapidement au niveau des surveillants […] il y avait une espèce de temporisation de la détention. Entretien avec Raphaëlle, IMA, 11 avril 2020 45Ce changement de regard favorise l’instauration de relations moins antagonistes avec le personnel de surveillance » comme le souligne l’étude du dispositif Des Camargues et des Hommes » Ansorge Jeunier, Villers, 2014, 87. Une forme plus prononcée de ce changement relationnel est perceptible lors des permissions de sortir où les surveillantes se retrouvent sans uniforme, à prendre part aux activités aux côtés des prisonnieres, les tutoyer, les appeler par leur prénom à l’inverse des règles de détention. Dans l’extrait de terrain qui suit, j’assiste à un relâchement des règles entre prisonnieres et surveillantes et des relations personnalisées » Rostaing, 1997 entre membres du personnel pénitentiaire et personnes incarcérées, en action C’est la fin du premier jour au centre équestre. Charles [surveillant] arrive avec le véhicule de l’administration pénitentiaire pour récupérer tout le monde et repartir en prison. Brigitte, une professionnelle, fait une bise aux prisonnières et lance ainsi le mouvement. Toutes les personnes qui ont participé à la journée s’embrassent. Je sens que c’est délicat pour Bénédicte mais qu’à cela ne tienne, elle leur fait une bise aussi. Une surveillante insiste quand on retourne en prison, on reprend les bonnes habitudes, pas de bise ni de tutoiement ». Les prisonnières acquiescent à l’unisson. Extrait de mon carnet de terrain, le 8 octobre 2019 46Cette salutation familière qui dépasse voire enfreint les règles de la prison, arrive en fin de journée où les rôles habituellement attribués aux unes et aux autres par l’institution ont été bouleversés. En effet, ces relations personnalisées présupposent un dépassement des rôles et des statuts attribués par l’institution et conduisent à une certaine sympathie, un sentiment de confiance partagé entre des individus singuliers. Ici, ce type de relations est renforcé car ce ne sont ni des prisonnières ni des surveillantes mais des participantes qui ont réalisé ensemble des exercices avec les chevaux et débriefé à l’occasion de moments conviviaux comme les repas. Toutefois, ces relations sont extrêmement fragiles car la dimension institutionnelle peut reprendre le dessus — ce que l’on voit avec le rappel à la règle. 47Lorsque j’interrogeais de manière informelle prisonnieres et surveillantes sur cette proximité nouvelle rendue possible par la médiation animale, ils et elles m’expliquaient qu’une fois revenues en détention, même si chacune reprend son rôle, ce n’est plus exactement comme avant ». De cette expérience de médiation animale en dehors de la prison dans le cadre des permissions de sortir, il reste des souvenirs heureux ou moins heureux mais très forts, partagés ensemble. Le fait de s’être découvert les unes les autres dans un autre cadre que celui contraint de la prison, a un impact sur la gestion de la détention. Les manières de s’adresser à l’autre sont plus cordiales, ils et elles s’autorisent même parfois quelques impairs en s’appelant par leurs prénoms respectifs. L’impact sur le maintien de l’ordre est subtil néanmoins présent et participe à cette volonté d’instaurer la sécurité dynamique. 48Ce travail autour des représentations est omniprésent dans les dispositifs de médiation animale. Mickaël, premier surveillant à la maison d’arrêt de Guineau, me confie qu’il choisit les surveillantes les plus réfractaires à l’activité pour l’encadrer On a eu le cas d’un surveillant qui était assez psychorigide […] Je les force pas. Mais je m’arrange pour qu’ils essaient tous d’y aller une fois ou deux quand même. Et lui, je lui dis écoute, tu vas y aller, j’ai besoin de toi pour surveiller l’activité », ok, mais moi je fais rien », je lui dis tu fais rien, mais tu surveilles quand même. Y’a des intervenantes, y’a des chevaux, tu surveilles quand même l’activité ». En fait, sa volonté n’a pas duré très longtemps parce qu’au bout d’une heure, il s’est mêlé aux autres et il s’est ouvert, il a discuté avec des détenus. Alors que les détenus le prenaient pour un chef psychorigide donc les détenus l’ont aussi découvert. Lui, il a découvert des détenus après on n’est pas là pour être amis non plus. Mais ça permet de travailler dans des conditions un peu plus sereines. Entretien avec Mickaël, premier surveillant, 11 octobre 2019 49Le choix d’un membre du personnel de surveillance plutôt réfractaire à l’activité contribue à la légitimer. En participant plus ou moins activement à la médiation animale, les membres du personnel pénitentiaire sont plus aptes à comprendre les objectifs de réinsertion et se montrent plus réceptifs. Le fait de mettre dans la boucle » les surveillantes sert non seulement à maintenir l’ordre, à apaiser les relations souvent tendues avec les prisonnieres mais aussi à construire des liens interpersonnels et avoir des souvenirs communs. Faire accepter la médiation animale par le personnel pénitentiaire est une première étape nécessaire à son institutionnalisation souhaitée à plusieurs échelles de la part des IMA voulant voir leur travail se pérenniser et du côté de l’administration désirant une véritable politique » en termes de médiation animale. Il convient désormais d’étudier les enjeux actuels qui traversent ces dispositifs. Évaluer pour pérenniser les dispositifs les enjeux actuels de la médiation animale 50À mesure que les dispositifs se multiplient, l’administration pénitentiaire questionne les effets de la médiation animale. Comment justifier sa présence dans les établissements et, surtout, lui allouer des budgets ? Doit-elle être harmonisée et comment la rendre pérenne en prison ? Se recentrer sur les deux DISP A et B pour les distinguer dans lesquelles la médiation animale s’est implantée au départ et est aujourd’hui bien installée, permet de comprendre les enjeux qui la traversent. Pour pérenniser la médiation animale en prison, l’administration pénitentiaire doit s’en saisir » et en faire un dossier » pour reprendre un vocabulaire administratif. En effet, si la Fondation Sommer engage presque systématiquement les dépenses de démarrage » de tels dispositifs, l’administration pénitentiaire doit ensuite prendre le relais. Malgré le développement de ces dispositifs, ceux-ci connaissent une situation précaire car leur existence dépend de la direction d’établissement qui valide ou non leur présence, comme l’explique Raphaëlle Aujourd’hui un chef d’établissement peut encore décider du jour au lendemain de mettre tout le monde dehors. On est encore tributaires de ça. On travaille vraiment sur ça avec la directrice. Pour elle, ça a vraiment du sens de pérenniser cette action une bonne fois pour toutes. […] Il faut que cela soit le projet d’un établissement. Et qu’aujourd’hui, on a assez de recul pour dire que ça a des impacts importants, qu’on fait partie de l’équipe. Entretien avec Raphaëlle, IMA, 11 avril 2020 51Ce constat de précarité de la médiation animale lié à la rotation du personnel de direction des établissements, est partagé par Bénédicte qui explique que la médiation animale est possible avec certaines cultures d’établissements, moins centrées sur des logiques sécuritaires. Pour être poursuivie, la médiation animale doit être défendue et soutenue financièrement par l’établissement. Toutefois, pour justifier ses dépenses, l’administration pénitentiaire a besoin d’évaluations et surtout de résultats qui vont participer à légitimer ces dispositifs. 52À l’initiative de la DISP A, un comité de pilotage se constitue en 2018. Très pénitentiaire, très ministère de la Justice » comme le décrit le chef du département des politiques d’insertion et de probation, son but est de faire un état des lieux des actions présentes dans la région et d’identifier les éventuels freins à leur mise en place. Ce premier comité de pilotage suscite l’intérêt de plusieurs acteurtrices prêtes à s’ emparer » de la médiation animale et donne lieu à une seconde réunion, ouverte cette fois-ci aux partenaires. L’objectif de ce deuxième comité de pilotage est d’harmoniser les actions, comme le souligne Arnaud Il fallait faire en sorte qu’il y ait une vraie politique interrégionale en matière de médiation animale. Qu’on harmonise l’action. Alors quand je dis l’action, c’est au sens large, parce qu’il n’a jamais été question pour nous d’être dans la standardisation […] On a toujours été vigilants à laisser les structures élaborer leurs projets en lien avec un partenaire qu’ils choisissaient et de voir quel type de médiation animale ils souhaitaient mettre en place. Mais au moins harmoniser savoir quel type de partenaires on avait à tel ou tel endroit. Et on les a notamment harmonisés en fixant des objectifs interrégionaux, c’est-à-dire que nous on validait l’action dès lors qu’elle visait au moins les objectifs que le comité de pilotage s’était fixés à savoir travailler sur les violences en détention, travailler les habiletés sociales et puis le troisième que j’oublie tout le temps [il regarde une feuille posée devant lui]… Favoriser le changement. Entretien avec Arnaud, chef DPIPPR, le 8 octobre 2019 53Après cet état des lieux, l’objectif fixé par la DISP A est d’avoir une véritable politique interrégionale en matière de médiation animale. Il s’agit désormais d’harmoniser les pratiques et les objectifs. À la suite de ce comité de pilotage, plusieurs documents sont créés pour définir ce que sont ces dispositifs de médiation animale en prison et cadrer les objectifs comme cette fiche intitulée Médiation animale – protocole, orientation, évaluation » l’indique. Face à cette formalisation, certaines professionnelles se retrouvent désemparées comme Diane, une CPIP, qui m’explique que ce qu’ ils [à la DISP] font c’est très descendant comme fonctionnement, c’est pas très conforme à la réalité » lorsqu’elle évoque les difficultés à remplir de tels documents. 54Un an après le premier comité de pilotage, la DISP A, disposée à instaurer une véritable politique interrégionale en matière de médiation animale, commande une étude auprès d’étudiantes d’un Institut régional d’administration IRA. L’enquête menée porte sur l’impact de la médiation animale sur le désengagement de la violence et le développement de l’interprofessionnalité. À la suite de cette étude, une dizaine de propositions est formulée pour améliorer les effets de la médiation animale et particulièrement les modalités de l’organisation et du pilotage de ces dispositifs. 55Dans une même logique d’évaluation, une autre initiative se développe au sein de la DISP B la création d’un référentiel métier pour les IMA. Derrière la prolifération de ces dispositifs, se cachent des craintes relatives au contenu de ces médiations animales et à la qualité des intervenantes. Le référentiel métier viendrait remédier à ces inquiétudes par un meilleur cadrage de cette profession émergeante. Il est défini comme étant un 14 Extrait du livre blanc, 2021, Médiation animale en prison. Un référentiel pour un nouveau métier, p ... Socle commun mais ouvert qui, une fois homologué, ouvrira la voie à une certification et à la création d’une offre de formation spécifique au métier […] Ce cadre permettra à la fois un meilleur repérage des professionnels qualifiés, une sécurisation de l’administration pénitentiaire dans ses choix d’intervenants, ainsi qu’une reconnaissance de la qualification pour ceux qui exercent ce métier et une stimulation pour ceux qui, à l’avenir décideront de s’orienter vers 56Dans ce livre blanc, les rôles et les fonctions de l’intervenante en médiation animale en prison IMAP sont clairement identifiés, il s’agit pour elles et eux de déclencher la relation humain/animal, d’accompagner sur le plan psycho-social, de faire le relais avec les établissements, de garantir les besoins fondamentaux de l’animal et enfin, d’être actifve dans la communauté de professionnelles. 57En m’intéressant aux évaluations émises par des organes internes comme celle mise en place par le comité de pilotage ou externes comme l’étude menée par l’IRA, j’ai montré que la médiation animale n’est plus au stade de l’expérimentation et qu’une politique plus globale est visée. Le cadrage de la professionnalisation des IMAP par la création d’un référentiel métier contribue à mieux définir ces dispositifs et leurs objectifs en vue de l’homogénéisation souhaitée. Pour Nathalie, responsable du partenariat associatif, cela constitue un triptyque. Ce triptyque repose sur trois questions qu’est-ce-que la médiation animale ? Comment est-elle mise en place ? Qu’est-ce-qu’une IMAP ? Tout est arrivé presque en même temps ces cinq dernières années et quelque part, ça fait un triptyque pour la pénitentiaire sur la médiation animale. En gros, ça constitue comme une boîte à outils pour nos différents services déconcentrés sur ce qu’ils peuvent mettre en place. À un moment donné, ça va devenir un automatisme. Dans quinze ans, la médiation animale, ce sera complètement inclus dans nos activités. Il n’y aura aucun souci là-dessus, on ne se posera plus de questions. Entretien avec Nathalie, responsable nationale du partenariat associatif, le 5 octobre 2021 58Si l’institutionnalisation est en cours, la médiation animale est appelée à prospérer et Nathalie est optimiste quant à l’avenir. Les effets des médiations animales ne semblent plus à prouver, les acteurtrices paraissent convaincues. Les résultats de l’évaluation de ces dispositifs ont particulièrement insisté sur le caractère interprofessionnel de la médiation animale, le désengagement de la violence de la part des participantes et ont permis à mieux saisir les contours de la profession d’IMA. Ces évaluations ont surtout légitimé l’existence de la médiation animale auprès de l’administration pénitentiaire dont les dirigeantes cherchent désormais à normaliser ces dispositifs en faire un automatisme », une activité comme les autres. 4. Conclusion 59Dans cet article, j’ai montré que les dispositifs de médiation animale ont connu une double circulation interinstitutionnelle — de l’hôpital vers la prison — et transnationale — de l’Amérique du Nord vers la France. Le caractère hybride de ces dispositifs a été souligné par l’étude des objectifs et de leur mutation dans l’espace et dans le temps. Retracer l’histoire de la médiation animale a permis d’analyser la rencontre entre plusieurs logiques qui traversent le milieu carcéral de soin, de réinsertion et de responsabilisation. Celles-ci ne s’opposent pas, au contraire, elles s’additionnent, se juxtaposent et donnent lieu à des pratiques hybrides comme les médiations animales. Analyser ces logiques nous renseigne sur les formes de justice promues et sur les modèles sur lesquels ces dernières reposent, qu’il s’agisse du modèle technico-médical de guérison et de normalisation » Foucault, 1975 ; Seyler, 1980 ou de celui de responsabilisation et de resocialisation de la personne incarcérée. De la traversée de l’Atlantique, on retient le travail de promotion et la place centrale des associations, proches des milieux universitaires, dont les membres agissent comme de véritables entrepreneurs de morale ». 60Étudier côte à côte les dispositifs américains et français au moment de leur expérimentation dans les établissements pénitentiaires laisse entrevoir un schéma commun. D’abord, ils viennent répondre à une situation d’urgence et à des problèmes d’ordre sanitaire avant de devenir des programmes visant la réinsertion des personnes incarcérées. La notion de responsabilisation, importante aux États-Unis, gagne récemment du terrain en France et mériterait que l’on s’y attarde davantage. 61À observer la réception de ces dispositifs en France, on voit que la médiation animale a dépassé le stade de l’expérimentation. Son enracinement dans certaines DISP et la professionnalisation vers laquelle tendent les IMAP sont les signes d’une institutionnalisation en cours. Observer son parcours et les stratégies de légitimation qui ont mené la médiation animale à s’institutionnaliser aura permis de porter un regard sur les recompositions du gouvernement de la prison. Portée par des acteurtrices qui maîtrisent les règles carcérales, la médiation animale vient poursuivre certains objectifs des réformes pénitentiaires — comme ceux relatifs à l’individualisation de la peine. Dès lors, les dispositifs de médiation animale, loin d’être antithétiques du contexte carcéral, viennent lui offrir des outils pour poursuivre cette obsession réformatrice » Artières, Lascoumes, 2004. 62Si l’on ne présente plus les effets de médiation animale sur le plan thérapeutique car ils ont été maintes fois éclairés à travers la littérature, l’ensemble des acteurtrices présentées ici tentent de l’ériger comme un véritable outil d’intervention sociale en prison venant élargir la palette déjà disponible. Penser les animaux comme des partenaires de cette intervention voire des acteurs de la réinsertion permet de penser les limites de l’intervention humaine sur autrui et les apports d’une intervention autre qu’humaine. En luttant contre les méfaits de l’incarcération, les animaux des médiations sont supposés œuvrer pour des relations plus apaisées en détention et créer des liens, généralement si appauvris par l’incarcération.
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Noter les détails, les couleurs, les odeurs, les textures, les volumes. S’en imprégner. Respirer à fond. Au Canada comme ailleurs, si il y a bien une seule chose à faire en voyage c’est ça ! Posez votre appareil photo, contempler pleinement le paysage pour un souvenir impérissable et un grand moment de bien être, le cœur et l’esprit libre. Une respiration comme une carte postale pour le cerveau, à sortir de temps en temps, pour faire baisser la pression dans le tumulte de la vie. C’était la minute zen ! Partout où le regard se pose, tout est beau. Immensité sauvage, forêts de sapins à perte de vue, monumentales montagnes dominées par les glaciers, lacs placides et rivières tumultueuses, richesse de la faune… Il faudrait être fou pour ne pas les observer avec bonheur ! Et ça, ben c’est free ! –> Tarif Gratuit, à l’exception de l’entrée dans les parcs nationaux. Marche initiatique. Je rigole, randonnée ! S’arrêter au bord d’une route est déjà magique, profiter des view points un délice, accéder aux sites avec les autres touristes une réjouissance. Si, si c’est tellement canon ! Mais si vous marchez un peu ou si vous aimez beaucoup ça, alors là c’est l’ivresse, le nirvana ! Pas moins ! D’une, parce que vous serez beaucoup moins nombreux à profiter du lieu. Même si le paysage est sublime, c’est quand même plus cool quand on n’a pas besoin de jouer des coudes. Les parcs nationaux sont très touristiques. De deux, parce que les panoramas depuis les sommets des rocheuses canadiennes sont à tomber. Avec parfois des vues à 360° degrés. Un feu d’artifice pour les yeux qui ne savent plus où regarder ! Au bout de 5 jours, on avait déjà quasiment fait 100 km de rando. Et, si on était pas si crevés – On est un peu vieux, les genoux grincent. On a un enfant en bas âge, les nuits sont courtes. On travaille trop, les joies de l’indépendance. On porte des sacs trop lourds, le mal de dos chronique des photographes. – On aurait marché même la nuit ! Même pas peur du grand méchant loup nous ! Je vous ai dis qu’on avait un enfant en bas âge ! Et là aussi, c’est peanuts ! –>Tarif Gratuit, à l’exception du prix d’entrée dans les parcs nationaux. Road trippin. Comme aux États-Unis, la voiture est reine. Peu de routes, les parcs sont protégés. Mais des lignes droites, franches. Tracées comme un coup de gomme pour effacer quelques sapins au fond des vallées. Les routes sont faites pour avaler les kilomètres. Les voitures pour manger le bitume. Pick up montés sur ressorts à l’échelle du paysage… colossal. Le Canada est une destination road trip parfaite. Et dans les Rocheuses canadiennes, le moindre petit trajet est un bonheur. Profitez-en pour passer en mode cruising. Une vitesse de croisière idéale pour, qui sait, peut-être voir des animaux. Et à coup sûr, contempler de merveilleux paysages de lacs et de montagnes. Et pour les amoureux des deux roues, un road trip dans l’Alberta ou la Colombie-Britannique, ça peut très bien se faire à moto aussi. –> Tarif Les autoroutes sont gratuites mais il faudra faire le plein d’essence et louer une voiture. Plus d’infos dans l’onglet budget pour un road trip au Canada. Observation de la faune sauvage. Les plus chanceux pourront découvrir sous leurs yeux ébahis wapitis elk – croupe blanche, cerfs cerfs mulet, cerfs de virginie, chevreuil, écureuils, marmottes, coyotes, chèvres des montagnes, mouflons des Rocheuses, caribous, orignaux élans du Canada, ours noirs et grizzlis, cougars très rares et loups gris surtout à Jasper. Pour les observer au mieux, rouler doucement. C’est les vacances, profitez-en et respectez les limitations de vitesse. Les animaux vous disent merci. En cas de rencontre avec un animal, gardez vos distances. Déjà parce qu’il faut les laisser tranquille. On n’est pas au zoo. Ensuite parce qu’ils sont potentiellement dangereux. Bien qu’habitués à la présence humaine, ce sont par définition des animaux sauvages… L’aurore et le crépuscule sont les meilleures heures pour les apercevoir. Tôt le matin ou en fin de journée quand ils sortent chasser, se nourrir… Dans les Rocheuses canadiennes, les animaux traversent très souvent la route, voitures ou pas. Soyez vigilants, les accidents sont fréquents ! Faites particulièrement attention la nuit où les traversées d’animaux sont encore plus fréquentes. Surtout, ne les nourrissez pas ! Même les écureuils trop mignons qui vous regardent avec un œil larmoyant. Un animal qui goûte à la nourriture humaine en voudra à nouveau. Ce qui peut entraîner des dégâts, s’avérer dangereux et en plus ça les empêche de chercher leur nourriture par eux-mêmes. À certaines périodes, les routes comme la Bow Valley Parkway peuvent être fermées car trop d’animaux franchissent la route. –> Tarif Un peu de patience et de la chance… En cas de rencontre avec un ours Sur la route, et ça vaut pour tous les animaux, restez dans votre voiture. En randonnée, faites du bruit en parlant, en chantant ou à l’aide d’une clochette à ours en vente dans tous les supermarchés. Méfiez-vous dans les virages. Sur certains sentiers, il est obligatoire d’être en groupe d’au moins 4 personnes. En cas de tête-à-tête parlez à l’ours pour vous différencier d’une biche, reculez doucement sans lui tourner le dos, surtout ne courez pas seule les proies courent, écartez les bras et regroupez-vous pour paraître plus imposant que lui, dégainez votre bear spray bombe au poivre mais là, à mon avis c’est déjà trop tard vous ferez son quatre heure ! Côté nourriture, on range tout dans la voiture. Même si c’est dans une glacière, on ne laisse rien dans la tente, pas même ses affaires de toilette. Les ours ont un très bon odorat. Pour les aventuriers en bivouac, il faut suspendre sa nourriture dans un arbre, à au moins 3 m de haut et loin de sa tente ! Nous avons fait plusieurs randonnées sans croiser un seul ours. À finir par croire aux légendes ! Jusqu’à ce qu’on en voit un, puis deux… puis cinq sur les bords de la route. On a donc réalisé qu’ils existaient et que notre économie de bear spray la bombe vaut 40 $ CA pouvait être une erreur. Même si selon nous, il y a beaucoup de randonneurs sur les sentiers que nous avons empruntés et qu’ils étaient tous bien équipés. Instantanéité. Capturer l’évanescence. Arrêter le temps. Mémoriser l’image pour qu’à jamais elle ne s’efface. Le voyage est toujours l’excuse d’une photographie. Pour graver les souvenirs, immortaliser son histoire et même faire son art. Les Rocheuses canadiennes sont grandioses. Amateurs, professionnels… passionnés de photo cette destination remplie les cartes mémoire, bouffe de la pellicule. À s’en faire tourner la tête. Photographier les visages et les paysages, la flore et la faune sauvage quand on en a la chance, voilà de quoi aiguiser son œil. Une superbe destination pour la photographie de voyage. –> Tarif Du temps… –> Si vous avez envie de photographier les animaux sauvages et les paysages des Rocheuses, consultez notre onglet matériel photo pour un voyage au Canada. On vous donne la liste, non exhaustive, de notre matos photo. De quoi vous aiguiller dans votre choix, même si le meilleur appareil photo c’est celui qu’on a ». Caravaning. Camping car, caravane, cellule camper amovible pour pick-up, vans, 4×4… le paradis des nomades à l’esprit folk et aventure ! Au Canada, on renoue avec les joies du camping, sauvage ou pas. L’itinérance est de mise. D’abord parce que c’est profondément ancré dans la culture canadienne. On n’a pas vu un jardin sans véhicule automobile habitable – c’est la définition d’un camping car selon Wikipédia! – parqué dans l’attente du week-end ou de ses deux semaines de vacances annuelles. Ensuite, parce que tout est adapté aux grands véhicules. Routes, villes, campings… mais aussi accès et parkings sont ajustés à la taille des voitures. Les gros 4×4 et les pick-up sont plus courant que notre Chevrolet Spark. On se la jouait plutôt Minipouss en vacances. Et enfin, parce que c’est une destination plutôt chère. Le niveau de vie est élevé au Canada et il y a tellement peu de logements dans les parcs nationaux que les prix frisent le délire. Une maison sur roues, c’est une bonne option surtout pour une famille ! Même si cela reste un budget conséquent, bien moins économique que la nuit en tente. –> Tarif Location d’un camping car, +/- 1000 à 2000 $ CA la semaine en fonction du véhicule et des sa capacité. Essence et stationnement dans les parkings payants en sus. Camping. Le Canada et les Rocheuses en particulier, sont une superbe destination nature. Et il n’y a pas mieux que la vie au grand air pour s’en imprégner. En tente ou en mode vanlife comme cité plus haut, voilà l’occasion de se reconnecter à l’essentiel. D’abord pour vivre simplement. Les commodités dans les campings des parcs sont réduites au strict nécessaire un emplacement, parfois une table de pique-nique, des bûches pour le feu de camp et des sanitaires partagés. Oubliez les piscines, l’élection de Miss Camping et autres frivolités… Ensuite, pour vivre en communauté. Pas de haies de lauriers pour séparer les jardinets. Une bonne occaz d’aller griller un chamallow ou deux avec les voisins canadiens, experts en soirées au coin du feu. Et enfin pour vivre déconnecté. Pas de wifi… Sans nul doute ce qui fait le plus de bien ! Et c’est surtout la solution pour se loger à moindre frais. Voyager dans l’Ouest canadien revient assez cher. Le camping en tente est la solution la plus économique. –> Tarif Environ 30 à 40 $ CA par nuit et par personne dans les parcs nationaux où le camping sauvage n’est pas autorisé. Navigation. Les Rocheuses canadiennes regorgent de lacs et de rivières pour la pratique des sports nautiques en été. Du bleu iceberg au vert sapin, de la mare à l’océan, des eaux calmes aux eaux agitées… la richesse des flots permet de réaliser de nombreuses activités sur l’eau. Canoë, kayak, stand-up paddle, rafting, canyoning, voile… il y en a pour tous les goûts et à tous les âges. Des loisirs qui vont des plus sportifs au plus contemplatifs. Beaucoup de canadiens ont d’ailleurs leur propre matériel. De notre côté, on a profité de ce voyage au Canada dans les Rocheuses pour s’essayer au joies du canoë. Le canot » en canadien est une embarcation créée par les indiens d’Amérique du Nord. Pas de plus bel endroit que le Canada pour en faire donc. Et ce fut la révélation. Pagayer sur le lac Maligne et sur le lac Alta à Whistler nous a enchanté. Naviguer, bercé par le clapotis de l’eau sur la coque, les ondulations des lagons et le rythme des pagaies… un voyage au fil de l’eau pour découvrir les environs sous un angle différent, tout ça sans se mouiller… Depuis, j’ai ajouté le canoë à ma wishlist. En attendant, on va se contenter d’en louer. –-> Tarif Renseignez-vous avant, les prix vont du simple au triple en fonction du lieu. L’expérience est géniale mais ça peut vite flinguer votre budget. 1h de canoë pour deux personnes 105 dollars canadien sur le lac Moraine certes le cadre est paradisiaque mais bon…, 60 $ CA sur le lac Maligne c’est déjà mieux, 39 $ CA sur le lac Alta à Whistler presque normal… Backpackeurs et auto stop. Partir sac au dos, voilà un moyen économique et écologique de traverser le Canada et visiter les Rocheuses. L’influence Into the Wild ». Le stop est légal au Canada. Il est autorisé dans l’Alberta et en Colombie-Britannique mais pas dans toutes les provinces. Et ceci, en raison du nombre d’accidents entre piétons et automobilistes sur les routes à grande vitesse. Si vous partez à l’aventure en levant le pouce, prudence donc ! –> Tarif Un peu de ténacité et de bagou ! I believe I can fly. Pardon ! Pour ceux qui rêvent d’un vol en hydravion, le Canada est une belle destination pour découvrir la terre depuis le ciel. Le budget est cependant plus important. –> Tarif +/- 130 $ CA les 20 min. Pour les écolos et les fous du guidon, le vélo est autorisé partout au Canada, même sur les highways ! Moi, je trouve ça hyper dangereux au vu de la vitesse à laquelle roulent les voitures sur les autoroutes. Mais, c’est faisable ! On a même vu une famille avec les enfants dans la remorque vélo dans un col sur la route des glaciers… On n’a pas tous la même notion du danger ! Sinon, il y a des petites routes sympas et de beaux cols pour les grimpeurs et les fanas de cyclisme. Si vous êtes plus vtt ou vélo de descente que route, il y a aussi de quoi faire dans les stations comme à Whistler. L’escalade, voire l’alpinisme, ravira les grimpeurs avec de nombreux spots de varappe. Sans oublier tous les autres loisirs de montagne d’été ainsi que le ski, le surf et autres sports d’hiver à pratiquer dans les nombreuses stations ! –> Tarif + de 100 $ CA le forfait journée pour un adulte dans les stations prisées comme Whistler ou Lake Louise. km de road trip sur 10 jours de routekm de randonnée sur 5 jours avec du déniveléphotos de voyage c'est trop mais c'était beauours noirs et d'autres animaux sauvagesRoad trip réalisé en juillet 2018. Le premier et le dernier jour sont consacrés à l’arrivée et au départ dans l’Ouest canadien. Jour 1 Navette Grenoble-Lyon, Vol Lyon-Amsterdam, Vol Amsterdam-Calgary. Arrivée à Calgary dans l’après-midi. Récupération de la voiture de location à l’aéroport de Calgary. Direction Banff. Arrêt à Canmore pour la récupération du kit de camping de location et faire quelques courses alimentaire – et autres nos bagages étant perdus. Puis, direction Banff où nous nous promenons dans les rues de la ville. Enfin, nous rejoignons notre camping Tunnel Mountains II, pour établir notre campement pour 3 nuits. Jour 2 et 3 Parc national de Banff, Alberta. Jour 4 Promenade des glaciers, itinéraire entre Banff et Jasper, Alberta. Jour 5 et 6 Parc national de Jasper, Alberta. Jour 7 Itinéraire entre Jasper et Clearwater en passant par le Mont Robson, Colombie-Britannique. Jour 8 Parc provincial Wells Grey, Colombie-Britannique. Jour 9 Itinéraire entre Clearwater et Whistler en passant par Kamloops et Lillooet, Colombie-Britannique. Jour 10 Itinéraire entre Whistler et Vancouver en passant par la Sea to Sky Highway, Colombie-Britannique. Jour 11 Vancouver, Colombie-Britannique. Jour 12 1/2 journée à Vancouver. Puis, dans l’après-midi, vol Vancouver-Amsterdam, vol Amsterdam-Lyon, navette bus Lyon-Grenoble pour une arrivée le jour 13. –> Nous avons réalisé ce reportage photographique pour Grand Nord Grand Large. Nos étapes générales sont celles d’un des itinéraires proposés par l’agence spécialiste du voyage polaire. D’autres circuits sont envisageables incluant par exemple le parc national de Yoho et l’île de Vancouver avec Victoria que nous n’avons pas fait. Pour nous, une bonne raison de retourner là-bas ! Vous pouvez aussi imaginer un parcours en sens inverse. Commencer par Vancouver, puis en visiter la Colombie-Britannique pour finir en beauté par l’Alberta qui est, selon nous, l’apothéose de ce voyage. Un vrai coup de cœur ! À la place d’un circuit linéaire, vous pouvez réaliser un trajet circulaire avec un road trip Vancouver-Vancouver par exemple. Et même, et là c’est the cherry on the cake, filer sur Seattle à deux pas de là… L’un de nos rêves. Bref, il y a beaucoup de possibilités. Autant vous le dire tout de suite, ces 10 jours n’ont pas suffit à contenter notre soif de découverte du Canada malgré notre hyperactivité sur place. Les paysages sont fantastiques, les parcs immenses… il y a tant à faire, tant à voir ! Les temps de voyage depuis la France restent longs. 10 heures de vol seulement mais en comptant les temps de trajet pour accéder aux aéroports et l’attente avant l’embarquement check in, enregistrement des bagages, sécurité, escales si il y en a, récupération des bagages… on arrive vite à une petite journée de voyage. C’est autant de temps rogné sur les vacances… Si vous le pouvez, prévoyez au moins deux semaines sur place. On vous conseillera de rester au moins 3 jours complets dans les parcs de Banff et Jasper. 1 jour entier voir 2 pour parcourir la Route des Glaciers, elle est si riche de paysages. 2 jours pour rallier Jasper à Clearwater en faisant une super rando pour dormir au cœur du Mont Robson. 1 journée dans le parc régional de Clearwater. 1 de plus pour rallier Whistler. 2 jours à Whistler. 1/2 à 1 journée pour arriver à Vancouver. 3 jours minimum à Vancouver… Et plus, si vous souhaitez prolonger à Victoria… Voilà de quoi exploser le compteur de vos jours de congés ! Et oui, cela ne fait pas 15, je sais ! Bref, il s’agit d’un idéal réalisé en fonction de nos intentions de voyage et de ce que l’on a vécu sur place. Même si le must évidemment c’est de rester plusieurs semaines, voir plusieurs mois pour s’immerger, s’ancrer, s’enraciner dans ces Rocheuses canadiennes. Pour les découvrir à différentes saisons, différentes heures et lueurs… l’espérance de tout photographe de voyage. Laissez-moi rêver ! Evidemment, c’est possible en moins de temps aussi. Tout dépend de vos envies, de vos activités, de vos routines voyage… ___ Le parc national de Banff Banff national park est l’un des plus beaux parcs des Rocheuses canadiennes. Fondé depuis 1885, il a su préserver sa nature sauvage. Montagnes immenses et lacs émeraudes ont fait sa réputation. Si bien qu’il est très touristique. N’hésitez pas à explorer les environs des lieux touristiques pour découvrir d’aussi beaux panoramas en solo ou presque ! Les visites immanquables du parc national de Banff Banff Située dans le parc national de Banff, la ville au creux des montagnes est une station chic des Rocheuses canadiennes. Hôtels, restos et cafés, supermarchés, magasins et boutiques de souvenirs… bordent ses rues. La route de la Bow Valley – Bow Valley Parkway / Route 1A Le long de la Trans-Canada Highway, la route sillonne la vallée de sapins entre la ville de Banff et Lake Louise. À faire pour observer la faune sauvage qui traverse régulièrement cette route. Johnston Canyon Rivière et chutes d’eau au milieu d’un canyon. Les randonnées de Lower Johnston Canyon, Upper Johnston Canyon, Johnston Ink Pots sont à faire très tôt le matin ou après 18 h en raison de l’affluence l’été la balade est accessible à toute la famille. Possibilité de faire le sentier en hiver avec crampons et guide. Le lac Louise et le château Fairmont Lake Louise Sans doute le lac le plus populaire des Rockies ». À faire vite fait pour partir explorer les alentours – il est superbe mais il y a trop de monde. Grâce aux nombreux sentiers de randonnée – qui longent le lac ou qui mènent à Mirror lake, au lac Agnès, à The Beehive et la plaine des 6 glaciers… – on peut découvrir Lake Louise sous différents angles et loin de la foule. Le lac Moraine Encore plus beau et sauvage que le lac Louise juste à côté et évidemment très touristique. Là aussi, il faut partir explorer les environs et ne pas se contenter du Moraine Lake Rockpile. Faire le tour du lac, grimper sur la tour de Babel, randonner jusqu’au Sentinel Pass et admirer la vallée des Dix-Pics, se rendre à Consolation Lakes… sont autant de possibilités pour apprécier le coin. Le lac Minnewanka Très grand lac placide sous lequel se trouve un village englouti. Balades autour du lac, bateau et canoë sont les activités principales. Pour autant, on a préféré Tow Jack Lake juste à côté. Mais aussi la randonnée du Cirque C-Level pour découvrir Minnewanka Lake depuis les hauteurs du Mont Cascade ainsi qu’une vue panoramique exceptionnelle en périphérie. Vermilion Lakes Balade familiale à faire en vélo autour de trois lacs. Possibilité d’en faire une partie en voiture. Banff Gondola Monter en télécabine au sommet de Sulfur Mountain pour admirer la vue sur Banff, la Bow River et le lac Minnewanka. À faire à pied pour les sportifs. Où dormir dans le parc national de Banff ? Campings Tunnel Mountain Village Juste au dessus de Banff, idéal pour les commodités de la ville et rayonner dans la région. Two Jack Lakeside Situé à Two Jake Lake pour camper au bord de l’eau. Camping Lake Louise À côté du lac Louise pour être au plus près du lac Louise et du lac Moraine et profiter des meilleures lumières. Nombreux logements B & B, auberges de jeunesse, motels, hôtels et lodges. Où manger à Banff ? Nourish Un délicieux resto végétarien avec de nombreuses options véganes. Pourquoi visiter le parc national de Banff ? Est-ce que ça vaut le coup ? Les + Des panoramas exceptionnels sur les montagnes couvertes de glaciers, les vallées de sapins, les lacs turquoises, les rivières et les animaux sauvages. Les – Le parc national de Banff est superbe donc extrêmement touristique. Les prix sont également très élevés. Les plus beaux spots photos Moraine Lake, Agnes Lake, Sentinel Pass, C-Level. Le meilleur moment À l’aurore ou au crépuscule, loin de la foule. –> Pour en voir plus, consultez notre article – Visiter le parc national de Banff les plus beaux lieux et randonnées à faire selon nous lors d’un voyage dans les Rocheuses. ___ La promenade des glaciers La Highway 1 ou Transcanadienne, puis dans le prolongement la Highway 93, forment la Promenade des Glaciers – Icefields Parkway. Une route spectaculaire entre Banff et Jasper – à faire en une journée ou plus – pour découvrir les paysages grandioses de l’Alberta. Les visites immanquables de la route des glaciers Le lac Herbert Charmant lac au milieu des sapins. Bow Lake Avec vue sur le Crowfoot Glacier. Peyto Lake Immense et magnifique lac turquoise au milieu d’une vallée couverte de sapins. Quittez très vite le belvédère bondé et continuez 5 à 10 min sur le sentier du Bow Summit pour apprécier la vue en solitaire. Le lac Hector Une randonnée de 4,5 km permet d’aller explorer les berges d’un des plus grands lacs de Banff. Attention, il faut traverser la Bow River, ce qui peut être difficile en fonction des périodes. Mistaya Canyon Tumultueuse rivière bleu iceberg qui descend des montagnes jusqu’aux gorges. Le paysage typiquement canadien vaut le coup d’œil. View Point avant The Saskatchewan River Crossing Une des plus belles vues sur cette route, un panorama à couper le souffle sur la rivière Saskatchewan. Weeping Wall Des falaises de 300 m couvertes de cascades. Très beau gelées en hiver. Columbia Icefield Un champ de glace comprenant 8 glaciers dont le glacier Athabasca. Ce n’est pas le plus beau de ceux qu’on aperçoit depuis la route mais on peut y faire une balade en crampons avec un guide ou en bus mais franchement ça pollue et ça gâche le panorama. Cascade Tangle Petite cascade en bord de route. Pas de parking, il faut se garer sur le bas-côté, pas toujours possible. Mignonne mais ce n’est pas la plus belle. Sunwapta Falls Jolie série de deux chutes d’eau photogéniques sur la Sunwapta River. Athabasca Falls Chutes d’eau et canyon très touristiques et bétonnés. Le bas du canyon, quand la rivière sort des gorges, est plus joli. Goat and Glaciers View Point Pour voir les chèvres de montagne et profiter d’une superbe vue sur la rivière Athabasca et les Rockies ». Attention les yeux, panorama king size ! Où dormir sur la promenade des glaciers ? Quelques rares campings, auberges de jeunesse et lodges sur la route. The Crossing Le motel est situé au niveau de Saskatchewan River Crossing, unique lieu pour faire le plein d’essence sur la promenade des glaciers. Où manger sur la route des glaciers ? Aucune autre option que le resto du Saskatchewan River Crossing pour déjeuner. La meilleure alternative étant de se préparer un sandwich avant de prendre la route. Pourquoi visiter la promenade des glaciers ? Est-ce que ça vaut le coup ? Les + Des montagnes et des glaciers sublimes comme rarement on en voit ailleurs. Les – Les points de vues. Même si il y en a beaucoup, c’est jamais assez. Les voitures roulent trop vite, c’est une voie express. On aurait aimé faire l’aller-retour pour en profiter au maximum. Les plus beaux spots photos Peyto Lake, Mistaya Canyon, Goats and Glaciers View Point. Le meilleur moment Aux dernières heures du jour évidemment. –> Pour en voir plus, consultez notre article – Road trip sur la promenade des Glaciers les plus beaux spots à voir selon nous lors d’un voyage dans les Rocheuses. ___ Le parc national de Jasper Jasper National Park est un autre bijou de la province de l’Alberta. C’est aussi le plus grand parc national du Canada. À peine moins touristique que son voisin Banff, il est néanmoins plus familiale. Les visites immanquables du parc national de Jasper Jasper Située dans le parc national de Jasper, la ville reste touristique mais elle est beaucoup plus conviviale que Banff. Même si les deux sont à taille humaine. Le lac Medicine Sur Maligne Lake Road, un superbe lac entouré de sapins calcinés au dessus duquel se dresse une vertigineuse montagne. À faire en fin de journée. Maligne Lake Road La belle route qui permet de se rendre à Maligne Lake en passant par Medicine Lake est le lieu idéal pour observer les animaux sauvages – comme les ours noirs qui la traversent. Le lac Maligne Trésor du parc national de Jasper, ce lac immense s’étend aux confins des montagnes. Idéal pour faire du canoë ou du kayak jusqu’à Spirit Island. Possibilité de s’y rendre en bateau si l’on a moins de temps. Des sentiers de part et d’autre du lac sont accessibles pour découvrir les berges ou les sommets alentours. La randonnée de Bald Hills offre des vues majestueuses sur le lac Maligne et les Rocheuses. Patricia Lake et Pyramid Lake Deux lacs côte à côte, à deux pas de Jasper et sympas pour faire du canoë. Miette Hot Springs Des sources thermales pour se baigner dans les eaux chaudes après la très belle randonnée Sulphur Skyline Trail, dont la vue à 360 degrés sur les parages est fabuleuse. Jasper Sky Tram Une montée en téléphérique sur le Mont The Whistlers qui peut se faire à pied pour les bons marcheurs. Valley of the Five Lakes Une balade familiale autour des cinq lacs dont les couleurs du bleu au vert diffèrent. Le Mont Edith Cavell Une randonnée pour aller observer le glacier Angel. Nécessité d’obtenir une autorisation auprès de l’office de tourisme de Jasper pour accéder au parking qui est très petit. Attention, la route d’accès est fermée jusqu’à nouvel ordre. Où dormir dans le parc national de Jasper ? Deux campings à l’entrée de Jasper Whistlers Campground et Wapiti Campground. Peu de logements en Airbnb, quelques auberges de jeunesse, hôtels et très beaux lodges. Où manger dans le parc national de Jasper ? Bear’s Paw Bakery à Jasper Pour prendre un petit déjeuner et un café à emporter. Pourquoi visiter le parc national de Jasper ? Est-ce que ça vaut le coup ? Les + Comme à Banff, pour les montagnes, forêts et lacs d’exception dont il serait dommage de se priver. Le tout dans une ambiance plus détente et famille. Les – Ici aussi les prix sont assez élevés. Les plus beaux spots photos Le lac Medicine, le lac Maligne, Bald Hills, Sulphur Skyline Trail. Le meilleur moment Tôt le matin pour randonner sans personne et en fin de journée pour les belles lumières. –> Pour en voir plus, consultez notre article – Visiter le parc national de Jasper les plus beaux lieux et randonnées à faire et où voir des animaux sauvages lors d’un voyage dans les Rocheuses. ___ Le parc provincial du Mont Robson Mount Robson Provincial Park se trouve tout près de Jasper, sur la route qui mène à Clearwater. Ce parc des Rocheuses canadiennes est moins touristiques que Banff et Jasper mais classé lui aussi au Patrimoine mondial de l’Unesco. Les visites immanquables du parc provincial du Mont Robson Le Mont Robson D’en bas, la vue sur la montagne qui culmine à 3954 m est impressionnante. À faire sur place, des randonnées dans les environs et essentiellement celles qui mènent jusqu’à Kinney Lake ou Berg Lake. La seconde se fait en deux jours avec possibilité de bivouaquer en route. Où dormir dans le parc provincial du Mont Robson ? Au camping du lac Berg après une grande randonnée aux abords du Mont Robson. D’autres espaces réservés aux campements sont disponibles le long du trail. Attention, permis de camping et reservation obligatoire. Où manger dans le parc provincial du Mont Robson ? Café Mount Robson Juste à côté du Visitor Center, quelques sandwichs végés et une ou deux options véganes. Pourquoi visiter le parc provincial du Mont Robson ? Est-ce que ça vaut le coup ? Les + Pour faire une randonnée superbe et bivouaquer près d’un lac glaciaire. Les – Prendre deux jours sur son road trip pour faire la randonnée complète et éviter la frustration. Les plus beaux spots photo Près du Visitor Center et au lac Berg. Le meilleur moment À l’approche du premier lac, la première partie de la rando est sans grand intérêt. –> Pour en voir plus Article à venir ___ Le Parc Provincial Wells Grey Le Wells Grey Provincial Park, en Colombie-Britannique, se situe hors des Rocheuses canadiennes. Le relief est doux, très boisé avec de nombreux lacs et chutes d’eau qui lui valent son surnom de parc aux cascades ». Bien moins fréquenté que les parcs nationaux environnants, le Wells Grey Provincial Park est calme et très familiale. Les visites immanquables du Wells Grey Provincial Park La ville de Clearwater Petite bourgade éparpillée, c’est plutôt une ville étape. Pour dormir, faire quelques courses, aller au resto. Dutch Lake Pour se baigner et déjeuner ou dîner au bord du lac à la lueur d’une fin de journée. Clearwater Lake Pour faire du canoë et camper au bord du lac. Attention, anti-moustiques obligatoire et longue piste caillouteuse pour accéder au site. Spahats Falls Une cascade de 75 m de haut qui vaut le coup d’œil. Moul Falls Trail Randonnée familiale en sous-bois pour accéder jusqu’à une belle chute d’eau. Beaucoup de myrtilles sauvages le long du chemin. Helmcken Falls Impressionnante chute d’eau de 141 m de la rivière Murtle à découvrir au coucher du soleil. Notre coup de cœur du Wells Grey Provincial Park. Et pour les amateurs de photo, l’occasion de faire un joli filet d’eau. Ne restez pas au premier point de vue où il y a du monde, promenez-vous sur le sentier qui longe la falaise. Murtle Lake Pour les aventuriers et amateurs de canoë, le lac est accessible depuis la Blue River mais il faut faire beaucoup de piste, porter le canot sur une portion du sentier et pagayer un moment avant d’atteindre le lac. Possibilité de camper sur place. Trophy Mountain Belle randonnée à faire jusqu’à un plateau fleuri en été. Bailey’s Chute Pour observer les saumons remonter la rivière. À faire au mois de septembre pour les voir Où dormir dans le parc provincial de Wells Grey ? Plusieurs campings dans le parc Clearwater Lake Campground, Ivor Creek Campground, Huckleberry Campground. De nombreux ranchs à l’extérieur du parc bien les choisir, certains sont chers et ne valent pas forcément le coup. Clearwater Resort Pas de charme mais propre et pratique avec les commerces à proximité. Où manger à Clearwater ? The Painted Turtle Un restaurant au bord du lac Dutch, demandez à diner sur la terrasse. Pourquoi visiter le Wells Grey Provincial Park ? Est-ce que ça vaut le coup ? Les + Pour le cadre familiale, les petites randonnées accessibles à tous, le canoë moins cher que dans les Rocheuses et les ours noirs. Les – Après avoir visité Banff et Jasper, les paysages semblent plus communs. À faire avant les Rocheuses de préférence pour un effet Wahou ! Les plus beaux spots photos Helmcken Falls, la plus belle cascade. Le meilleur moment Au coucher du soleil quand le ciel se teinte de rose. Les visites immanquables entre Clearwater et Whistler Rejoindre Whistler depuis Clearwater ou inversement en passant par les routes 5, 1, 97 et 99 est une visite en soi. À partir de Kamloops, en passant par Cache Creek et surtout entre Savona et Lillooet, le décor change. Si bien qu’on ne se croit plus au Canada mais aux États-Unis. La région est semi désertique avec peu de sapins mais de grandes prairies brûlées par le soleil et des buissons de Far West. Des paysages uniques au Canada. Une aparté sympathique, une belle surprise dans cette journée consacrée à la route. Nous avons pris le temps de nous arrêter pour quelques photos dans ces paysages hors du commun. Flâner sur les routes Southern Yellowhead Highway 5, Transcanadienne 1, Cariboo Highway 97 et Highway 99. Kamloops Lake View Point La route 1, la Transcanadienne, contourne le lac de Kamloops. Une aire de stationnement près du golf permet d’admirer la vue sur Kamloops Lake. L’occasion de voir aussi les très longs trains de marchandises qui passent d’un côté et de l’autre des berges. La ville fantôme près de Walhachin Au niveau du virage, après le musée de Walhachin en allant sur Whistler, une petite ville fantôme construite par un artiste se visite. Après Cache Creek, en passant l’embranchement avec la 99 et en continuant sur la 97 Cariboo Highway, de jolies montagnes colorées de jaune et de rouge sortent des sapins. Les beaux panoramas de la Highway 99. Le canyon de la réserve indienne à Fountain Valley. Pas forcément beau mais très impressionnant. Duffey Lake Jolie vue sur le lac avec les montagnes en fond. Joffre Lakes Provincial Park Sur la route 99 – la Duffey Lake Road – trois lacs de montagne. Lower Joffre Lake, Joffre Lake et Upper Joffre Lake à découvrir lors d’une randonnée. Le premier lac est à 10 min à pied du parking, pour le dernier il faudra marcher plus longtemps. –> 11 km aller-retour –> Pour en voir plus Article à venir ___ Whistler À une centaine de kilomètres de Vancouver via la Sea to Sky Highway, Whistler s’est fait connaître mondialement grâce aux JO d’hiver en 2010. Aux pieds des montagnes de Whistler et Blackcomb, la ville est l’une des plus grandes stations de ski d’Amérique du Nord. Si il est possible de skier sur le glacier en été, Whistler est aussi connue pour son domaine de VTT freeride. Les visites immanquables de Whistler Depuis la station de Whistler Blackcomb, on peut accéder à un grand domaine skiable, de nombreux sentiers de randonnée, des descentes de VTT, des lacs… Attention, pour certaines activités de montagne, il faut accéder au départ des sites par télécabine. –> Tarif forfait de ski + de 100 $ CA la journée pour 1 adulte. –> Tarif gondola environ 60 $ CA pour 1 adulte. Alta Lake Faire du paddle, du kayak ou du canoë à Alta Lake. –> Tarif environ 40 $ CA pour 1 heure de canot à 2 adultes. Lost Lake Pique-niquer au bord du lac perdu et se baigner pendant les beaux jours d’été. Green Lake Profiter des nombreuses activités nautiques de ce lac émeraude, faire un vol en hydravion, se balader le long de ses rives ou encore faire un parcours de golf. La Peak to Peak Gondola Pour admirer la vue sur Whistler depuis la télécabine avec le plus long câblage horizontale du monde. 4,4 km entre les sommets Blackcomb et Whistler. Alexander Falls Contempler une belle chute d’eau depuis le view point Alexander Falls dans le parc du même nom. À faire tôt le matin quand il n’y a encore personne. Callaghan Road La route qui mène jusqu’à la cascade est également un spot idéal pour voir des black bears. À parcourir tôt le matin ou en fin de journée pour avoir plus de chance d’apercevoir des ours noirs. Possibilité de continuer jusqu’à Callaghan Lake mais la route se transforme en piste assez difficile d’accès. Les visites immanquables à deux pas de Whistler Joffre Lakes Provincial Park Sur la route 99 – la Duffey Lake Road – entre Whistler et le lac Lillooet, de superbes lacs de montagne s’offrent en spectacle aux randonneurs. Lower Joffre Lake, Joffre Lake et Upper Joffre Lake sont un condensé de nature sauvage. Si il faut marcher un peu pour atteindre le dernier lac, le premier est à 10 min à pied du parking. –> 11 km aller-retour La Sea to the Sky Highway Parcourir l’autoroute panoramique qui relit Whistler à Vancouver en longeant la côte Pacifique et la baie Howe est agréable, même si elle manque cruellement de view points intéressants. Cependant, pas la plus belle route qu’on ait prise comme promis ! Le Garibaldi Provincial Park Randonner sur les nombreux chemins du parc et admirer les eaux turquoises du lac Garibaldi depuis Panorama Ridge Hike –> 30 km. La Sea to Sky Gondola À deux pas de la ville de Squamish sur la Sea to Sky Highway, la télécabine permet d’admirer la vue sur la baie d’Howe Sound. –-> Tarif environ 40 $ CA, possibilité de monter à pied. Le Whistler Mountaineer Pour voyager en train entre Vancouver et Whistler. Où dormir à Whistler ? Whistler RV Park and Campground À 20 min de Whistler Village. Plusieurs autres campings dans les environs de Whistler. Hi Whistler Une auberge de jeunesse. De nombreux hôtels de luxe et locations d’appartements. Où manger à Whistler ? The green Moustache Nous n’avons pas eu le temps de tester mais c’est végétarien. Pourquoi visiter Whistler ? Est-ce que ça vaut le coup ? Les + Son emplacement, à seulement 2h de Vancouver avec de nombreuses randos. Le domaine skiable immense pour tous les niveaux et mondialement connu. Les – Les prix élevés. Forfaits de ski, logements… tout est assez cher. L’esprit un peu bling des stations huppées. L’obligation de prendre le téléphérique pour accéder à certains sites. Les plus beaux spots photos Joffre Lakes provincial Park. Le meilleur moment Observer pendant 20 min et sans personne d’autre un ours noir sur Callaghan Road. –> Pour en voir plus Article à venir ___ Vancouver Vancouver est la 8 ème plus grande ville du Canada. C’est une cité ouverte sur la nature et sur le monde grâce à son port, le plus grand du Canada. Moderne, cosmopolite, à taille humaine, nous avons apprécié sa douceur de vivre et l’immense possibilité d’activités à pratiquer. C’est aussi l’une des villes les plus agréables du Canada, de par ses températures plutôt modérées même en hiver. Un climat lié à la proximité de l’océan Pacifique. Son downtown, relativement plat, est idéal pour les promeneurs et les cyclistes. Une ville parfaite pour un city break ! Les visites immanquables de Vancouver Parcourir la ville à pied et flâner dans les nombreux quartiers de downtown, le centre-ville. Tous les districts ont leur identité propre. Nous avons beaucoup aimé Gastown, la vieille ville historique et sa mythique horloge à vapeur. Ainsi que Chinatown, Davie Street dans le West End, Granville Street, Yaletown, Heritage District… Prendre l’ascenseur de verre du Harbor Center et découvrir la plus belle vue de Vancouver. Un panorama à 360 degrés sur le downtown de Vancouver, les buildings, le port, Stanley Park, l’agglomération jusqu’aux montagnes environnantes… L’occasion de comprendre la structure de la ville ! À faire le matin et le soir pour les belles lumières du coucher de soleil… magique ! –> Tarif Vancouver Lookout 17 $ CA – ticket valable 24 h. Faire le tour du Stanley Park à vélo, à pied ou en voiture. Poumon vert de Vancouver, le parc est idéal pour une pause pique-nique et une balade verdure. À pied ou à vélo via le Stanley Park Seawall Path, en passant sous le Lions Gate Bridge et en longeant la côte pour un bel aperçu de l’emplacement entre mer et montagnes de Vancouver. En voiture, via la Stanley Park Drive, pour les plus pressés. –> Location de vélos Spoke Bikes Rental – 1798 W Georgia St – 27 $ CA pour 6h par personne – autre boutique juste en face. Aller faire ses courses et manger d’excellents bagels à Granville Island Public Market. Se promener sur Pacific Boulevard Street en fin de journée ou faire du sport et se relaxer comme les habitants de Vancouver. Prendre un bol de verdure dans les allées fleuries du Van Dusen Botanical Garden ou errer dans le Queen Elisabeth Park. Se cultiver en visitant les musées Museum of Vancouver, Vancouver Art Galerie, Museum of Anthropology… Faire du shopping sur Robson Street ou Granville Street, la rue des néons avec des enseignes comme Urban Outfitters, Vans… Une de nos rues préférées surtout pour ses lumières. Se baigner dans l’une des nombreuses plages qui longent le Stanley Park et Downtown English Bay Beach nous a semblé la plus sympa. Aller écouter un concert de rock. Vancouver est tout proche de Seattle, capitale mythique du grunge. Vous avez toutes les chances de voir rappliquer un bon groupe américain à Vancouver ! On a raté les Melvins à une semaine près… Il y en a bien sûr pour tous les goûts musicaux. Faire un tour en hydravion et survoler la ville de Vancouver et ses environs. –> Tarif +/- 130 $ CA les 20 min. Les visites immanquables à deux pas de Vancouver Se faire peur en marchant sur le Capilano Suspension Bridge, un pont suspendu de 140 mètres de haut. Randonner au Grouse Mountain Une balade qui mène au sommet et permet d’admirer la vue sur la vallée de Capilano et Vancouver. Skiable en hiver. Traverser la baie et découvrir la fameuse île de Vancouver et la ville de Victoria À visiter absolument si vous avez un peu de temps pour observer la faune sauvage ours, baleines… Mais aussi de belles randonnées à faire et des tours en kayak. Les paysages bruts sont magnifiques. –>Possibilité d’y accéder en ferry depuis Tsawwassen au sud-est de Vancouver. Faire une escapade ski ou randonnée dans la station des Whistler. Où dormir à Vancouver ? Le Sheraton Vancouver Wall Centre Hotel Super bien placé au milieu de downtown et parfait pour rayonner dans la ville. Nombreux AirBnb, auberges de jeunesse et hôtels dans downtown. Où manger à Vancouver ? Un grand choix de restaurants végétaliens et végétariens, pour notre plus grand plaisir ! On a testé plusieurs adresses. Indigo Age Cafe Raw food et plats vegans, bio, sans gluten… Une cuisine fine et délicieuse – 436 Richards St. Caveman Cafe Végétaliens, paléo, sans gluten… un grand choix pour une cuisine healthy et un accueil chaleureux – 88 W penser St. Pourquoi visiter Vancouver ? Est-ce que ça vaut le coup ? Les + Le climat agréable d’une ville entre mer et montagne. Les nombreuses activités possibles. L’esprit cool des villes de la côte ouest de l’Amérique du Nord. Les – Les laissés-pour-compte dont la misère sociale fait froid dans le dos. SDF, malades mentaux et surtout drogués sont malheureusement très nombreux dans Downtown Eastside. C’est historique dans cette ville, même si de nombreuses associations leurs viennent en aide. Les plus beaux spots photo pour admirer Vancouver Vancouver Lookout, Stanley Park, le parc Queen Elisabeth, les ponts de Vancouver. Le meilleur moment Le coucher de soleil depuis le Vancouver Lookout. –> Pour en savoir plus Article à venir ___ À voir aussi dans l'Ouest canadien Les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique sont immenses, les paysages fantastiques. Il existe de nombreux autres parcs, villes, sites… à découvrir dans l’ouest canadien. Calgary, Canmore, Edmonton, Victoria et l’île de Vancouver valent le détour. Vous pouvez remonter plus au nord jusqu’au territoire du Yukon ou descendre aux États-Unis par Seattle qui n’est qu’à 2h30 en voiture… Les possibilités sont nombreuses. Entre Juin et octobre, l'été étant la meilleure saison pour profiter des paysages de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. Le climat alpin dans les Rocheuses canadiennes offre de beaux mois de juillet et août durant lesquels les températures sont douces et le ciel souvent bleu. À l'exception de quelques orages et showers - des pluies en douche formées par des nuages de passage. Au sud de la Colombie-Britannique, le temps est plus sec et doux sur la côte Pacifique. Hors saison, durant les mois de mai, juin et septembre, les sites touristiques sont moins fréquentés et les prix moins élevés. Attention tout de même, certains sentiers peuvent être fermés jusqu'à fin juin à cause de la neige. À l’automne, les paysages roux sont splendides. L’hiver, beaucoup de routes et infrastructures sont fermés mais vous pourrez profiter des stations de ski. L'avion reste le moyen de transport le plus rapide pour un trajet France - Rocheuses canadiennes. Avec environ 10 h de vol en direct depuis Paris. Si vous aimez le slow travel, vous pouvez opter pour un trajet en cargo ou une croisière transatlantique ! Pour voyager au Canada, il faut avoir d'un passeport valide, ainsi qu’une autorisation de voyage électronique. Comme lors d’un voyage aux États-Unis avec l’ESTA, la demande d’AVE se fait en ligne au minimum 7 jours avant le départ. Elle est valable 5 ans et coûte 7 $ CA. La demande d'AVE est à faire sur . Pas besoin de permis de conduire international. Pour louer un véhicule classique au Canada, le permis B suffit mais il faut avoir plus de 21 ans. Organiser son road trip dans l'Ouest canadien est à la portée de tous mais cela prend du temps. Recherche des meilleurs vols, location de voiture, réservation des hébergements, mise en place de l'itinéraire, choix des lieux à visiter, des activités et excursions... Si vous aimez organiser votre voyage tout seul, foncez ! Si la logistique, ce n'est pas votre truc et que vous souhaitez être accompagné pour l'organisation d'un séjour au Canada, rapprochez-vous d'une agence de voyage. Nous vous conseillons Grand Nord Grand Large, spécialiste du voyage polaire. L'agence propose un grand nombre de séjours au Canada, que ce soit des circuits accompagnés ou des voyages sur mesure. Les pépins de santé en voyage, ça n'arrive pas qu'aux autres ! Et dans ce cas là, mieux vaut être couvert. En France, la prise en charge de vos soins médicaux se fait grâce à la carte vitale. Lors de vos voyages en Europe, la carte européenne d'assurance maladie CEAM donne droit également à une prise en charge. Cependant, hors Union Européenne ce n'est pas le cas et seuls les soins médicaux urgents et imprévus pourront faire l'objet d'un possible remboursement ce n'est pas une obligation. Au Canada comme aux États-Unis, les frais médicaux sur place sont colossaux. Il est donc fortement recommandé de souscrire à un contrat d'assurance ou d'assistance avec rapatriement sanitaire pour vous et votre famille. Il existe plusieurs spécialistes de l'assurance voyage, nous vous conseillons Chapka Assurances. Le contrat Cap assistance 24h/24 assure le rapatriement et l'assistance complète pour les séjours de moins de 90 jours à l'étranger. D'autres options sont possibles en fonction de la durée de votre séjour ou de la destination, consultez leurs offres. Au Canada, on parle l'anglais et un peu le français, surtout vers les parcs de l’Alberta où beaucoup de québécois viennent travailler l’été. En Colombie-Britannique un peu moins. À Calgary et dans toute la province de l’Alberta, il y a 8 heures de moins que chez nous en France. À Vancouver et en Colombie- Britannique, il y a 9 heures de moins. Attention, dans certains parcs comme le parc national de Yoho, l’horaire reste la même qu’à Banff bien que le parc se trouve dans une autre province. La superficie du Canada est de 9 millions de km carré. La capitale est Ottawa. Le Canada est une fédération de 10 provinces et 3 territoires. Le chef d’état est la reine Elisabeth II représentée par un gouverneur général David Johnson. En cas de problème, appelez le 911. Moustiques, mouches noires, tiques... sont autant de petits bêtes qui peuvent vite vous gâcher les vacances ! Lac et forêt, le combo parfait pour les moustiques en été - ils pullulent en nombre à partir de mai / juin. Ils sont tellement invasifs que sans anti-moustiques, c'est parfois un calvaire ! Nous sommes partis avec un répulsif que l'on avait déjà pour éviter d’en racheter un inutilement. Il était adapté aux moustiques tigres et des tropiques… Son efficacité c'est avérée très moyenne ! Pour limiter les piqures, il faut donc se munir d'un anti-moustiques adapté à cette région du monde. Plus la concentration en DEET, c'est à dire en produits chimiques, est forte plus l'anti-moustiques protège longtemps. Cependant, gardez à l'esprit que ce sont des produits chimiques et donc potentiellement toxiques, pulvérisez-les plutôt sur les vêtements qu'à même la peau surtout pour les enfants - pour lesquels il faut utiliser des sprays adaptés à leur âge. Des mélanges d'huiles essentielles existent, ça coûte rien d'essayer - là aussi attention à leur utilisation sur les tous petits. Évitez de vous parfumer ou d'utiliser des produits de beauté et lessives trop odorantes quand vous partez en randonnée. Portez des vêtements clairs - blanc ou beige - et évitez le noir. Oubliez les shorts et les jupettes, franchement c’est invivable sinon ! Portez du long ! Même chose pour les mouches noires. Attention également aux tiques. Si vous faites des randonnées en forêt ou dans les hautes herbes… auscultez-vous ensuite. La maladie de lime n’est transmise qu’au bout de 24 h. Evitez de porter des vêtements blanc, ça les attire ! Bon du coup, j'avoue on ne sait plus quelle couleur mettre ! Les taons font aussi leur œuvre… On a testé... un œil fermé pendant deux jours ! La location de voiture reste la meilleure option pour voyager au Canada si vous êtes pressés et peu sportifs ! Les tarifs sont abordables, l'essence peu coûteuses et les autoroutes gratuites. Pour louer une voiture au Canada, il faut être titulaire d'un permis de conduire de type B depuis au moins 1 an, avoir plus de 21 ans et posséder une carte de crédit au nom du conducteur principal. Attention aux frais d'abandon drop-off. Si vous restituez le véhicule dans une ville différente, un supplément vous sera facturé. L'option du second conducteur est également payante. Si vous souhaitez faire beaucoup de kilomètres lors de votre séjour, c'est parfois bien de pouvoir se relayer pour conduire. Le plein d'essence est à faire avant de rendre la voiture si vous n'avez pas choisi l'option au départ. Le prix de l'essence est bon marché au Canada, environ 1,5 $CA/l. Le type de voiture avec laquelle vous souhaitez réaliser votre road trip est à choisir selon vos besoin et votre budget. Nous avions une Chevrolet Spark, sans doute la plus petite voiture du Canada. À deux ça l’a fait, même si on s’est pris de bonnes barres de rire à côté des pick-up ! Mais entre les valises pour 11 jours de route, le matos de camping, les sacs photo… on en avait jusqu’au plafond ! Le tarif pour la location d'une voiture pour deux semaines de voyage dans l'ouest canadien est d'environ 500-600 euros pour un véhicule standard sans option. Le stationnement est gratuit dans les parcs. Mais à Vancouver, les parking sont tous payants et c'est très cher. Mieux vaut restituer votre voiture avant de visiter la ville et vous rendre à l'aéroport en train. Les autoroutes sont gratuites. Et ça c'est une bonne nouvelle pour votre budget. Attention sur les routes, il y a beaucoup de travaux en été. Les routes ouvrent et ferment en fonction des travaux et des hommes et femmes en jaune font la circulation. La prudence est de mise ! Lors de la location de votre véhicule, pour éviter les frais supplémentaires, ne prenez pas l'option GPS. Téléchargez plutôt l'application GPS sur votre téléphone. C'est gratuit et il vous suffit ensuite de télécharger les cartes par région. Il sera peut-être nécessaire d'en enregistrer plusieurs en fonction de votre voyage. Vous aurez ainsi accès au GPS, gratuitement sur votre mobile, sans dépenser un centime de data. Les sentiers de randonnée sont même inscrits sur les cartes, c'est vraiment pratique. Nous l'avons utilisé pendant tout le séjour. C'était top ! Par ailleurs, pour vous orienter, il vaut mieux connaître le numéro de la route car c’est celui qui est indiqué sur les panneaux de circulation et non la destination finale. Au Canada, les voitures roulent à l'essence et comme aux États-Unis, elles sont automatiques. Rien de bien compliqué mais il faut prendre le pli, les automatismes ont la vie dure ! Une pédale de frein, une pédale d'accélérateur, rien de plus ! On oubli son pied gauche, il ne sert à rien ! Attention, les réflexes sont toujours présents. En cas de freinage avec votre pied gauche, croyant appuyer sur la pédale d'embrayage, vous allez piler net ! Ça fait bizarre ! Position de la boîte de vitesse automatique P park ou parking pour bloquer les roues, D drive pour avancer et passer les vitesses automatiquement si vous lâchez le frein la voiture avance toute seule, R reverse pour faire une marche arrière, N neutral c'est le point mort. Code de la route Les feux tricolores sont placés de l’autre côté de la route. Il faut donc s’arrêter à la ligne blanche, bien avant, sinon vous stoppez votre véhicule au milieu du carrefour. Sur un carrefour à 4 stops, la priorité est donnée au premier arrivé comme dans un rond point. Si les feux d’un bus clignotent, il est interdit de doubler le véhicule, tout le monde doit s’arrêter même si vous venez d’en face. Limitations de vitesse 30-50 km/h en ville, 60-70 km/h sur une route nationale, 110 km/h sur les autoroutes. Faune et conduite Dans l'Ouest canadien, de nombreux animaux sauvages sont susceptibles de traverser la route à tout moment. Respectez les limitations de vitesse et gardez l'œil ouvert ! De toute façon, vous êtes là pour voyager, prenez votre temps ! Soyez extrêmement vigilants la nuit où ils sont plus nombreux. Si vous voyez un animal au bord de la route et croyez-moi ça va vous arriver, ralentissez et allumez vos feux de détresse pour prévenir les autres automobilistes ! Puis, si vous souhaitez l'observer, garez votre voiture mais ne restez pas au milieu de la route. Ne jamais sortir du véhicule - si ils sont mignons, les animaux restent sauvages. Prenez quelques photos puis laissez les tranquille, par mesure de sécurité pour vous, pour les autres conducteurs et les animaux. En cas de bouchons, passez votre route ! Pour découvrir les Rocheuses canadiennes, il est possible de voyager en train. Une ligne de chemin de fer - très populaire avant les années 60 et l'avènement de l'avion et de l'automobile - permet de traverser le pays. Le Canadien, un train de voyageurs qui relit Vancouver à Toronto, auparavant exploité par la compagnie Canadian Pacific, est désormais mis en place par Via Rail Canada. Les grandes étapes de ce voyage en train sont Vancouver, Kamloops, Jasper, Edmonton, Winnipeg, Sioux Lookout, Sudbury JCT et Toronto. Un second train, le Rocky Mountaineer, traverse les jolies contrées du Canada entre Vancouver, Jasper, Banff et même Calgary. Comprise sur 7 jours de voyage avec quelques nuitées à l'hôtel non inclues, l'offre est par ailleurs, très chic mais aussi très chère. Le bus est également une option pour voyager dans l'Ouest canadien avec des compagnies comme Greyhound Lines. Cependant, ils ne desservent pas tous les recoins des provinces de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. Les trajets en vélo sont tout à fait réalisables pour découvrir les Rocheuses canadiennes mais il faut être en bonne condition physique et avoir l'esprit sportif ! L'auto-stop reste l'option la plus économique pour les backpackers qui souhaitent visiter le Canada. Faire du stop est légal dans l'Alberta et en Colombie-Britannique mais pas dans toutes les provinces en raison du nombre d'accident de la route. Se loger dans les parcs nationaux au Canada revient cher et il faut absolument réserver à l’avance en été. Pour les destinations comme Banff et Jasper, il y a peu d’offres et beaucoup de demande. Les sites étant très touristiques mais par ailleurs protégés. Campings, hôtels... tous affichent complet très vite. En période estivale, le plus économique reste le camping que ce soit en tente ou en véhicule aménagé. Les lodges ainsi que les ranchs sont superbes mais absolument hors de prix. Mais si c’est dans votre budget, c’est le top ! Les hôtels et motels sont également assez couteux. Tout comme les B&B et autres chambres chez l'habitant car il y a très peu de logements dans les parcs et beaucoup de tourisme. Si vous ne souhaitez pas faire de camping mais que vous avez un petit budget, il vous faudra dormir hors des parcs pour trouver des logements chez l'habitant sympas et abordables. Le problème reste les distances à parcourir pour vous rendre sur les lieux des visites chaque jour. Lors de notre road trip dans l'Alberta et la Colombie-Britannique, nous avons essentiellement dormi au camping. C'est pourquoi, il s'agit de l'option de logement dont nous parlons le plus dans cet article. Si vous souhaitez séjourner à l'hôtel ou dans un motel, le tarif pour une chambre modeste est compris entre 80 et 120 euros. Si vous préférez le camping, un emplacement pour une tente avec voiture coûte 30 à 40 $ CA par nuit. Pas de logement chez l'habitant à moins de 200 euros dans les parcs les plus touristiques. Pour plus de renseignements sur les tarifs d'hébergement lors d'un voyage dans les Rocheuses canadiennes, rendez-vous dans l'onglet budget Si vous ne souhaitez pas partir avec votre propre matériel - pour réduire vos bagages ou parce que vous n’en avez pas - vous pouvez louer votre matériel de camping pour la durée du séjour. Tente, duvets, matelas auto-gonflants, bâche, sac à viande, glacière, vaisselle et ustensiles de cuisine, éponge, torchon, liquide vaisselle… tout est fourni,. Bien sûr cela a un prix ! Plusieurs entreprises sont spécialisées dans la location de matériel de camping au Canada. Chez Windigo, le kit que nous avons utilisé est très complet et le matériel de qualité. Si vous partez avec une agence de voyage comme Grand Nord Grand Large, cette option est comprise dans le voyage. Pour plus de renseignements sur les tarifs de location de matos de camping dans l'ouest canadien, rendez-vous dans l'onglet budget ci-dessous. Le camping sauvage au Canada n'est autorisé que dans certaines zones de l'arrière pays. Dans les parcs nationaux, pour les randonnées de plusieurs jours - qui nécessitent un bivouac - il faut obtenir le Wilderness Pass un permis de camping. Celui-ci vaut environ 10 $ CA par nuit et par personne. Auxquels il faut ajouter le coût de la réservation qui est à peu près équivalente. Un pass annuel est également disponible. Question importante pour les backpackers, van campers et autres voyageurs ! Mais aussi pour les écologistes en herbe et les amoureux des grands espaces. Vous trouverez des toilettes sèches dans tous les parkings des parcs, les airs de stationnement au bord des routes… Donc, on évite de faire en pleine nature et de laisser du papier toilette partout ! Pas d’eau dans ces toilettes mais vous pouvez vous laver les mains au gel anti-bactérien mis à disposition ! Même chose pour vos déchets ! Il y a des poubelles anti-ours partout ! Si c'est avant tout pour éviter que les animaux sauvages fassent les poubelles et ainsi s'habituent à la nourriture humaine, en redemandent et créent des ravages. C'est tout aussi bien pour la nature qui reste ainsi préservée. Dans les parcs, on a trouvé la plupart des sites très propres, en comparaison aux lieux touristiques en France. Il va peut-être falloir réintroduire quelques ours. La propagande par la peur... ça marche ! La monnaie au Canada est le dollar canadien. 1 dollar canadien = environ 0,70 euros. Pour le change, comme souvent, il vaut mieux retirer sur place une somme importante plutôt que faire plusieurs petits retraits ou achats taxés à chaque opération. L’Euro est plus fort que le Dollar canadien, les européens ont donc un meilleur pouvoir d’achat au Canada mais c’est une destination qui reste chère. Au Canada, les taxes ne sont pas affichées, il faut donc ajouter 13 à 15 % au prix indiqués. Le service n’étant pas compris, il faut donner un pourboire qui équivaut à 15 % de la note hors taxes. Si vous payez en espèces aucun problème. Si vous payez en carte bancaire, le TPE peut faire le calcul pour vous mais il le fait sur le total de l’addition, taxes comprises. On vous conseille donc de calculer le pourboire vous-même et de l’ajouter au montant sur le TPE. Au restaurant, attention également à la taxe alcool qui fait grimper les prix. Oui, l'entrée dans les parcs nationaux est payante. Vous pouvez traverser les parcs nationaux gratuitement mais si vous souhaitez séjourner et/ou visiter Banff et Jasper par exemple, il faut payer un droit d’entrée. Le tarif est de 9,80 $ CA par jour et par personne. 19,60 $ CA pour les familles ou un groupe - le prix de base s’entend pour une voiture. C'est gratuit pour les moins de 17 ans. Les tickets sont valables jusqu’au lendemain 16 h et à afficher sur le pare-brise du véhicule. Le Discovery Pass valable 1 an dans les parcs est rentable à partir de 8 jours - 70 $ CA par personne / 140 $ CA par famille - faites le calcul ! Les parcs régionaux, comme le parc de Clearwater, sont gratuits. Tout comme Whistler où il faut cependant prendre en compte le coût du téléphérique pour accéder aux hauteurs et faire de belles randos - la station se trouve dans la vallée. Les prix au restaurant sont assez chers d’autant qu’ils sont affichés hors taxe et hors pourboires. Pour réduire votre budget, on vous conseille de faire quelques emplettes au supermarché. De quoi faire votre pique-nique pour midi et un repas du soir. Les supermarchés à Banff et Jasper sont chers. Si vous avez le temps, faites des courses à Calgary ou Canmore à votre arrivée. Si vous n’avez pas le temps de vous faire un café le matin, prenez-en un à emporter dans les coffee shop / bakery. Ils sont ouverts tôt le matin. Les expressos sont chers mais les drips coffee », des cafés filtres - pour ceux qui aiment les cafés allongés - coûtent environ 2,5 $ CA en taille small. Ce qui fait déjà un bon bol de caféine ! Dans l’ouest canadien, l’hébergement est relativement cher. Surtout dans les Rocheuses qui attirent de nombreux touristes par rapport à une offre de logements moindre - en raison de leur protection en parc nationaux. En été, le camping - avec l’échange d'habitation - reste l’option la plus économique. Pour une nuit en camping avec un emplacement pour stationner votre voiture et un espace pour votre tente, comptez environ 30-40 dollars canadiens. Le permis feu de bois est parfois payant 9 $ CA - le bois est alors fourni. Le tarif pour des Otentik - des tentes lodges - est d’ environ 120 $ CA par nuit. Pour une chambre privée en motel ou hôtel modeste, les prix moyens se situent entre 80 et 120 euros. En ce qui concerne les chambres chez l’habitant, Bed & Breakfast et autres Airbnb, les tarifs restent assez élevés en été. À Banff, vous ne trouverez rien à moins de 200 euros la nuit pour une chambre privée ou un studio - à Canmore qui est tout proche, comptez 100 euros. C’est un peu moins cher à Jasper - entre 130 et 200 euros la nuitée - mais il y a peu d’adresses. Rien à moins de 100 euros dans la station de Whistler. À Vancouver, il est possible de loger dans downtown pour environ 90/100 euros. À Clearwater, il y a quelques chambres privées pour une soixantaine d’euros. Si vous ne disposez pas de tente ou de duvet... il est possible de louer votre matériel de camping pour votre séjour au Canada. À titre d'exemple, chez Windigo, le kit de camping complet que nous avons utilisé coûte 21 $ CA par nuit et par personne avec des frais de drop off à prendre en compte - tarifs inférieurs pour les enfants. Pour une location de tente uniquement, il faut compter 13 $ CA. Le prix de l’essence est d’environ 1,5 $ CA/litre. Sur ce coup là, on est gagnant ! Faites le plein d’essence quand vous le pouvez, les distances sont parfois longues entre les stations services. L’essence est moins chère dans la province de l’Alberta qu’en Colombie-Britannique. Pour faire 2521 km, nous avons dépensé 134,14 $ CA d’essence avec une Chevrolet Spark. Pour une voiture standard sans option, comptez 250 à 300 euros par semaine en moyenne. Sans frais de drop off, ni second conducteur, GPS ou assurance… Pour un véhicule 4X4, comptez le double. Pour un vol direct aller-retour Paris-Vancouver, comptez environ 700 euros par personne pour les mois de juillet ou août en réservant à l’avance. Pour trouver les meilleurs tarifs en fonction de vos dates de voyage, utilisez des comparateurs de vols comme Skyscanner. Faites de la veille, mettez en place des alertes pour vous informer des tarifs. Il est possible de trouver des billets d’avion à des tarifs inférieurs en saison basse mais gardez à l’esprit que beaucoup de sites et routes des Rocheuses sont alors fermés. Les prix varient en fonction du type d’activité. Il y en a pour tous les budgets, les tarifs diffèrent en fonction de ce que vous aimez ou souhaitez faire. Pour randonner et observer la faune sauvage c’est gratuit. À l’exception des parcs nationaux pour lesquels il faut s’acquitter d’un droit d’entrée cf § dédié. Pour les balades en canoë ou kayak, cela dépend des lacs ! En moyenne comptez 30 à 40 $ CA pour 1 h de canot à 2 adultes. À L'exception du lac Moraine et du lac Louise où le tarif dépasse les 100 $ CA par heure ! Sachant que toute heure dépassée est dû. Pour les ponts suspendus, les parcs d’attraction ou les téléphériques, les prix sont généralement compris entre 30 et 60 $ CA. Pour l’hydravion, les prix s’entendent autour de 130 $ CA les 20 minutes +/- en fonction du temps de vol. Formalité obligatoire avant tout voyage au Canada, le tarif de l'AVE est de 7 $ CA pour une validité de 5 années. En cas de rencontre avec un ours lors de vos pérégrinations dans l'Ouest canadien, une bombe au poivre, appelée bear spray peut être nécessaire. Son coût est de 40 à 50 $ CA environ. Interdite dans l'avion, faites-en profiter d'autres voyageurs avant votre départ du Canada. Les clochettes à ours, pour faire du bruit lors de vos randonnées ou cyclo-tours coûtent entre 3,5 $ CA et 6,5 $ CA. Les spray anti-moustiques, à acheter avant de partir ou sur place, valent une dizaine d'euros. Dans les provinces de l'Alberta et la Colombie-Britannique, vous ne trouverez pas de wifi dans les parcs, ni dans les campings… La seule option gratuite des voyageurs au Canada pour accéder à internet c’est d'aller boire un café, de manger au resto ou encore de vous adosser subtilement à la vitrine d’un Starbucks ! Pour ceux qui ont un forfait Free - c'est le cas d'un de nous deux, c'est pour ça qu'on vous en parle - vous pouvez bénéficier de 25 Go de datas valables pendant un mois sur une année pour différentes destination dont le Canada. C’est ce qu’on appelle le roaming. Pour les autres, il faut activer l’option internationale puis opter pour un forfait voyage souvent très cher chez votre opérateur. Reste l’option de la carte prépayée, à acheter sur place en vérifiant que votre téléphone est débloqué pour pouvoir utiliser cette nouvelle carte SIM. Dans tous les cas, pensez à désactiver les données à l’étranger » sur votre téléphone. Ce dernier peut faire des mises à jour même si vous ne vous connectez pas à internet. Et là, le hors forfait fait très mal au retour des vacances. À télécharger gratuitement et bien utile lorsque l'on n'a pas de connexion internet, est une application GPS communautaire. Idéale pour s'orienter, trouver votre route mais aussi les sentiers de randonnée. Impossible de perdre le nord ! Photopills Cette application permet de connaître l'heure du lever et du coucher du soleil, la golden hour, l'heure bleue, l'heure astronomique... où que vous soyez dans le monde. Impossible de louper vos photos ! L’été au Canada, les températures sont plutôt douces. Cependant, dans les Rocheuses canadiennes, le climat de montagne fait varier la météo. Il peut y avoir des différences de températures entre le matin et l’après-midi. Les nuits restent fraîches et en cas de mauvais temps ou d’orage, le thermomètre dégringole rapidement. On en a fait les frais au début de notre séjour. Et sans bagages, restés à Amsterdam, on s’est caillés ! –> Le mieux est donc de faire une valise qui peut s’adapter à tous les temps. 1 paire de chaussures de randonnée ou de trail pour les marcheurs. À choisir en fonction de vos préférences mais surtout à prendre en Goretex. Nous avons choisi les nôtres chez Equipement Aventure, spécialiste du matériel de camping et autre paire de chaussures de votre choix pour le reste du voyage1 paire de tongs pour les douches des campings pas toujours très clean1 coupe-vent imperméable ou une veste de montagne1 polaire ou 1 sweatshirtT-shirts manches courtes, longues et chemisesJeans, shorts et robesT-shirts respirants pour la randoPantalons et leggings de rando1 chapeau ou 1 casquette1 poncho de pluie1 maillot de bain pour les piscines et/ou le paddle1 sac à dos de randonnée1 gourde1 bear spray et/ou 1 clochette à ours à acheter sur place1 serviette de toilette microfibre - plus compacte, absorbante, légère et sèche plus vite qu'une serviette classique1 trousse de toilette avec vos produits d'hygiène, beauté et maquillage1 crème solaire indice 50 pour la randonnée et le canoë1 gel aloé vera ou 1 crème après-soleil1 anti-moustiques en spray ou en crème adapté à la destination1 crème pour les piqûres d’insectes - pour apaiser les démangeaisons1 adaptateur secteur France-Canada pour recharger votre téléphone...Le camping est l’option la plus économique pour se loger dans les Rocheuses canadiennes. Pour ce séjour nature, un bon équipement de camping est nécessaire. –> Si vous possédez tout le matériel, vous pouvez le mettre dans votre valise. Dans ce cas, choisissez une tente montagne, des duvets et des matelas compacts pour des bagages légers. –> Vous pouvez aussi opter pour une location de matériel de camping plus d’infos dans l’onglet se loger. 1 duvet chaud -5°C/-10°C, en fonction de la météo il peut faire froid la nuit même en été1 matelas auto-gonflant1 sac à viande1 tente1 bâche1 réchaud1 bouteille de gaz pour le réchaud - à acheter sur place1 kit cuisine pour le camping et/ou la randonnée1 lampe frontale c’est plus pratique que celle du téléphone portable Si vous aimez faire de la photo, le Canada est une merveilleuse destination pour la photographie de paysage et la photographie animalière. À chacun son matériel mais on vous donne la liste de notre matos photo pour ce road trip dans les Rocheuses canadiennes. Quels appareils photos, quelles optiques… nous utilisons et pourquoi ? 1 appareil photo reflex, de préférence. Nous utilisons un Canon 5D Mark II et un Canon 5D Mark III. Mais comme on dit "le meilleur appareil photo, c'est celui que vous avez."1 focale grand angle pour la photographie de paysage. Dans l'ouest canadien, les panoramas sont xxl. Nous utilisons un objectif Canon 16-35 téléobjectif pour la photographie animalière ou les prises de vue de détail des paysages. Nous utilisons un objectif Canon 70-200 focale fixe 50 mm pour réaliser des portraits de vous ou des personnes rencontrées lors de votre focale 24-70 mm, un objectif couteau suisse pour s'adapter à tous les types de cartes mémoires en fonction de vos besoins. Nous utilisons des cartes de la marque SanDisk. Pensez à noter votre nom, mail ou téléphone dessus... En cas de perte, vous aurez une chance de les trépied, indispensable pour réaliser des photos de nuit - à Jasper le ciel est parfait - et photographier les cascades en pose longue pour créer des filets d' sac à dos photo, facile à utiliser en rando avec une protection imperméable pour protéger votre matos de la pluie. Nous utilisons 2 sacs de la marque Lowepro à retrouver dans notre article protection anti-pluie pour protéger votre appareil photo lors des prises de vue. 1 chargeur de voiture pour les batteries d'appareil photo, les prises usb, le téléphone... Pour faciliter la recharge des appareils électroniques pendant votre road trip. Nous avons utilisé ce adaptateur secteur pour les prises canadiennes 1 multi-prises1 polaroid SX 70 parce que la photographie instantanée c'est fun et plein de surprises! Vous avez des enfants, vous souhaitez voyager avec eux au Canada ? C’est possible ! Pour les plus grands, l’observation de la faune vaut à elle seule le voyage. Pour les bébés et les enfants en bas âge, il suffit de s’adapter à leur rythme pour que toute la famille profite du séjour. Voici quelques éléments utiles pour un road trip au Canada avec vos bambins. 1 poussette compacte. Nous utilisons la Gold Pockit de la marque GB. Ultra-compact et légère, elle peut voyager avec les bagages cabines dans l'avion. Ce modèle peut être utilisé de 6 mois à 17 kg. D'autres poussettes de cette gamme s'utilisent dès la porte-bébé. Si vous êtes adepte du portage, un porte-bébé physiologique ou un porte-bébé dorsale sont idéales pour les balades. Nous utilisons le porte-bébé de randonnée Kid Comfort Air de Deuter disponible chez Les petits baroudeurs. Ce spécialiste de l'aventure en famille équipe d'ailleurs vos enfants pour toutes les activités nature. La démesure des paysages xxl de l’Ouest canadien… Série de photographies prises dans les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannqiue lors de notre voyage au Canada. Cliquez sur les photos pour les agrandir. Budget, conseils, itinéraires… retrouvez toutes les infos pour préparer votre road trip dans l’ouest randonnées… les plus beaux sites du parc mythique de l’AlbertaRoad trip sur la Icefields Parkway… les plus beaux belvédères sur la route des guide pour découvrir les plus beaux sites et randonnées du parc et faire du canoë à Robson, Wells Grey, Whistler… les plus beaux sites entre Jasper et Vancouver. Envie de partager ce road trip dans les Rocheuses canadiennes, de garder sous le coude ce guide complet pour préparer votre voyage au Canada ? Epinglez cette image ! Vous avez aimé cet article, vous avez des conseils à partager… laissez un commentaire en bas de l’article ! Retrouvez toutes les infos sur ce voyage au Canada sur le site de Grand Nord Grand Large. Et pour plus de renseignements pour voyager au Canada, rendez-vous sur le site de l’Office du tourisme. Ce voyage est le fruit d’un partenariat. Le choix du contenu éditorial de cet article nous revient. Photos © Christophe Levet & Violaine Rattin Cet article contient des liens partenaires. Caracalou lynx d-Afrique et Arabie Grand Prédateur Félin Ghislaine Letourneur Huile sur toile de récup - Peinture animaux sauvages « Photo précédente | Photo suivante » Date de cette photo : 25 novembre 2012 - 14:10 Envoyé par : ghislaine_let Permalien. B- PEINTURES D'ANIMAUX : 76 photos ‹ › Diaporama. Blog hébergé par CanalBlog | Mentions légales | Plan du site | Blog Arts Rounard fait partie des personnages connus d'Animal Crossing, permettant d'obtenir des oeuvres d'art pour le Musée ! Comment savoir si la toile sauvage gauche est vraie ou fausse ? Si vous jouez à Animal Crossing New Horizons, vous ferez rapidement la connaissance de Rounard, un des personnages emblématiques de la licence ! En vous rendant auprès de lui, vous pourrez notamment acheter des oeuvres d'art, qui sont souvent des tableaux ou des certaines de ces oeuvres sont des contrefaçons, et ne seront pas acceptées au Musée ! Parmi ces oeuvres, on retrouve la toile sauvage gauche. Mais comment faire la différence entre la vraie et la fausse ? On vous explique ci-dessous. À lire aussi Comment savoir si la toile sauvage gauche est vraie ou fausse sur Animal Crossing ?Les oeuvres vendues sur le stand de Rounard sont nombreuses, et beaucoup d'entre elles peuvent être des contrefaçons ! Si c'est le cas, elles seront refusées au Musée, et le prix de revente sera très faible comparé au prix d'achat. Mais du coup, comment différencier les vraies oeuvres des fausses ?Ces oeuvres existent toutes en vrai, et lorsqu'il s'agit de contrefaçon, un gros défaut est toujours présent. C'est le cas de la toile sauvage gauche, où l'on peut voir le personnage changer complètement de couleur Si vous ne connaissez pas ce tableau, il s'agit de Dieu du tonnerre », de Tawaraya Sōtatsu. Il est facile de repérer la différence de couleur du personnage sur cette toile, et de savoir s'il s'agit d'une contrefaçon ou d'un vrai ! Si vous apercevez ce défaut, il est donc déconseillé de l'acheter auprès de Rounard. Attendez que la vraie toile soit mise en vente ! Rejoignez la communauté Breakflip sur Discord, jouez à Animal Crossing avec les autres joueurs tout en étant informé de nos derniers articles ! À lire aussi LESITE EN TEMPS RÉEL. Sur ce site sont répertoriés les poissons, insectes, créatures marines et événements en temps réel. Vous pouvez réorganiser le tri (nom, lieu, prix) et choisir votre emplacement (village, île, hémisphère). Découvrez tous les meubles dans ce guide pour Animal Crossing New Horizons Switch ACNH. Le guide comprend l'emplacement et comment obtenir tous les meubles et plus LiésComment faire du bricolage et de l'artisanatListe des matériaux de bricolageListe des recettes de bricolageListes de recettes d'outils Liste des instruments de musiqueListe des meubles saisonniersListe de meubles de ménageArticlePrixComment avoir Circulateur d'airAcheter1100VendreÀ déterminer Saxophone altoAcheter3400VendreNook's Cranny Lit ancienAcheter28000VendreNook's Cranny Bureau d'antiquitésAcheter20000VendreÀ déterminer Chaise antiqueAcheter10000VendreÀ déterminer Table console antiqueAcheter17000VendreNook's Cranny Mini table ancienneAcheter6700VendreNook's Cranny Vanité antiqueAcheter31000VendreNook's Cranny Jeu de combat d'arcadeAcheter64000VendreNook's Cranny Jeu de combat d'arcadeAcheter64000VendreNook's Cranny Jeu de mahjong d'arcadeAcheter64000VendreNook's Cranny Cage à insectes artisanaleAcheterVendrePrix ​​du bug-off Laveuse automatiqueAcheter4500VendreNook's Cranny Poupée en bambouAcheterVendreArtisanat avec bricolage Toboggan aux nouilles en bambouAcheterVendreArtisanat avec bricolage HaltèreAcheterVendreArtisanat avec bricolage BarilAcheterVendreArtisanat avec bricolage Ruche d'apiculteurAcheterVendreArtisanat avec bricolage BidetAcheter1800VendreNook's Cranny NichoirAcheterVendre840Artisanat avec bricolage FeuAcheterVendre1230Artisanat avec bricolage Four en briquesAcheterVendre3820Artisanat avec bricolage Brique bienAcheterVendreArtisanat avec bricolage lit superposéAcheter5000VendreNook's Cranny Arc de jour de lapinAcheterVendreArtisanat avec bricolage Lit de jour BunnyAcheterVendreArtisanat avec bricolage Ballons festifs du jour du lapinAcheterVendreArtisanat avec bricolage Ballons joyeux jour de lapinAcheterVendreArtisanat avec bricolage Table de jour de lapinAcheterVendreArtisanat avec bricolage Vanité de jour de lapinAcheterVendreArtisanat avec bricolage Armoire Bunny DayAcheterVendreArtisanat avec bricolage Tabouret Buny DayAcheterVendreArtisanat avec bricolage Feu de campAcheterVendre30Artisanat avec bricolage Batterie de cuisine pour feu de campAcheter900VendreNook's Cranny Lit de campingAcheter1800VendreProgression de l'histoire Table CancerAcheterVendreArtisanat avec bricolage Machine à bonbonsAcheter2800VendreNook's Cranny Chaise en cartonAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Armoire à vêtementsAcheter3100VendreNook's Cranny Corde à lingeAcheterVendre100Artisanat avec bricolage Signe de constructionAcheterVendreÀ déterminer Jolie table de bricolageAcheterVendreÀ déterminer Canapé mignonAcheterVendreÀ déterminer Jeu de fléchettesAcheter5200VendreNook's Cranny Effrayer les cerfsAcheterVendreÀ déterminer Laveuse de luxeAcheter76000VendreNook's Cranny Panneau de destinationsAcheterVendreArtisanat avec bricolage Enseigne au néonAcheter3900VendreNook's Cranny Chaise du directeurAcheter1600VendreÀ déterminer Canapé doubleAcheter4300VendreNook's Cranny Réfrigérateur à double porteAcheter60000VendreNook's Cranny Machine à boireAcheterVendreÀ déterminer Fontaine d'eau potableAcheterVendreArtisanat avec bricolage ÉtendoirAcheter2700VendreNook's Cranny Rack d'effetsAcheterVendreÀ déterminer Trottinette électriqueAcheter4400VendreNook's Cranny Grille de séchage du poissonAcheter-VendreRécompense du tournoi de pêche Support pour canne à pêcheAcheter-VendrePrix ​​du tournoi de pêche Rocher de jardin platAcheter-Vendre3000Artisanat avec bricolage FontaineAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Refroidisseur fraisAcheter-VendreRécompense du tournoi de pêche Comptoir congeléAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Arbre geléAcheterVendreArtisanat avec bricolage PoubelleAcheter960VendreÀ déterminer Robinet de jardinAcheter1900VendreNook's Cranny Lanterne de jardinAcheter1400VendreÀ déterminer Charrette à brasAcheterVendreBouteille à message Lit de foinAcheterVendreArtisanat avec bricolage FoyerAcheterVendreArtisanat avec bricolage Voyageur de haieAcheterVendre600Artisanat avec bricolage DévidoirAcheter1400VendreÀ déterminer Plancher de glaceAcheterVendreArtisanat avec bricolage Lit impérialAcheter23000VendreNook's Cranny Cloison impérialeAcheter5000VendreNook's Cranny Armature de ferAcheterVendreArtisanat avec bricolage Chaise de jardin en ferAcheterVendre2250Artisanat avec bricolage Table de jardin en ferAcheterVendre3750Artisanat avec bricolage Étagère en ferAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Table de travail en ferAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Planche a repasserAcheter2300VendreNook's Cranny Lit en bois de ferAcheterVendreArtisanat avec bricolage Commode en bois de ferAcheterVendreArtisanat avec bricolage Kitchenette IronwoodAcheterVendreArtisanat avec bricolage Table basse IronwoodAcheterVendreArtisanat avec bricolage Barres de prisonAcheterVendreBouteille à message Bac à litière pour chatAcheter1100VendreNook's Cranny Bloc de couteauAcheter1200VendreNook's Cranny Chaise de jardinAcheter760VendreÀ déterminer Tondeuse à gazonAcheter2900VendreÀ déterminer Feu de camp de feuillesAcheterVendreArtisanat avec bricolage Bureau de la salle de conférenceAcheter2500VendreNook's Cranny Chaise sauveteurAcheter-VendreÀ déterminer Lit en rondinsAcheterVendreArtisanat avec bricolage Banc de bûchesAcheter-Vendre600Artisanat avec bricolage Table à manger en boisAcheter-Vendre1800Artisanat avec bricolage Piquets de journalAcheter-Vendre360Artisanat avec bricolage Baignoire longueAcheter7800VendreNook's Cranny Couvercle de trou d'hommeAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Tableau de menuAcheter1800VendreÀ déterminer Pied de microAcheter1000VendreÀ déterminer Mini établi de bricolageAcheterVendre2580Artisanat avec bricolage Statue MoaiAcheter-VendreÀ déterminer Statue de monstreAcheter-VendreÉchangez avec des miles Nook MonsteraAcheter1700VendreÀ déterminer vélo de montagneAcheter5100VendreÀ déterminer M. FlamingoAcheter3000VendreÀ déterminer Mme FlamingoAcheter3000VendreÀ déterminer PupitreAcheterVendreArtisanat avec bricolage Chaise de jardin naturelAcheterVendreArtisanat avec bricolage BureauAcheter3600VendreNook's Cranny Baril de pétroleAcheter650VendreÀ déterminer Vieille machine à coudreAcheter2200VendreÀ déterminer Climatiseur extérieurAcheter2200VendreÀ déterminer Bain extérieurAcheter-Vendre4350Artisanat avec bricolage Banc d'extérieurAcheter1300Vendre325À déterminer Ensemble de pique-nique en plein airAcheterVendreArtisanat avec bricolage PagodeAcheterVendreRécompense d'aider Gulliver Presse pantalonAcheter1900VendreNook's Cranny Papa OursAcheter8500VendreNook's Cranny Papa pandaAcheter8500VendreNook's Cranny Lit pour animauxAcheter1100VendreNook's Cranny Tas de feuillesAcheterVendreArtisanat avec bricolage FlipperAcheter2700VendreNook's Cranny Évier simpleAcheterVendre2270Artisanat avec bricolage PodiumAcheter3400VendreÀ déterminer Toilette portableAcheter-VendreÉchangez avec des miles Nook Banc publicAcheter-VendreÉchangez avec des miles Nook Support de barre de tractionAcheter4800VendreÀ déterminer Fauteuil en rotinAcheter3200VendreÀ déterminer Table de bout en rotinAcheter4300VendreÀ déterminer Table basse en rotinAcheter2900VendreÀ déterminer Vanité en rotinAcheter5900VendreNook's Cranny Armoire en rotinAcheter6900VendreNook's Cranny Poubelle en rotinAcheter1000VendreNook's Cranny Tas de feuilles rougesAcheterVendreArtisanat avec bricolage RéfrigérateurAcheter5100VendreNook's Cranny Pompe à essence rétroAcheter2700VendreÀ déterminer Stéréo rétroAcheter6000VendreNook's Cranny Étagère à épices tournanteAcheterVendre350Récompense HHA Héros robotAcheterVendreArtisanat avec bricolage Lampe fuséeAcheter1500VendreNook's Cranny Fauteuil à basculeAcheterVendre960Artisanat avec bricolage Chauffage d'appoint rondAcheter2700VendreNook's Cranny Bureau d'écoleAcheter1100VendreNook's Cranny Table coqueAcheterVendreArtisanat avec bricolage SiloAcheterVendreArtisanat avec bricolage Établi de bricolage simpleAcheterVendre1350Progression de l'histoire Puits simpleAcheterVendreArtisanat avec bricolage Sac de couchageAcheter1400VendreNook's Cranny Machine à collationAcheter-VendreÀ déterminer Sac de vitesseAcheter3500VendreNook's Cranny Promenade élastiqueAcheter-VendreÀ déterminer StadiomètreAcheter2100VendreNook's Cranny StalleAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Arc en pierreAcheterVendreArtisanat avec bricolage Tabouret en pierreAcheterVendre450Artisanat avec bricolage Table en pierreAcheterVendre1200Artisanat avec bricolage Tablette en pierreAcheter-VendreArtisanat avec bricolage RéverbèreAcheterVendreÀ déterminer Projecteur de studioAcheter2100VendreÀ déterminer Banc pivotantAcheterVendreArtisanat avec bricolage Cuisine systèmeAcheter130000VendreNook's Cranny Lanterne hauteAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Tennis de tableAcheter44000VendreNook's Cranny TermitièreAcheter-VendrePrix ​​du bug-off Table de chapeau de retourAcheter3800VendreNook's Cranny Lit de voiture de course ThrowbackAcheter3800VendreNook's Cranny Torche TikiAcheter-Vendre650Artisanat avec bricolage Pile de pneusAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Jouet pneuAcheter-VendreArtisanat avec bricolage ToiletteAcheter4400VendreNook's Cranny Télescope touristiqueAcheter-VendreÀ déterminer Tapis de courseAcheter64000VendreÀ déterminer TricycleAcheter1600VendreÀ déterminer Aspirateur verticalAcheter2500VendreNook's Cranny Poteau utilitaireAcheter-VendreÀ déterminer Évier de serviceAcheter3500VendreNook's Cranny Refroidisseur d'eauAcheter3400VendreÀ déterminer Pompe à eauAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Brise-vaguesAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Bain tourbillonAcheter130000VendreÀ déterminer Banc de bûches sauvagesAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Seau en boisAcheter-Vendre1110Artisanat avec bricolage Chaise en boisAcheter-Vendre720Artisanat avec bricolage Coffre en boisAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Table de bout en boisAcheterVendreArtisanat avec bricolage Mini table en boisAcheterVendreBouteille à message Lit simple en boisAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Table en boisAcheter-Vendre1800Artisanat avec bricolage Armoire en boisAcheter-Vendre1440Artisanat avec bricolage Poubelle en boisAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Bibliothèque en blocs de boisAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Chaise en boisAcheterVendre720Artisanat avec bricolage Chaîne stéréo en boisAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Table en boisAcheter-Vendre1320Artisanat avec bricolage Chaise d'écritureAcheter1700VendreÀ déterminer Tas de feuilles jaunesAcheterVendreArtisanat avec bricolage ▲ Retour en hautListe de meubles diversArticlePrixComment avoir AmpliAcheter5100VendreNook's Cranny Balance de cuisine analogiqueAcheter1100VendreNook's Cranny OursonAcheter1800Vendre450Nook's Cranny Bébé pandaAcheter1800VendreNook's Cranny Bougies d'anniversaireAcheter-VendreÉvénement anniversaire Jeu de plateauAcheter1300VendreÀ déterminer Navire en bouteilleAcheter1800VendreNook's Cranny Aquarium de saumure et de crevettesAcheter1400VendreNook's Cranny Trophée de bug en bronzeAcheter-VendreDonnez 100 points à Flick au Bug-off Trophée de poisson en bronzeAcheterVendreÀ déterminer Lampe de jour BunnyAcheterVendreArtisanat avec bricolage Réchaud de campingAcheter1300VendreÀ déterminer BougieAcheter600VendreNook's Cranny Boîte en cartonAcheter120VendreÀ déterminer Ensemble de dessinateurAcheter1200VendreNook's Cranny Lecteur de cassettesAcheter2000VendreNook's Cranny Bougies de fêteAcheter1500VendreNook's Cranny Haut-parleurs ceriseAcheterVendreArtisanat avec bricolage Pichet classiqueAcheterVendreArtisanat avec bricolage Jus de noix de cocoAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Tasse à caféAcheter270VendreÀ déterminer Téléphone sans filAcheter1600VendreÀ déterminer Crème et sucreAcheter500VendreÀ déterminer Modèle de cricketAcheterVendreÀ déterminer CoussinAcheter300VendreÀ déterminer Lecteur de musique mignonAcheter2800VendreÀ déterminer Planche à découperAcheterVendreArtisanat avec bricolage Leurre canardAcheterVendreArtisanat avec bricolage Ordinateur de bureauAcheter100000VendreNook's Cranny VaisselleAcheter930Vendre232À déterminer ChariotAcheter1600VendreÀ déterminer Kit électroniqueAcheter1300VendreNook's Cranny Cafetière espressoAcheter5600VendreNook's Cranny TélécopieurAcheter1500VendreNook's Cranny Jardinière à biotope flottantAcheter1600VendreÀ déterminer Volant panAcheterVendre1500Artisanat avec bricolage Bâtons de parfumAcheter830VendreÀ déterminer Corbeille de fruitsAcheterVendreArtisanat avec bricolage Nain de jardinAcheter1900VendreÀ déterminer Porte-verre avec bougieAcheter350VendreNook's Cranny GlobeAcheter1800VendreÀ déterminer Coléoptère doréAcheterVendreArtisanat avec bricolage SablierAcheter660VendreÀ déterminer Brûleur d'encensAcheter880VendreNook's Cranny Ensemble de repassageAcheter820VendreÀ déterminer Cloche du jugeAcheter920VendreNook's Cranny KettlebellAcheterVendreArtisanat avec bricolage LanterneAcheterVendreProgression de l'histoire PortableAcheter70000VendreNook's Cranny Porte-revuesAcheterVendreArtisanat avec bricolage MatryoshkaAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Four micro ondeAcheter3000VendreÀ déterminer Pâte à modelerAcheterVendreArtisanat avec bricolage Ensemble de bougies pour mamanAcheter-VendreLettre de maman Coussin de mamanAcheter-VendreLettre de maman Gâteau maison de mamanAcheter-VendreLettre de maman Porte-plume de mamanAcheter-VendreLettre de maman Peluche de mamanAcheter-VendreLettre de maman Le thé de maman confortableAcheter-VendreLettre de maman Boîte à mouchoirs pour mamanAcheter-VendreLettre de maman AgresserAcheter-VendreÀ déterminer Ensemble nail artAcheter1000VendreNook's Cranny berceau de NewtonAcheter1300VendreNook's Cranny Nintendo SwitchAcheter29980VendreLettre de Nintendo Réveil à l'ancienneAcheter1200VendreNook's Cranny Baignoire à l'ancienneAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Ensemble de peintureAcheter510VendreÀ déterminer Panier pique-niqueAcheter1300VendreNook's Cranny Pin bonsaïAcheterVendreArtisanat avec bricolage Boule de plasmaAcheter2600VendreÀ déterminer Radio portableAcheter1500VendreProgression de l'histoire PotAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Magnétophone professionnelAcheter5400VendreÀ déterminer Flacon de shaker de protéinesAcheter1400VendreNook's Cranny Piano à pouce recycléAcheterVendreArtisanat avec bricolage Cuiseur de rizAcheter2500VendreNook's Cranny RingtossAcheterVendreArtisanat avec bricolage Téléphone rotatifAcheter640VendreNook's Cranny ServeurAcheter100000VendreNook's Cranny Projet de coutureAcheter430Vendre107Nook's Cranny Haut-parleur ShellAcheter-VendreÀ déterminer Bouilloire simpleAcheter1300VendreÀ déterminer Boule à neigeAcheter1300VendreÀ déterminer Magazines empilésAcheterVendreArtisanat avec bricolage Mélangeur sur socleAcheter1400VendreÀ déterminer Cafetière espressoAcheter1700VendreNook's Cranny Plante succulenteAcheterVendreArtisanat avec bricolage Platine cassetteAcheter2900VendreÀ déterminer Service à théAcheter1000VendreNook's Cranny Miroir gothique de retourAcheter1800VendreÀ déterminer Boîte à mouchoirsAcheter180VendreÀ déterminer Jouet mille-pattesAcheter-VendrePrix ​​du bug-off Cafard jouetAcheter-VendrePrix ​​du bug-off Jouet d'équilibrage traditionnelAcheterVendreArtisanat avec bricolage Service à thé traditionnelAcheter1000Vendre250À déterminer Sac poubelleAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Lampe de récompense d'arbreAcheterVendreArtisanat avec bricolage Bounty de l'arbre petit arbreAcheterVendreArtisanat avec bricolage Piano droitAcheter53,000VendreNook's Cranny Jouet à glissière vacillantAcheterVendreArtisanat avec bricolage Poisson en boisAcheterVendreArtisanat avec bricolage Miroir de table en boisAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Jouet en boisAcheter-Vendre360Artisanat avec bricolage ▲ Retour en haut Liste des meubles murauxArticlePrixComment avoir ClimatisationAcheter63000VendreNook's Cranny Porte-serviettes de bainAcheter1400VendreNook's Cranny BriseurAcheter820VendreNook's Cranny Plaque en bronze HHAAcheterVendreCourriel de Happy Home Academy Balai et pelle à poussièreAcheter910VendreNook's Cranny Guirlande lumineuse Bunny DayAcheterVendreArtisanat avec bricolage Horloge murale Bunny DayAcheterVendreArtisanat avec bricolage Couronne de jour de lapinAcheterVendreArtisanat avec bricolage Lampe ceriseAcheter-VendreArtisanat avec bricolage coucouAcheter3200VendreÀ déterminer Horloge murale mignonneAcheter1200VendreNook's Cranny Couronne de lis fantaisieAcheterVendreArtisanat avec bricolage Plaque de porte poissonAcheter-VendrePrix ​​du tournoi de pêche Pinte de poissonAcheterVendreRécompense du tournoi de pêche Impression de poissonAcheter-VendrePrix ​​du tournoi de pêche Papier formelAcheter620VendreÀ déterminer Fanion HHAAcheter-VendreÀ déterminer Couronne de jacintheAcheterVendreArtisanat avec bricolage Applique en ferAcheter-Vendre3400Artisanat avec bricolage Porte-clésAcheter-VendreÀ déterminer Couronne de lysAcheter-VendreArtisanat avec bricolage L'art de mamanAcheter-VendreLettre de maman Broderie de mamanAcheter-VendreLettre de maman Mossy Garden RockAcheterVendreArtisanat avec bricolage Black bass montéAcheter1300VendreÀ déterminer Couronne de champignonsAcheterVendreArtisanat avec bricolage Horloge murale orangeAcheterVendreArtisanat avec bricolage Couronne de penséeAcheterVendreArtisanat avec bricolage Guirlande de fêteAcheter650VendreNook's Cranny Plaque de porte à empreinte de patteAcheterVendre360Bouteille à message Enseigne de magasin en bois clairAcheterVendreArtisanat avec bricolage Support à potAcheter3000VendreNook's Cranny Lierre en potAcheter-VendreArtisanat avec bricolage Plaque de porte Pow-printAcheterVendreArtisanat avec bricolage Jolie couronne de cosmosAcheterVendreArtisanat avec bricolage Couronne de coquilleAcheterVendreArtisanat avec bricolage Plaque HHA en argentAcheter-VendreLettre de HHA Couronne de flocon de neigeAcheterVendreArtisanat avec bricolage Plaque de porte SpiderAcheter-VendrePrix ​​du bug-off toile d'araignéeAcheter-VendrePrix ​​du Bug-off Projecteur mural pour studioAcheter2300VendreNook's Cranny CommutateurAcheter340VendreÀ déterminer TapisserieAcheter880VendreNook's Cranny Mobile de prime aux arbresAcheterVendreArtisanat avec bricolage Tableau d'outils muralAcheter1500VendreNook's Cranny Téléviseur mural 20 poAcheter8900VendreNook's Cranny Téléviseur mural 50 poAcheter22000VendreNook's Cranny Modèle à tête de guêpeAcheter2500VendreNook's Cranny Horloge murale en boisAcheterVendreArtisanat avec bricolage Affiche d'écritureAcheter640VendreNook's Cranny ▲ Retour en hautListe des papiers peints, des sols et des tapisArticlePrixComment avoir Mur ancienAcheterVendreÀ déterminer Mur de clôtureAcheterVendreÀ déterminer Mur en bambouAcheterVendreArtisanat avec bricolage Mur de tableau noirAcheterVendreÀ déterminer Mur en bois peint bleuAcheter1650VendreNook's Cranny Mur de salle de jeux bleuAcheter2540VendreNook's Cranny Plancher Bunny DayAcheterVendreArtisanat avec bricolage tapis de jour lapinAcheterVendreArtisanat avec bricolage Mur de jour de lapinAcheterVendreArtisanat avec bricolage Mur de buttefliesAcheterVendreÀ déterminer Mur de cerisiers en fleursAcheterVendreArtisanat avec bricolage Mur en bétonAcheter940VendreNook's Cranny Revêtement de sol en tasAcheterVendreArtisanat avec bricolage Mur de tas d'orduresAcheterVendreArtisanat avec bricolage Plancher en nid d'abeilleAcheterVendreArtisanat avec bricolage Mur de glaceAcheterVendreArtisanat avec bricolage plancher icebergAcheterVendreArtisanat avec bricolage Revêtement de sol JungleAcheterVendreArtisanat avec bricolage Tapis léger en bambouAcheterVendreArtisanat avec bricolage Mur en mosaïque de boisAcheterVendreArtisanat avec bricolage ▲ Retour en hautListe d'accessoiresArticlePrixComment avoir Pochette glandAcheterVendreArtisanat avec bricolage 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